- Tu as vu, me dit Mouss’
400 scientifiques ont signé une pétition pour faire taire Allègre
- Faire taire Allègre, et comment ?
- Ils demandent au gouvernement de s’en occuper.
- Comme en Russie soviétique alors ?
- Pourquoi dis-tu çà
- Parce que ce n’est pas le rôle des politiques, en démocratie, de faire taire quelqu’un qui exprime une idée.
- Même si elle est fausse ?
- Comme s’il n’y avait pas beaucoup d’idées fausses en circulation..
- Mais s’ils sont 400 c’est qu’ils ont raison.
- Pas forcément. Le nombre n’ rien à voir avecla vérité, surtout scientifique : penses à Copernic.
- Alors, je peux faire n’importe quoi ?
- Non. Réchauffement de la planète ou pas, la terre est vivante et tu dois la respecter.
- Alors ils ont raison ?
- Oui mais pas forcément avec les raisons invoquées.
- Mais si c’est scientifique ?
- Scientifiquement prouvé ? Sciences ou pas tu dois faire attention à ce que tu fais.
- Pourquoi ? « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
- Mais ils sont notre conscience.
- Yaka, comme ils disent.
- C’est quoi, yaka
- Il n’y a qu’à : le grigri pour les autres.
- Pour les autres seulement ?
- Tu sais, j’aurais préféré que ces 400 là aient signé une pétition disant : « Conscients que notre genre de vie fait peser de graves menaces sur notre planète, nous, scientifiques et autres, prenons l’engagement de ne rien faire qui nuise au développement de la vie sur terre et abandonnons, pour l’exemple, tout ce qui provoque le développement de carbone dans l’atmosphère : avions particuliers ou pas, voitures particulières, climatisation, gaspillage…, afin que notre exemple serve à ceux qui n’ont ni voiture, ni clim, ni possibilité de gaspiller »
- Tu veux en faire des martyrs ?
- Non, seulement des modèles. Surtout ceux qui prêchent les autres. Et l’argent n’a rien à voir là-dedans, ni la dictature des politiques, des associations ou des pétitions. Ne dit-on pas partout qu’il s’agit de persuader ?
- Comment ?
- En discutant, bien sûr, en avançant des preuves bien confortées, en…
- Tu me demandes trop là. Je suis pressé, moi.
Alors évite de gaspiller, en attendant.
Photographies Jean Nogrady