Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 07:07

-    -      Il est interdit d’interdire

     -         D’où sors-tu ça

     -         C’est bien toi qui l’as dit ?

     -         Je n’ai jamais interdit d’interdire

     -         Si ce n’est toi c’est donc ton frère

     -         Je n’en ai point

     -         C’est donc quelqu’un des tiens car vous le hurliez sur vos prétendues barricades qui n’ont jamais contenu tous ceux qui prétendent y être montés.

     -         Ceux qui le criaient le plus fort interdisent tout maintenant

-         Es-tu sûr que ce sont les mêmes ?

-         Oui parce que tout le monde revendique 68 aujourd’hui, surtout ceux qui nous gouvernent.

-         Ce n’est pas que les Français ont la mémoire courte mais ils oublient vite ce qu’ils faisaient autrefois.

-         Et tu trouves qu’on interdit trop?

-         Oui : les huîtres, le lait cru, le fromage, les ortolans, les pibales, les anguilles, et ce n’est pas fini.

-         Ce n’est pas fini ?

-         Le tabac uniquement à l’extérieur, l’alcool au dé à coudre et le vin au verre à porto, c’est la fin programmée des fumées et vapeurs de toutes sortes. C’est comme le baccalauréat.

-         Tu ne vas pas me dire qu’on va interdire le baccalauréat au moment où 80% des Français sont reçus à l'examen ?

-         L’interdire, non, mais le supprimer probablement.

-         Comment cela

-         En en faisant de toutes sortes

-         Tu trouves que c’est mal de faire passer le bac à tout le monde.

-         Non, mais comme ces changements de nom : préposé pour facteur, technicienne de surface pour balayeur, tu crois que c’est une façon de valoriser le travail ?

-         Tu voudrais valoriser l’examen en le supprimant ?

-         Je voudrais surtout qu’on apprenne bien tout ce qui est utile au travail, qu’on donne aux connaissances leur vrai nom, leur vraie valeur.

-         Et tu crois que faire passer un pseudo bac à tous ce n’est pas valorisant ?

-         Ça l’est pour les familles, ça ne l’est plus pour les candidats qui se trouvent le bec dans l’eau.

-          C’est comme le secret et la lettre ouverte alors ?

-         Que me chantes-tu là ?

-         Le secret, c’est ce qu’on dit à des personnes choisies pour que ce soit répété au maximum de gens

-         Sous le sceau du secret?

-         Sous le sceau du secret.

-         Et la lettre ouverte ?

-         Ce que tu affiches partout et que personne ne lit.

-         Personne ne lit les résultats du bac ?

-         Si, pour se faire plaisir, faire plaisir aux parents et s’en glorifier auprès des voisins  - en bouche à oreille. Ecoutes les : " alors le petit, il l’a eu son bac" ? Mais personne ne sait ce qu’il faut faire après. C’est un prétexte, un rite de passage.

-       Comme s’embrasser.

-         S’embrasser ?

-         Oui, tout le monde s’embrasse et ça ne signifie plus rien. C'est à peine un rite de reconnaissance. D’ailleurs on va interdire de s’embrasser

-         Sur les bancs publics, comme du temps du sénateur Béranger ?

-         Partout au prétexte de la grippe porcine. Parce qu’on a trouvé le prétexte.

-         Et le libre arbitre ?

-         Il appartient aux audacieux.

-         Pourra-t-on se serrer la main au moins ?

-         Si tu mets des gants

-         Même en été ?

-         Même en été, à moins que…

-         A moins que ?

-         Que tu prennes des leçons de politesse japonaise.

-         C’est le règne de la geisha, que tu préconises ?

-         Pourquoi pas. Tu ne te rends pas compte du danger que ça représente, tous ces gens qui se frottent à toi?

 Photos de Régine Rosenthal et Cristelle Dneiel

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 10:02

 
-  
Dis-moi, dit mon chat, les landais, ils gardaient toujours leurs échasses ?

-         Bien sûr, ils marchaient, ils chassaient, ils mangeaient, ils flirtaient, ils dormaient avec leurs échasses

-         Ça ne devait pas être commode

-         C’est une question d’habitude.

-         Tu es sérieux ou pas ?

-         Bon, je t’ai bien fait marcher avec mes échasses. il n’empêche que les dessinateurs aussi nous ont bien fait marcher avec leurs échasses si fines et si hautes qu’on dirait des aiguilles à tricoter.

-         C’est pour ça qu’ils tricotaient ?

-         Peut-être : ils se tricotaient des « pieds de chaussettes » pour avoir chaud aux pieds sur leurs échasses. Regarde ce chasseur. Il devait avoir un fusil sans recul et de sacrés « espédits » au pied des échasses

-         Les « espédits » ?

-         Ces renflements qui les empêchent de s’enfoncer quand le sol est trop mou.

-         Comment peut-on s’embrasser quand on est sur des échasses ?

-         Comme quand on est sur une échelle

-         Ce n’est pas un peu casse-gueule ?

-         Tu sais, quand on est jeune et équilibriste…

-         C’est à cause des doigts de pieds préhensibles comme chez les singes ?

