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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 07:23

2-copie-10.jpg-         Tu sais, devant l’ampleur du trou de la sécu, j’ai voulu faire quelque chose

-         Et qu’as-tu fait, Mouss’

-         Je suis allé checher un de ces médicaments que les pharmaciens délivrent sans ordonnance.

-         Et tu crois pourvoir remplir le trou de la Sécu comme çà ?

-         Si tout le monde m’aide, pourquoi pas ?

-         Et l’on t’a aidé ?

-         Hélas, non : j’ai économisé à la sécu 22€ de médecin                                                                                                                     plus 2€35 de médicament moins la part réservataire soit 22€ mais…

-         Tu n’es pas content ?

-         Non : le pharmacien m’a donné un générique à 7 €. Après tout, tant qu’à faire un sacrifice, ce n’est pas gênant mais j’ai trouvé que le pharmacien exagérait en prenant deux fois plus que pour un médicament ordinaire. C’est en arrivant à la maison que l’affaire s’est corsée.

-         Comment corsée ?

-         Oui : dans la boîte qu’il m’a vendue le double du prix de l’autre (prix non porté sur la boîte, libre et déplafonné) il n’y avait que 8 cachets au lieu de 24 dans la boîte que je lui demandais.

-         Et alors ?

-         Il a multiplié par 6 le prix de base faisant un bénéfice de 600% grâce à mon sacrifice.

-         C’est beaucoup. Ce n’est pas çà qu’on appelait de l’usure quand l’usure était interdite ?

-         Là où j’espérais un conseiller, j’ai trouvé un tiroir-caisse.

-         Pourquoi un conseiller ?

-         Pharmaciens-conseils qu’ils se disent partout.

-         C’est pour les crèmes, çà, et tous les produits de beauté.

-         Parce que les parapharmacies ne donnent pas de conseils ?

-         Si, mais eux, ils n’ont pas de diplômes pour multiplier les bénéfices à ce point.

-         Je connais là ton dada : « au nom de la science ». Mais combien de Homais se sont transformés en de vulgaires marchands à la sauvette.

-         Je parie que, la prochaine fois, tu iras chez le médecin.

Non seulement j’irai chez le médecin mais je m’y ferai transporter en ambulance.

 

Photographie Anthine@

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:18

asse-bl-e-des-chats.jpg-         Dis donc, j’en ai marre d’aller à pied.

-         Bon, çà va. Je te paye une carte de bus. Tu iras plus vite.

-         Merci, pap’

Le lendemain

-         Alors, Mouss’çà va, le bus ?

-         Pas tout à fait. Tous mes copains ont fait pareil et le bus était si plein qu’il a marqué complet et si çà continue je ne pourrai pas le prendre demain.

-         Prends ma voiture, si tu veux

Le surlendemain .

-         Çà a marché, la voiture ?

-         Parles-en : tout le monde a fait comme moi et çà a fait des embouteillages monstres au point que je suis arrivé en retard.

-         Je crois que le mieux, c’est la bicyclette.

-         D’accord. Je prends le vélo demain matin

Le jour d’après :

-         Tu es arrivé à l’heure aujourd’hui ?

-         Tout juste : tout le monde avait pris la bicyclette et même les rollers. Comme on n’avait supprimé ni les autos ni les bus censés partager la rue avec nous, c’était un embarras terrible.

-         Si tu revenais à la marche ?

-         J’y gagnerais quoi ?

-         D’avoir compris enfin la théorie de l’encombrement

-         La théorie de l’encombrement qu’est-ce que c’est ?

-         C’est quand tu crois avoir trouvé une solution, que tout le monde fait comme toi et que çà devient pire si tu n’y fais pas attention.

-         Çà ne marche que pour la circulation, ton truc ?

-         Pour toutes les circulations : l’immobilier, l’argent, les vacances…5_chats_sauvages_align-s_26-11_.jpg

-         Les vacances ?

-         Oui : tu vas à la neige et tout le monde y va ; tu cherches la mer et tout le monde y est ; tu vas aux Canaries pour être tranquille et tu trouves la foule. A ce compte là même le déserts deviennent des trop pleins

-         C’est dû à quoi, tout çà ?

-         Au fait que les agences pensent collectivement, que les affiches te présentent les mêmes solutions pour tous.

-         C’est énervant, çà. Que faut-il faire ?

-         Ne pas suivre les autres, ni la mode, ni les conseils collectifs. Tu le sais bien, quand tu le veux, penser intelligemment.

