- Tu sais, devant l’ampleur du trou de la sécu,
j’ai voulu faire quelque chose
- Et qu’as-tu fait, Mouss’
- Je suis allé checher un de ces médicaments que les pharmaciens délivrent sans ordonnance.
- Et tu crois pourvoir remplir le trou de la Sécu comme çà ?
- Si tout le monde m’aide, pourquoi pas ?
- Et l’on t’a aidé ?
- Hélas, non : j’ai économisé à la sécu 22€ de médecin plus 2€35 de médicament moins la part réservataire soit 22€ mais…
- Tu n’es pas content ?
- Non : le pharmacien m’a donné un générique à 7 €. Après tout, tant qu’à faire un sacrifice, ce n’est pas gênant mais j’ai trouvé que le pharmacien exagérait en prenant deux fois plus que pour un médicament ordinaire. C’est en arrivant à la maison que l’affaire s’est corsée.
- Comment corsée ?
- Oui : dans la boîte qu’il m’a vendue le double du prix de l’autre (prix non porté sur la boîte, libre et déplafonné) il n’y avait que 8 cachets au lieu de 24 dans la boîte que je lui demandais.
- Et alors ?
- Il a multiplié par 6 le prix de base faisant un bénéfice de 600% grâce à mon sacrifice.
- C’est beaucoup. Ce n’est pas çà qu’on appelait de l’usure quand l’usure était interdite ?
- Là où j’espérais un conseiller, j’ai trouvé un tiroir-caisse.
- Pourquoi un conseiller ?
- Pharmaciens-conseils qu’ils se disent partout.
- C’est pour les crèmes, çà, et tous les produits de beauté.
- Parce que les parapharmacies ne donnent pas de conseils ?
- Si, mais eux, ils n’ont pas de diplômes pour multiplier les bénéfices à ce point.
- Je connais là ton dada : « au nom de la science ». Mais combien de Homais se sont transformés en de vulgaires marchands à la sauvette.
- Je parie que, la prochaine fois, tu iras chez le médecin.
Non seulement j’irai chez le médecin mais je m’y ferai transporter en ambulance.
Photographie Anthine@