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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 07:59

-         Alors, mon beau chat, qu’as-tu fait pendant cette expo ?

-         J’ai gardé l’expo, regardé les gens, compté les entrants, soustrait les sortants.

-         Il te suffisait de compter les entrants.

-         J’ai appris la comptabilité en partie double. C’est le seul moyen de déceler les erreurs.

-         Comment cela ?

-         S’il y a moins de sortants que d’entrants, c’est qu’il y a quelqu’un qui se cache sous la table.

-         Et s’il y a plus de sortants que d’entrants ?

-         C’est qu’il y a eu un accouchement à l’expo.

-         Ça t’es arrivé ?

-         Non, mais ça aurait pu.

-         Tu vois bien que c’est idiot de compter deux fois.

-         Tu as vu, au bac, ce qu’il arrive quand on ne compte qu’une fois ?

-         Il faut que ce soit celui qui en pâtit qui porte la preuve de l’erreur.

-         Ils se sont trompés de ligne.

-         C’est un prétexte. Il fallait voir l’erreur avant de donner les résultats, pas après. Personne n’en aurait parlé.

-         Et les gens, comment étaient-ils ?

-         Des gens bien, des gens qui s’intéressent à l’art, des gens qui s’ennuient à la plage.

-         Des gens qui s’ennuient à la plage ?

-         Il y a des gens qui baillaient avant d’entrer et qui repartaient requinqués !

-         Quelques-un sans doute.

-         Sur trois mille, il y en a bien eu quelques-uns.

-         Trois mille, tu m’étonnes !

-         A raison de 20 à 30 à l’heure chrono, à jet continu, pendant plus de dix heures chaque jour, pendant dix jours sans interruption ça fait ?

-         200 à 275 par jour, 2750 au bas mot

-         avec une augmentation pour l’ouverture (plus de cent cinquante personne venues), les dimanches (cinquante pour cent en plus) et les soirs de grand vent en quittant la plage. ça fait combien tout çà ?

-         tu m’ennuies avec tes comptes d’apothicaires. Il n’y a plus d’apothicaires.

-         Mais il y a des sondages. Et les gens adorent les sondages qui leur cachent les nuances.

-         Tu as vu ceux que tu avais invité ?

-         Je n’avais invité que ceux qui s’intéressent à la culture.

-         Comment sais-tu qu’ils s’intéressent à la culture ?

-         Ils le disent.

-         Si j’ai bien compris, tu es déçu

-         La plupart ne sont pas venus.

-         Comment expliques-tu ça ?

-         Ils s’intéressent tellement à la culture qu’ils n’en veulent plus en vacances. Ils en sont saturés.

-         Parce qu’ils voient tellement d’expositions en temps ordinaire ?

-         Non parce que la culture, ils ne la voient pas, ils la font ;

-         Comment çà ?

-         En en parlant.

-         Ils te l’ont dit ?

-         Non, ils avaient des prétextes : ils ne pouvaient pas se garer, ils n’aimaient pas l’un des exposants, ils ont leurs enfants.

-         Et comment font les touristes ?

-         Ils se garent, ils n’ont aucun à-priori et ils viennent avec leurs enfants.

-         Pourquoi les gens que tu invites ne font pas comme eux ?

-         Ils attendant le départ des touristes pour retrouver leurs marques.

-         Je suppose que tu as invité des gens connus, des pipoles ?

Pendant les vacances, ils n’ont jamais le temps entre les parties de boules, la fréquentation des les lieux où on peut les remarquer, et les convocations de journalistes et de photographes, ils continuent à parler de culture…








Photographuies de Régine Rosenthal de d'Antine@
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 09:45















        Où vas-tu comme ça ?

-         Je pars avec Régine

-         Où ?

-         Là où elle ira

-         Mais Régine est un grand-reporter. Tu as vu les bagages qu’elle emporte ?

-         C’est égal, je verrai du monde.

-         Elle se cantonne à la forêt primaire, ses plantes, ses animaux, ses serpents.