-         Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas faire comme tout le monde, moi ?

Parce que tu es intelligent, Mouss’ et que tu réfléchis avant d’agir.

Photographies HélèneDurand et Régine Rosenthal

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 06:10

3-Nogrady.jpg-         Où dois-je mettre ces prospectus de vente ?

-         Dans la poubelle aux papiers

-         Et les emballages ?

-         Dans la poubelle aux cartons

-         Pourquoi y a-t-il tant de prospectus et tant d’emballages ?

-         Pour que tu puisses les trier.

-         Mais ils ne donnent plus de sacs dans les magasins ?

-         Çà leur donne un petit air écolo.

-         Même s’ils font de gros bulletins de réclames

-         Personne ne fait le rapport .

-         Pourquoi les industriels font-ils de si gros emballages pour de si petits produits ?

-         Pour que tu aies l’impression d’en avoir pour ton argent, çà fait de l’effet pour les cadeaux.

-         Mais çà fait de grosses poubelles.

-         Tout le monde te prendra pour un gros consommateur. C’est comme pour les Foulbé.

-         Les Foulbé ? Ils ont des poubelles ?

-         Non mais les géographes disent que leur richesse se mesure à la hauteur du fumier qui est devant leur porte

-         Çà prouve quoi, la hauteur du fumier devant la porte ?

-         Qu’ils ont un beau bétail.

-         Et les poubelles ?

-         C’est la preuve de ta richesse à toi.

-         Et les fumées d’usine ?

-         La preuve qu’elles fonctionnent à bloc. C’est leur panache blanc, qui les signale de loin.

-         Et la clim ?

-         La preuve du réchauffement de la planète

-         Mais on m’a dit que la clim réchauffe l’atmosphère

-         Tu n’as qu’à ouvrir les fenêtres quand elle marche, çà la refroidira.

-         Tu dis n’importe quoi.

-         Dis-donc, puisque tu as sorti ton 4X4 pour aller chercher du pain, tu peux m’amener ?

-         Bien sûr, le covoiturage, c‘est écolo. Je le mettrai à mon actif et c’est quand même mieux que de faire deux cents mètres à pied.

 

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 07:17

2nog-copie-3.jpg-         Tu as vu, me dit Mouss’ 400 scientifiques ont signé une pétition pour faire taire Allègre

-         Faire taire Allègre, et comment ?

-         Ils demandent au gouvernement de s’en occuper.

-         Comme en Russie soviétique alors ?

-         Pourquoi dis-tu çà

-         Parce que ce n’est pas le rôle des politiques, en démocratie, de faire taire quelqu’un qui exprime une idée.

-         Même si elle est fausse ?

-         Comme s’il n’y avait pas beaucoup d’idées fausses en circulation..

-         Mais s’ils sont 400 c’est qu’ils ont raison.

-         Pas forcément. Le nombre n’ rien à voir avecla vérité, surtout scientifique : penses à Copernic.

-         Alors, je peux faire n’importe quoi ?

-         Non. Réchauffement de la planète ou pas, la terre est vivante et tu dois la respecter.

-         Alors ils ont raison ?

-         Oui mais pas forcément avec les raisons invoquées.

-         Mais si c’est scientifique ?

-         Scientifiquement prouvé ? Sciences ou pas tu dois faire attention à ce que tu fais.

-         Pourquoi ? « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

-         Mais ils sont notre conscience.

-         Yaka, comme ils disent.

-         C’est quoi, yaka

-         Il n’y a qu’à : le grigri pour les autres.

-         Pour les autres seulement ?

-         Tu sais, j’aurais préféré que ces 400 là aient signé une pétition disant : « Conscients que notre genre de vie fait peser de graves menaces sur notre planète, nous, scientifiques et autres, prenons l’engagement de ne rien faire qui nuise au développement de la vie sur terre et abandonnons, pour l’exemple, tout ce qui provoque le développement de carbone dans l’atmosphère : avions particuliers ou pas, voitures particulières, climatisation, gaspillage…, afin que notre exemple serve à ceux qui n’ont ni voiture, ni clim, ni possibilité de gaspiller »

-         Tu veux en faire des martyrs ?3mur.jpg

-         Non, seulement des modèles. Surtout ceux qui prêchent les autres. Et l’argent n’a rien à voir là-dedans, ni la dictature des politiques, des associations ou des pétitions. Ne dit-on pas partout qu’il s’agit de persuader ?