-         Quand tu auras fini de colporter des histoires idiotes. Quoique, après tout, ce devait être de sacré équilibristes

-         Ils marchaient sur du fil de fer sans perche d’équilibre ?

-         N’exagères pas tout de même. Quand on veut s’embrasser, on y arrive toujours

-         Mais on est vu de loin dans ce pays désert.

-         Les gens ne passent pas leur temps à scruter l’horizon.

-         Les chats aussi avaient des échasses ?

-         Pourquoi pas les souris ?

-         Mais s’il y avait de l’eau partout, les chats ne pouvaient pas sortir sans échasse.

-         Ils restaient près de l’âtre et le soir, on les mettait à la porte pour qu’ils n’aillent pas se rouler dans les braises et mettre le feu à toute la maison.

-         Ah, le feu, la hantise des landes, même là où il n’y a rien.

-         Parce que le sol aussi brûle. Quand ce n’est pas du sable, c’est de la tourbe, autant dire de l’étoupe.

-         Ce doit être un pays pauvre.

-         On a même fait une brochure pour dire comment on pouvait utiliser des indigents pour fertiliser les Landes.

-         Qu’est qu’elle disait, cette brochure ?

-         « Qu’on ne peut interdire la charité sans secourir les mendiants mais par le mot secours, on ne doit pas entendre ces aumônes qu’une pitié mal entendue prodigue à la paresse ».

-         Personne ne faisait la charité façon restos du cœur ?

-         Je t’ai bien  raconté qu’un jour, une jeune femme de roman du XVIIIè siècle, dit qu’elle préférait sa propriété des Landes à celle du Médoc parce que dans les Landes, elle pouvait faire la charité comme ses parents lui avaient appris à la faire

-         Comme la comtesse de Ségur dans les bergeries ?

-         C’était bien avant les petites filles modèles. Disons plutôt comme les pieuses d’aujourd’hui quand elles voient leurs pauvres.

-         On visite toujours ses pauvres ?

-         Non, elles se sont mis au goût du jour, elles ne les visitent plus, elles les reçoivent.

-         Quelle différence fais-tu ?

-         C’est qu’elles se fatiguent moins et qu’elles font la charité avec l’argent des autres.

-         C’est plus des riches qui font la charité ?

-         Si : ils sont présidents d’associations caritatives. Ça flatte leur égo, ça les rassure dans leur mode de vie et ils savent comment faire pour tirer de l’argent des autres afin de placer le leur en bourse quand elle ne dégringole pas.

-          Comment vivaient les landaises autrefois? Elles devaient être bien isolées.

-         Elles aimaient danser et boire.

-         On m’a toujours dit qu’il fallait boire

-         Pas n’importe quoi.

-         Bien sûr.

-         Quand elles avaient bien dansé et bien bu elles titubaient un peu sur leurs échasses ; elles avaient besoin d’une conduite accompagnée.

-         Accompagnée par qui ?

-         Par leurs amoureux.

-         Pourquoi buvaient-elles ?

-         Parce qu’elles dansaient, que danser donne chaud et le chaud donne soif.

-         Danser et boire sur des échasses, ce n’est pas évident.

-         Tu n’as pas vu les jeunes d’aujourd’hui ? Ils boivent des canettes de bière tout en roulant sur leurs rollers et même qu’ils téléphonent, ce que ne faisaient pas les Landais.

-         Mais ils ne s’embrassent pas en rollers

-         Tu ne les vois pas parce qu’ils vont trop vite.

 Chat de Régine Rosenthal

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 09:47

 

Mon chat, qui est curieux comme… une chatte a découvert quelques photos de ma visite à Marquèze

-         Tu as pris le train pour aller à Maquèze

-         Oui

-         Le TGV ?

-         Il n’y a pas de TGV à Marquèze, rien qu’un train de ligne économique transformée en ligne privée.

-         Au tarif SNCF ?

-         Il y a longtemps qu’il n’y a plus de train de plaisir à la SNCF ni de billets bon dimanche ou de week-end, ou de vacances. Depuis la mise en place des ordinateurs il y en a à tout prix et sans raison compris entre le billet gratuit des employés et le billet plein pot du cochon de client.

-         Sans raison ?

-         Il n’y a qu’un tarif qu’ils n’aient pas appliqué c’est à la tête du client

-         A la tête du jour et de l’ordinateur, ce n’est pas mieux.

-         As-tu trouvé des bergers à Marquèze ?

-         Rien que des fantômes de bergers.

-         Ont-ils les pouces du pied opposables comme les singes ainsi que je l’ai entendu dire ?

-         Geoffroy Saint Hilaire l’a demandé à Léon Dufour qui l’a nié mais va savoir.

-         Ont-ils des échasses ?

-         Les fantômes n’ont pas d’échasses et d’ailleurs les échasses n’ont existé qu’un temps très court : elles n’existaient pas au XVIIè siècle et ont disparu vers 1930.

-         Elles servaient à marcher dans les marais ?