-         Les serpents ne me font pas peur : je rapporte toujours des orvets à mon maître. Mais ce ne sont pas des serpents comme chez nous : ils sont bicolores et venimeux.

-         Elle photographie le serpent, pas le venin

-         Et pas seulement lui, des plates exotiques, des arbres multicolores, un monde féerique…

-         Des choses pas vue que je voudrais voir.

-         Vous êtes tous pareils. La nature est dangereuse. Il faut pendre des précautions.

-         Surtout dans la forêt primaire.
Qu’est-ce que la forêt primaire ?

-         La forêt qui subsiste depuis des siècles et des siècles.

-         Qu’as-t-elle de particulier ?

-         Elle renferme des espèces que l’on ne voit pas ailleurs.

-         C’est pour la faire découvrir qu’elle photographie ?

-         Oui et pour la sauver.

-         On ne la sauve pas si on attire les touristes.

-         Mais les touristes n’affrontent jamais les mondes inconnue

-         C’était vrai hier, mais aujourd’hui ?

-         On s’y perd. L’ensemble est grandiose et le détail merveilleux.

-         Que préfères-tu, le grandiose ou le merveilleux ?

-         Ça dépend de ce que l’on me montre, ses formes, ses couleurs…

-         Le onde est ton artiste et tu voudrais l’interpréter ?

-         Comme fait Régine.

-         Ton jardin ne te suffit plus ?

-         Non ; Je suis comme l’objectif de Régine. D’autres vues m’aspirent, loin d’ici, loin du monde, là où ne sont plus que les débris d’un monde qui s’achève.

-         Où penses-tu en trouver ?

-         Au Cambodge

-         Dans les forêts brûlées au Napalm et truffées de mines individuelles ?

-         A Madagascar

-         Dans les défrichements sauvages ?

-         En Amazonie

-         Dans ces pays que les lianes renfermes sur les cultures de canabis ?

-         Partout où reste une beauté sauvage à engendrer dans sa boîte noire.

-         En cas d’accident ?

-         En cas d’accident de la nature, oui. Il n’y a plus que 9%…. de la planète digne de son objectif.
















Photographies Régine Rosenthal

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 07:58

-         Tu as vu le travail de Madame Chatignol

-         De la terre, de la terre, rien que de la terre

-         Mais quelle terre !

-         Parce qu’elle a quelque chose de particulier saterre ?

-         Elle l’a ramenée des quatre coins du monde ; elle y a inclus des la roche broyée du cuivre, ds métaux qui donneront ces rouges profonds, ces filets d’or, ces reflets inattendus. Le feu est un peu le diable, à sa manière. C’est pour lui que Nicole travaille sa terre.

-         Ça se travaille la terre ? C’est pas de la culture bio, c’est de la céramique.

-         Tu crois qu’on a tout ça sans travail ? Nicole enrichit la terre de quelque pooudre secrète, la  malaxe, la tourne. Elle lutte avec la terre avant d’affronte le feu. C’est un long combat.

-         Elle gagne toujours ?

-         Pas toujours, mais souvent. C’est ce qu’on appelle le savoir-faire.

-         Si je comprends bien, elle se bat avec la glaise

-         A main nue. Elle la séduit. Elle la caresse doucement parce que la terre est fragile.

-         Ah oui, le pot de terre casse..

-         Pas à ce niveau, mais elle est capricieuse. Nicole Chatignol la caresse, la pelote, l’affleure du bout des doigts, la flatte à pleine paume. C’est son opération séduction, une opération longue et secrète qu’elle ne peut pas se permettre d’écourter car la terre est sourcilleuse et le feu n’accepte pas n’importe quoi.

-          Après elle fait cuire sa pièce ?

-         Tu en parles comme d’un barbecue. Elle met sa pièce au four, elle la surveille car il lui faut maîtriser un feu toujours impatient et fougueux et c’est qui reste, jusqu’au bout, le seul maître de l’effet.

-         Elle ne fait pas ce qu’elle veut ?

-         C’est chaque fois un véritable combat. Il lui faut maîtriser le feu, le courber à ses désirs.