-         Comment ?

-         En discutant, bien sûr, en avançant des preuves bien confortées, en…

-         Tu me demandes trop là. Je suis pressé, moi.

Alors évite de gaspiller, en attendant.

 

Photographies Jean Nogrady

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 09:15

la-juge-1.jpg-         Tu as vu le résultat du concours francophone ?

-         Lequel ? De quoi s’agissait-il ?

-         De donner un mot qui signifie en français la même chose que buzz, chat, newsletter, talk, en anglais. J’en ai déjà parlé dans mon blog du 6 février.

-         Je parie que tu n’est pas content du résultat !

-         Pas du tout.

-         Et pourquoi ?

-         Parce qu’on n’utilise pas des mots déjà existants en vieux français ou en gascon, des mots qui sont dans un dictionnaire de chez nous.

-         Des mots anciens pour une technologie nouvelle ?

-         Pourquoi pas ? Montaigne disait bien que si le français n’y allait pas, « que le gascon y aille ». Que proposes-tu pour « buzz »

-         Le bordel. C’est à la fois le désordre et le bruit, et tout ce qu’on veut y mettre dedans

-         Et pour « chat » ?

-         Çà, c’est un scandale, de quoi nous déshonorer à jamais, nous les chats à quatre pattes et à fourrure. Je mettrais la blagasse

-         Pourquoi blagasse

-         Parce que blagasser, en gascon, c’est parler sans but et sans raison avec quelqu’un. Çà fait lavasse et longueur de temps. Tout le monde peut comprendre çà.

-         Pour  « newsletter » ?

-         La lettre particulière. Çà, c’est du français le plus pur.

-         Pour « talk »?

-         La prise de parole. C’est ainsi que vous dites, je crois, en politique ?

-         Et pour « people » ?

-         Là , franchement, je mettrais le mot gascon penchinet

-         Penchinet ?

-         Oui, celui qui se pavane, qui se croit, qui écoute les autres quand ils parlent de lui.

-         Et tu crois que ce sera adopté ?

-         Je ne me fais pas d’illusion. J’ai voulu m’inscrire au centre national des lettres et tu sais ce qu’il me dit le « webmaster » du CNL : « You have requested your pricipal location to up date…A.jpg

-         C’est du français, çà ?

-         Oui, du français administratif.

-         Et qu’est-ce que c’est qu’un webmaster ?

-         Un des nouveaux maîtres du monde.

-         Tu parleras d’eux dans ton bloc-notes, dis ?

 

 

 

Photographes Régine Rosenthal

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 08:24

1.jpg-         Dis-moi, qu’est-ce qu’elle avait ta voisine à ronchonner comme çà ?

-         C’est normal, Mouss’, elle a cherché tout hier à téléphoner à l’Ursaff

-         Et alors ?

-         L’Ursaf ne répond pas.

-         Elle n’a qu’à envoyer un mail

-         L’Ursaf de Bordeaux n’a pas de mail connu.

-         Elle n’a qu’à écrire.

-         On ne répond pas à ses lettres.

-         C’est normal, c’est un service public

-         Et tu trouves que c’est normal pour un service public ?

-         Bien sûr, les services publics n’ont pas de moyens. Ils le disent bien assez.

-         Les services privés non plus, sans doute

-         Pourquoi ?

-         J’ai voulu appeler un service après-vente d’un appareil ménager, je n’ai jamais réussi.

-         C’est normal les lignes n’aboutissent jamais là où il faut et jamais directement.

-         À quoi çà sert alors, un téléphone ?

-         À téléphoner

-         C’est ce que j’essaie de t’expliquer

-         J’ai dit à téléphoner, Mouss’, je n’ai pas dit à répondre au téléphone.

-         Pourquoi ils ne répondent pas ?

-         Parce que les téléphones sont occupés par l’avant vente ?

-         L’avant vente ?2-copie-8.jpg

-         Oui par ceux qui cherchent à vendre le nouveau modèle et qui téléphonent à tous les numéros qu’ils trouvent dans l’annuaire.

-         Comme Veolia pour ses assurances, les détermiteurs qui veulent absolument te trouver des termites, les marchands de fenêtres prêtes à poser,  les marchands de chaudières, les agences immobilières qui cherchent à t’acheter ta maison…

-         Comme les politiques en campagne, alors ? A voir les résultats c’est beaucoup de salive dépensée pour pas grand chose.