-         Le domptage du fauve ?

-         Exactement.

-         Tout ça pour une pièce ?

-         Une pièce unique jamais refaite deux fois pareille.

-         Un métier qui me ferait enrager

-         Il en a fait enrager plus d’un : Bernard Palissy a failli en devenir fou..

-         Je comprends mieux maintenant pourquoi il a brûlé ses meubles..

-         Mais quand l’œuvre sort, qu’elle s’emplit du rouge profond que donne la réduction du cuivre, qu’elle rutile de ses ors, qu’elle ruisselle de teintes limpides, c’est un plaisir que l’artiste ne connaît qu’à la fin, qu’il ; ne peut plus retoucher  mais qu’il retrouve chaque fois au plus profond de son esprit et de sa chair

-    Orgueil ou déception, « Aimez ce que jamais on ne verra deux fois »

Reportage Jean Dubroa, Régine Rosenthal
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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 06:50



-         Tu ne m’as pas parlé de Malrieux

-         Tu as ses tableaux, tu n’as qu’à regarder
.-         Je n’en ai pas eu tellement jusqu’à présent.

-         C’est vrai. Malrieux, ce sont d’abord les bleus, des bleus Malrieux qui ne sont ni les bleus changeants du Bassin, ni les bleus « touristes » des magazines. Ces sont des bleus qui lui appartienent.

-         Il peint toujours en bleu?

-         Il y a eu les voyages, d’autres couleurs, les rouges des danseuses gitanes, les blancs éblouissants de Corse, les touches de vert, de rouge, de jaune qui viennent le délivrer de vieilles obsessions accumulées. Les couleurs de Malrieux, c’est un peu les couleurs de Rimbaud.

-         A noir, U vert, I rouge, la couleur des voyelles

-         Ses voyelles à lui, ce sont les lignes, les à-plats, les souvenirs qui surgissent de la toile.

-         Malrieux ne reproduit pas le Bassin ?

-         Si mais pas à la façon des « Arcachonnades », tu sais, ces éternelles pinasses et ces cabanes chanquées des sets de table et des cartes postales.

-         Alors que peint-il ?

-         Il a commencé par du figuratif et puis il gomme, gomme, gomme, jusqu’à ne plus laisser qu’un rêve sur la toile. Mais ce qu’il a gommé ne s’oublie jamais. Ce point, là-bas, en bout de ligne, est-ce Arguin, un rêve d’Arguin, un souvenir d’Arguin ? Cette masse est-ce une écluse, une impression d’écluse, le poids de l’écluse à l’entrée du port ? Chacun s’y retrouve, à sa manière. Malrieux n’impose pas, il suggère. Et tant pis si vous n’êtes pas là pour saisir le dernier clin d’œil, fugace comme le rayon vert quand s’éteind le soleil.

-         Je vais revoir Malrieux. C’est avec sa main qu’il peint, ou avec sa tête ?

-         Je crois bien que c’est avec les deux. La tête guide la main mais la tête la trouble aussi et l’oriente souvent vers d’autres rêves, d’autres visions venues du plus profond de lui-même.




J'aime Malrieux








Peintures de Malieux
Photographies de Jean Dubroca et Régine Rosenthal
.












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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 07:07


- Alors, mon vieux chat, tu es content?
- Oui, j'ai quelques photos que je vais te montrer
- Tu me les montre toutes? Pousses-toi que je m'installe.
- Non, pas tout de suite, il faut encore que je les trie.
- Regardes la perspective que ça a : la céramique et les photos, Nicole Malrieux et les tableaux...
- Tu vas m'en parler?
- Demain. Aujourd'hui, il faut que je trie les photos..
- Ils sont venus nombreux, les touristes, voir ça?
- Oui entre deux coups de soleil, mais intéressés tout de même et sérieux comme s'ils entraient dans un temple.
- J'en ai vu avec des caddies.
- Non, c'est pas des caddies, c'est des voitures d'enfants. Depuis quand as-tu vu qu'on fait ses courses culturelles au super-marché?
- C'est vrai, c'est partout des pièces uniques.
- Qu'on ne voit qu'une fois.
- Tu as vu des élus, des pipoles, des journalistes?
- Non, ils sont en vacances.
- En vacances? Alors ils n'ont pas le temps
- Non, ils jouaient aux boules entre eux pour épater le public.
- Epater? C'est ça, l'esprit pipole?
- L'esprit people c'est un esprit subtil qui sert à flamber les vieux ragoûts du tourisme.
- Pourquoi parles-tu de ragoûts?
- Parce que c'est toujours les mêmes : la plage , la plage, la plage et les huîtres et la plage et les rigolades qu'on croit que ça fait rire les autres.
- Et tu crois les guérir avec ton exposition
- On verra ça demain, aujourd'hui, tu me fatigues.