-         D’ailleurs quand tu veux leur répondre on te dit soit que le numéro n’existe pas, soit que je ne suis pas autorisé à l’appeler.

-         C’est pour çà que la téléphonie explose.

-         Pas forcément pour çà mais comme çà

 

 

Photographies Régine Rosenthal

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 09:08

3-copie-5.jpg-         Tu le sors bientôt ton livre ?

-         Oui dans une dizaine de jours

-         Et qu’est-ce qu tu vas dire ?

-         Ce que j’ai déjà dit aux commerciaux qui le présentent.

-         Je l’ai lu ton manuscrit. Tu dis à la fin qu’ « à la marelle de la guerre, il n’y a que des perdants ». Et les trafiquants du marché noir, qu’en fais-tu ?.

-         Il n’y a pas qu’eux : ceux qui tournaient les obus, qui faisaient des moteurs d’avions, qui construisaient le mur de l’Atlantique…

-         Ils étaient réquisitionnés pour la plupart.

-         Çà ne les a pas empêchés de gagner de l’argent

-         Quel argent ?

-         L’argent que les Allemands demandaient à l’Etat français.

-         Ils ne pouvaient pas faire autrement.

-         Mais ils auraient pu rendre l’argent après la guerre.

-         On ne le leur a pas demandé. On ne demande jamais les plus-values faites pendant les guerres.

-         Alors pourquoi tu n’as pas dit qu’ « à la marelle de la guerre, tout le monde n’est pas perdant »

-         Parce que je ne voulais pas faire de la peine à tous ceux qui font leur affaires en profitant de ce que les autres font la guerre.

-         Alors tu dis n’importe quoi pour faire plaisir à n’importe qui ?

-         Je ne voulais surtout que les pacifistes n’en profitent pas pour faire déclarer la guerre afin de faire leurs affaires.

-         Mais les pacifistes ne déclenchent pas de guerres.

-         Çà ne les empêche pas de vendre des armes pour se débarrasser des vieux stocks et puis ils peuvent toujours négocier des « contrats » avec le va-t-en guerre qui n’hésitent devant rien.

-         Comme les gens d’affaires pendant les guerres.

-         Maintenant nous sommes en paix, il n’y a plus moyen de s’enrichir ?

-         Les banques sauront bien te concocter quelque moyen dans l’immobilier, les stock-options, les ventes d’armes

-         Mais nous ne sommes plus en guerre

-         Pour la guerre des autres, mais surtout…

-         Surtout quoi ?

-         Nous avons toujours la possibilité de tirer le diable par la queue.

 

 

 

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 07:50

1-copie-6.jpg-         Tu as vu, m’as dit Mouss’, hier soir, la Tour Eiffel était en panne.

      -         Comment en panne ?

      -         Oui, elle était toute noire.

      -         Ce n’est que çà ? Hier c’était un jour sans.

      -         Sans viande ?

      -         Non, c’est fini, çà, sans lumière et il n’y a pas qu’elle qui était dans le noir. Tous les monuments, dans le monde entier, ont été éteints.

      -         Pourquoi ?

      -         Pour retarder le réchauffement de la planète.

      -         C’est çà qu’on appelle des économies de bouts de chandelles ?
-         Pas de chandelles, d’électricité.

      -         Çà commence comme çà : une heure, puis un jour, puis un mois, puis tout le temps. Est-ce qu’il va falloir peindre en bleu les bords de fenêtre ?

-         Non, çà c’était pour que la lumière ne se voit pas depuis l’extérieur. Même pendant la guerre on ne nous a jamais interdit d’allumer, on nous coupait plutôt le courant. C’était plus efficace.

-         C’était pour retarder le réchauffement de la planète ?

-         On ne peut pas dire vraiment çà. Pour l’instant on s’est borné à faire éteindre tout ce qui est public.

-         On a coupé la lumière au Parc des Princes ?

-         Dis-moi, Mouss’, tu saurais jouer au foot sans voir le ballon, toi ?

-         C’est vrai. On aurait pu couper la télévision.

-         Avec tous ceux qui attendaient devant leur poste pour voir le matche de leur vie, ce n’est pas une révolte qu’on risquait mais une révolution. Et puis…

-         Et puis quoi ?

-         Si tu coupes la télé une heure, un jour, il y a des téléspectateurs qui risquent de ne jamais y revenir.

-         Comme aux urnes ?

-         Comme aux urnes.