Photographies de Régine Rosenthal
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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 07:21

-         ca t’amuses de garder l’expo ?

-         Mine de rien, les yeux mi-clos, allongé sur le ventre je regarde les allers et venues des deux pattes. Je fais comme ce douanier qui faisait semblant de dormir sur sa chaise et regardait le dessous des voitures

-         Vous regardez  par en-dessous ? C’est du propre.

-         Lui, c’était pour voir si elles n’étaient pas trop chargées, moi pour relever leurs comportements parce que, côté » dessous, on en voit plus sur la plage d’en face.

-         Et vomment se comportent-ils ?

-         Il y a ceux qui s’attardent poour demander après s’il n’y a pas de toilettes dans la salle, ceux qui entrent avec un besoin pressant et ressortent aussi vite, ceux qui musent en minaudant ‘Ce Malrieux, tout de même, il peint comme un jeune homme », » et Régine, tu as vu Régine. La voici devenue globe-trotter Elle a même photographié un serpent qu’on dirait qu’elle l’embrasse sur la bouche’

-         T’inquiètes pas, il n’y a pas de grippe de serpent.

-         « Et Madame Chatignol « ses vases sont plus rouges que le feu » 

-         C’est une belle exposition.

-         C’est ce qu’ils disent tous. Il faut bien, autrement  on ne leur en fera plus.

-         Dans l’ensemble, ils regardent longuement.

-         Surtout quand le soleil est tombé, que le vent s’est levé et que la plage n’est plus tenable.

-         On ne peut pas leur en vouloir. Bernard Monteil a été invité, il a préféré aller jouer aux boules

-         Mauvaise langue, va !

-         C’est le journal qui nous le montre en pleine action. Les touristes, ils viennent en tenue de plage ?

-         Quelques uns, mais ce sont des touristes de la grande plage. Ils sont élégants. On a un aperçu de toutes les modes.

-         Toutes les modes ?

-         Robes effrangées, pantalons de zouave, shorts raccourcis, bustiers ajustés, pantalons à dentelles tout juste un peu plus long sous une jupe à peine un peu plus courte que les pantalons et les jupes des petites filles modèles… Pas de chapeaux pourtant, et pas d’ombrelles.

-         Pas de gens pressés.

-         Non, les gens pressés, ils ne sont pas là.

-         Où sont-ils ?

-         Tu n’as pas vu l’autre jour quand nous sommes allés écouter la musique brésilienne de Samba Boss place Thiers, tous ces gens à valises à roulettes qui slalomaient dans la foule. Ils s'en foutaient pas mal de la musique, eux, contrairement à la foule qui se pressait au pied du kiosque.

-         Pourquoi étaient-ils si pressés ?

-         C’est les NAF

-         Les Naf ?

-         Oui, Neuilly-Arcachon-Cap Ferret. Ils vont prendre le dernier bateau. C’est d’un chic !

-         Pourquoi ?

-         Tu prends le TGV jusqu’à Arcachon puis le bateau à la jetée pour te rendre au Cap Ferret avec l’indifférence glacée – mais pressée- des pipoles obligés de traverser la foule glauque. Ils n’ont qu’une hâte : prendre le dernier bateau.