Les abstentionnistes au fond, c'étaient des précurseurs ?
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 06:44

3-Halloween.jpg-         Tu as vu, Sud-Ouest titre qu’ « on ne peut plus rire du tout »

-         Mais non, Mouss’, j’ai bien lu, ils ont mis : « On ne peut plus rire de tout »

-         Oui mais ce tout est tellement tout qu’il ne reste plus rien

-         Tu exagères, il reste les Corses.

-         Mais c’est bien tout ce qui reste

-         Et pourquoi parle-t-on toujours des Corses quand on a du mal à dire de quelqu’un ?

-         Parce qu’ils sont indépendants.

-         Et pourquoi ne dit-on rien des Basques ?

-         Parce qu’on risque trop.

-         Et des Bretons ?

-         Depuis qu’ils ont eu Bécassine, ils se méfient.

-         Et des Parisiens ?

-         Pace qu’il n’y a plus de Parisiens.

-         De qui peut-on se moquer encore ?

-         Des pauvres

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’ils n’ont ni association de défense, ni avocats, ni syndicat. Même les partis politiques n’aiment pas les pauvres.

-         Comment le sais-tu

-         Parce qu’ils pensent tous trop à l’argent.

-         Pourquoi les pauvres n’ont-ils pas d’avocats ?

-         Parce qu’ils ne peuvent pas les payer.

-         Ils pourraient emprunter. C’est un cas social.

-         Les gens qui aident les pauvres, ils veulent que çà se voit.3.-Chaton_H_1.jpg

-         Et le prêt, çà ne se voit pas ?

-         Non et ce n’est même pas rentable. Et puis, ils sont trop nombreux, les pauvres, toutes les banques renoncent. Elles ont assez de travail, comme çà, à s’occuper de tout l’argent des autres.

-         Quels autres ?

-         Ceux qui ne sont pas pauvres

-         Tu veux dire les riches ?

-         Tais-toi, tu vas nous faire repérer si tu commence à parler de l’argent des riches.

-         C’est vrai que ce n’est peut-être pas risible du tout.




Photographies Régine Rosenthal et Jean Nogrady

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 07:57
2-lavandi-re.jpg-         Tu es allé parler au Troquet, hier, que leur as-tu dit ?

- Prends mon papier, tu verras bien.

 

"De quoi peut donc parler l’Académie ce soir ? D’un dictionnaire, bien sûr/
Hilh de Pute est ce dictionnaire…
Un dictionnaire illustré avec talent par Pertuzé,

Un dictionnaire conservateur…comme tout dictionnaire

Des coups de gueule qui sont des coups de cœur pour forcer quelques mémoires qui risquent de s’engourdir.

Si les autorités se méfient de certains de ces mots, c’est qu’elles craignent comme la peste les débordements qui pourraient se retourner contre elles malgré les digues qu’elles entretiennent sous le nom de tabous qui changent selon les époques, preuve évidente qu’ils ont peu d’importance. La défiance des autorités n’est qu’un réflexe corporatif.

Ces jurons, ces imprécations, qui viennent du fond des âges, que nos pères ont dits avant nous, et les pères de nos pères, font d’autant plus partie de notre patrimoine que personne ne songe à nous les voler. Ils ne sont d’ailleurs pas encore à l’état de ruines, ce qui nous console.

 

Un juron du Midi, c’est une exclamation, une interjection, un dièse à la tonalité d’une langue forte ; c’est une ponctuation qui donne à la pensée le temps de la réflexion. L’expression physique étant chez nous plus rapide que l’expression orale, il faut à l’interlocuteur le temps de nuancer une parole qui tient en bouche un certain temps.

Les jurons, comme les injures, font partie d’un jeu à forme théâtrale  qui s’accompagne généralement de mimiques qui en accentuent les traits."

-         Pourquoi tu ne m’y as pas mené ?

-         Ce ne sont pas des histoires de chats, çà. Les chats ; çà miaule tout bas, ça ronronne.

-         Et le Gascon ?KOKOLO04.jpg

-         Tu as vu un Gascon ronronner, toi ?

-         C’est vrai, çà plastronne plutôt.

-         Eh bien, la langue gasconne c’est fait pour çà, pour faire peur aux rats, pour faire envoler les oiseaux, pour faire se terrer les souris.

-         Je comprends alors que tu ne m’aies pas amené. Tu ne cherche pas à me tromper au moins ?

-         Eh bé ! putain con! Te tromper ! moi qui ne dis jamais un mot plus haut que l’autre.

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