-         Ils sont graves et concentrés sur la dernière traversée

-         Rien n’est beau comme d’aborder le Cap par l’eau 

-         Pourquoi sont-ils stéréotypés au point qu’on les reconnaisse si facilement ?.

Parce qu’ils ont une valise à roulettes de bonne marque, qu’ils sont pressés comme des hommes d’affaires partant en vacances et qu’ils détestent Arcachon






Photographies Hélène Durand, Régine Rosenthal
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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 07:00

-         Tu as vus l’heliconia rostrata ?

-         On dirait un paquet de griffes colorées

-         Ce ne sont pas des griffes

-        Seraient-ce, au-dessus du nid,  les bec entremêlés de jeunes aras à peine éclos?

-         N’ais pas peur c’est une fleur

-         Une fleur exotique alors ?

-         Tout est exotique ici

-         Et la gennura mancata ?

-         On dirait le tapis d’un fakir dont on aurait étalé les pointes

-         Tu coucherais dessus ?

-         Comme sur le « bambino » d’autrefois quand on couchait le bébé tout nu sur les particules en caoutchouc du bassin où il pouvait d’exprimer à sec.

-         Pourquoi portent-ils des noms à coucher dehors ?

-         Parce que ce sont des plantes d’extérieur.
-        Régine ne fait-elle pas de paysages ?
-        Si, Je me souviens en avoir vu de fort beaux dans les albums qu’elle a publiés avec Charles Daney

-         Oui mais rien que des paysages doux, des paysages de chez nous, tous pris dans le Sud-Ouest

-         Elle est allée loin cette fois-ci?

-         Plus loin que loin, dans le Brésil inconnu

-         Tu as vu Celoa quabrada ?

-         Un décor pour l’attaque de la diligence.

-         Qui t’as parlé de l’attaque de la diligence ? J’aimerais me cioucher tout là-haut, sur le plus haut des rocs afin de rêver sous le soleil des tropiques, au temps qui coule.

-         Tu es romantique aujourd’hui. Quant à voir couler, regarde plutôt la chute d’Iguasu

-         Alors, là, c’est épouvantable. On dirait un déluge qui n’en finit pas. Ça fait du bruit, de la vapeur, et pas l’espoir d’une colombe.

-         On dirait que tu n’aimes pas l’eau

-         Je l’aime à plat et encore, à condition qu’elle n’avance pas mais vue comme ça, comme un rideau d’eau...Pff! Pourquoi pas un rideau de feu comme en traversent les tigres à coups de fouet dans les cirques ?

-         En tout cas, ce qu'elle montre, petit ou grand, c’est grandiose

-         Grandiose, mais fragile. C’est Régine qui le dit.

-         Macrophotos et photos des grands espace donnent pourtant un impression de force, tu ne crois pas ?

-         Je préfère ne pas aller voir

-         Pourquoi ?

-        Parce qu’après ont dirait encore que c’est moi qui détruit la biodiversité du Brésil ?.

Tu le sais bien que, toi et moi, on nous dit coupables de tous les maux.

























Les photographies sont de Régine Rosenthal

Elles ont figuré au Potager du Roi, à Versailles.
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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 06:51

 

-         Tu as vu le reportage de Régine Rosnthal sur la forêt  primaire du Brésil ?

-         Oui. Régine a porté son objectif là où la main de l’homme n’a jamais mis les pieds.

-         Je comprends qu’elle n’y mette pas les pieds avec tous ces buissons, toutes ces bêtes, ces serpents, ces insectes, toutes ces lianes : la machette à la main, l’appareil de l’autre, pour approcher son sujet à portée de nez..

-         C’est vrai que c’est difficile à photographier une forêt primaire.

-          La première photo de la forêt amazoniennes, elle est à la Société de Géographie.

-         Une fleur, un lichen, une plante parasite ?

-         Non un survol par cerf-volant lancé depuis l’Amazone.

-         Par cerf-volent, tu galèjes

-         Non, je l’ai montrée à Flornoy.

-         Les hommes étaient-ils si sensibles à la fragilité de la forêt qu’ils n’osaient pas la pénétrer.

-         Peut-être. Il y avait assez d’incendies, d’inondations, d’arbres déracinés emportés par le fleuve, de troncs pourris s’écrasant à terre sans y ajouter la machette.

-         D’autant plus que, si on leur montre les beautés de la forêt, les tour-opérators vont s’en emparer.

-         Ils s’emparent de tout les tours-opérators : les pauvres des favelas, la forêt sauvage, les îles flottantes…

-         Les îles flottantes ?

-         Tu n’as pas lu Chateaubriand, ces îles qu’on bâtit comme des radeaux et qui descendent le cours du fleuve. Rien que la nature à vau-l’eau, pas de pauvre en vue.

-         Parce qu’il n’y a pas de pauvres dans la forêt primaire ?

-         Si, des groupes d’indiens qui vendent des carcasses de singes au marché.

-         Des carcasses de singes, quelle horreur !

-         Tu ne voudrais pas qu’ils vendent du bœuf, il faudrait défricher la forêt pour faire des prairies.

-         Il vaut mieux leur laisser les singes et les serpents

-         Et qu’ils nous laissent les sentiers de l’aventure, les chemins de la découverte, les pistes de quads sauvages, les jardins botaniques singuliers…

-         Tu voudrais en faire une terre de visite

-         Avec les indiens pour guide. Ils le font bien, les photographes

Photos d'antine@et Régine Rosenthal.

Régine qui m'a fourni tant de photos de chats ne m'a encore confié aucune photo de son exposition où les plantes ressemblent aux animaux et les animaux resmblent aux plantes où la macro d'une écorce est un véritable tableau composé par la nature. Trop lourdes à franchir la barrière de mon ordinateur elles le sont encore plus à franchir les limites du blog. Je suis à la recherche d'un photographe de campagne pour vous montrer les images de son exposition.

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 07:55

-         Alors, tu l’as revue, l’expo ?

-         Oui

-         Et tu l’as apprivoisée

-         Difficilement

-         Pourtant elle est belle et accueillante

-         Accueillante ? Tu as vu le coq ?

-         Quel coq ?

-         Celui que madame Chatignol a mis pour m’accueillir

-         Dis plutôt que c’est pour te réveiller parce que ce n’est pas le genre de Madame Chatignol de recevoir les gens bec et ongles sortis. Elle a dû avoir peur de toi.

-         Sûrement, parce qu’elle n’a jamais fait de chat.

-         Tous les propriétaires de volières se méfient des chats. Regard plutôt le jardin secret, ce « comprimé du goût » comme elle dit

-         Tu crois qu’elle va m’y laisser monter ?

-         Si tu promets de ne pas toucher aux oiseaux.

-         Autrement ?

-         Elle a plein de vases, de tiroirs à secrets, de boîtes secrètes, de fermetures inviolables et tu risques de passer le restant de ta vie enfermé dans une de ses œuvres.

-         Le tombeau du chat

-         Elle ne veut pas ta peau, tu sais

-         Ça, je ne sais jamais ce que vous allez inventer, vous, avec votre cerveau tordu

-         Cerveau tordu

-         On ne t’as jamais montré à l’école les circonvolutions du cerveau. C’est avec ça que vous avez inventé les instruments de torture.

-         C’est elle-même qui se torture quand elle façonne, polit, caresse la terre qui prend forme.

-         La main et le cerveau, c’est lié

-         Oui mais c’est le feu qui fait cette insoutenable couleur rouge qu’elle expose.

-         Insoutenable

-         Je dis ça comme ça parce que c’est une couleur unique, une couleur jamais vue qu’elle maîtrise parfaitement.

-         La couleur du diable.

-         Je me demande si tu ne lui fais pas particulièrement plaisir en parlant de l’art du diable. N’est pas diabolique qui veut.

-         Je le sais bien car c’est nous, les chats noirs accompagnateurs des sorcières en croupe sur leurs balais de pleine lune pour nous rendre au sabbat qui sommes démoniaques. Elle ne l’est pas.

-         Que serait-elle donc ?

-         Rapproche-toi : je la sais magicienne, reine des lutins du feu et les marmitons de la glaise, magicienne comme Circé. Elle a pour baguette le tour du potier, pour marraisne le feu, pour marmitons les porteurs de calcite et de pyrite.

Souviens toi de ce que tu écrivais sur elle , naguère :

La main fait la forme, le cuivre la couleur. Il y a de la provocation dans la sublimation du métal dont la fantaisie crée le calme ou le tourbillon selon l’inspiration du feu.

Ces images ne seraient rien sans la magie de la potière qui leur donne vie, sans le coup d’œil qui règle le four. Les Crétois ne faisaient pas autrement qui nous donnaient ces images sacrées qui ont traversé les siècles.

 

Toutes ces céramiques sont de Nicole Chatignol

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 09:46

-              Alors, cette expo, qu’est-ce que tu en penses ?

      -         Pas grand chose au début, avec ce qu’on voit sur l’affiche : des griffes de toutes les couleurs, une caisse à chat encadrée d’un éléphant et d’un chameau et une masse à vous écraser enmoins que rien.

      -         Mais tu n’as rien compris

      -         Si j’ai vu l’expo, c’est magnifique. Ces griffes coloriées, tout de même…

       -         Ce ne sont pas des griffes, ce ne sont pas des becs de perroquets, c’est une fleur.

      -         Tu me vois avec ça au bout des pattes, je préfère un tapis de fleurs, de pétales de roses, par exemple

      -         Mais la rose, c’est d’un commun

      -         Je sais, allons, pas de politique.

      -         La caisse à chat, ça représente des animaux du désert quittant l’oasis

      -         Et moi qui allait droit à l’eau. Tu vois ce que tu as failli me faire faire.

      -         Quant à l masse, c’est une écluse. Ça ne ferme pas, ça ouvre.

-         Enfin, tes visiteurs ont dû comprendre. Ils étaient plus de cent cinquante à venir partager ton pâté.

-         Mon pâté, ils n’y ont pas touché.

-         Tu sais, nous les quatre pattes on voit des choses que vous ne voyez pas.

-         Quoi par exemple ?

-         Pendant le discours du Maire, il y a une femme qui est entrée, qui s’est précipité sur le buffet, qui s’est goinfrée puis est partie.

-         Tu ne pouvais pas miauler pour nous avertir ?

-         C’était trop dôle. D’ailleurs, si tu les avais écoutés, tous qui faisaient semblant d’écouter les discours en pensant au buffet.

-         Quoi encore ?

-         Ils parlaient de leur taux de sucre, des enfants qui allaient venir, du bateau qu’ils avaient acheté, du beau temps en perspective, tous sujets artistiques, comme tu vois.…

-         Il ne faut pas leur en vouloir. Ce n’est au fond qu’une rencontre exceptionnelle en été. 

-         Peut-être. En tout cas tout à fait semblable aux vernissages parisiens. Que dis-je…Versaillais.

-         Pourquoi dis-tu Versaillais

-         Parce que c’était sérieux et de très grande tenue.

-         Tu en as connu d’autres ?

-         Oui des rencontres d’enterrement. Tu sais, au moment des condoléances, quant on fait la queue, que les gens se revoient à cette « occasion ». C’était pendant la première guerre du golfe à Saint Honoré d’Eylau, ils parlaient des trous qu’ils avaient faits en Irak et qu’ils espéraient bien reconstruire.

-         Reconstruire des trous ?

-         Ils disaient que c’est ce qui rapporte le plus.

-         Mais l’expo, que penses-tu de l’expo

-         Qu’il y avait du monde, beaucoup de monde, qu’il y avait un bon buffet avec du blanc et du gros rouge et que nos artistes ne savaient pas où donner de la tête

-         Parce qu’on leur posait des questions sur leur art ?

-         Oui, et sur leur parcours : les journalistes.

-         Et les autres

-         Les autres, les vrais, nous les reverrons cette semaine. Pourvu qu’ils fassent quelques photos

Photos Dominique Durand.

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