-         Elles enfoncent dans les marais. Elles ont servi à Sylvain Dornon pour épater les Parisiens en montant au premier étage de la Tour Eiffel

-         Sylvain Dornon, tu dis ?

-         Oui, mais je n’ai pas le temps de te raconter ici comment il a séduit l’Etat-Major Russe. Les échasses ont aussi servi aux amoureux pour se mettre à la hauteur des fenêtres de leurs bien aimées. La lande a ses Romeos et ses Juliettes.

-         Parce qu’on cloître les filles dans les Landes

-         Sûrement pas, seulement la nuit, quand les sorcières vont danser.

-         Elles ne vont pas en boîte ?

-         A 4 habitants au km2 je ne vois pas où on peut mettre la boîte.

-         Et que font-elles quand elles voient la tête de leur amoureux au clair de lune ?

-         Tu connais une fille qui hésiterait à ouvrir la fenêtre ?

-         C’est égal, je ne vois pas comment un amoureux peut passer par la fenêtre avec ses échasses. Le reste du temps, ils tricotent sous leur fenêtre ?

-         Ils ont leurs moutons, ils rêvent et ils lisent.

-         Ils ont des livres ?

-         Rien que des livres interdits sous leur cape ou leur pelisse de peaux de mouton retournée

-         Des livres religieux ?

-         Non : Hilh de Pute, Macarel, pour entretenir leur vocabulaire.

 













Les photographies sont de Régine Rosenthal ( Marquèze) et Jean-Joël Le Fur (tiré de "Sur les traces de Félix Arnaudin" éd. Confluences) pour les fantômes.

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 08:57

 

Mon chat qui aime les huîtres m’a posé la question suivante à brûle-pourpoint (À brûle pourpoint, serait-ce un brûlot ?)

-         Toi qui sait tout…

-         Je ne sais pas tout

-         Mais tu lis les journaux. Qu’est-ce que c’est que ce test de la souris dont on parle partout?

-          Tu prends un huître toxique le lundi, tu en injectes à une souris. Elle meurt le jeudi. Les hommes en ont acheté et mangé le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, ils s’en sont délectés et se portent fort bien mais on interdit les huîtres pour une semaine parce que des souris sont mortes.

-         En signe de deuil ?

-         Non, ils appellent ça de la précaution

-         Quatre jours après le début du test, tu m’étonnes. Et si elles devenues bonnes entre temps ?

-         On prend des extraits d’huîtres le lundi, on les injecte à des souris qui vivent le lundi, le mardi, le mercredi et… aussi le jeudi. Les hommes, qui n’en ont pas mangé, se portent bien. On autorise les huîtres

-         Je comprends

-         Qu’est-ce que tu comprends ?

-         Que je ne comprends rien. Les souris meurent, les hommes se portent bien, on interdit les huîtres le  jeudi. Pourquoi le jeudi ?

-         Parce que les souris ne meurent que le jeudi et que l’on règle le sort des huîtres à la semaine.

-         Et on laisse les hommes en manger pendant qu’elles se débattent dans un agonie de quatre jours ? Tu appelles ça un principe de précaution, toi ?

-         Oui, puisque ça ne fait rien aux hommes pendant les quatre premiers jours de la semaine, ils peuvent en manger..

-         Et tu crois que pour le week-end elles deviennent dangereuses quand on en a mangé tout le début de la semaine ?

-         On ne sait jamais.

Qui veut-on protéger, les souris ou les hommes ?
Photographie jean-Christophe Lauchas
Partager cet article
Repost0
9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 07:15

-         Alors, cette expo, ça avance

-         Ça t’intéresse tant que çà

-         J’attends surtout que tu me laisses ton ordinateur

-         Qu’as-tu fait la nuit dernière ?

-         Je flânais, ne te déplaise

-         Tu flânais, j’en suis fort aise, eh bien, viens manger maintenant.

-         Je ne suis pas à jeun

-         Tu n’as pas mangé de rouge-gorge, ni de bébé écureuil au moins.

-         Ça ne te regarde pas. Est-ce que je te demande qui tu exposes, moi !

-         Eh bien, je vais te le dire. Il y a Malrieux.

-         Il ne peint pas de chat

-         Mais c’est un excellent coloriste. 

-         Il y a Régine Rosenthal.

-         Je connais, elle me prête ses chats et je m’amuse bien avec eux, à voir vos travers d’humains.

-         Elle expose des photos du Brésil.

-         Qu’est-ce que c’est que ces griffes ?

-         C’est pas des griffes, c’est une fleur.

-         Qu’est-ce qu’elle fait de ses chats quand elle part ?

-         Il y a le colonel

-         Elle les met en caserne ?

-         Non, c’est un colonel à la retraite . Il est très gentil avec les chats.

-         Qui y a-t-il encore ?

-         Nicole Chatignol

-         Elle ne fait que des oiseaux et des vases et des sujets rouges

-         Des pots rouges ?

-         Si tu veux mais son inspiration n’a rien à voir avec les indiens d’Amérique

-         Ce ne serait pas Chinois par hasard ?

-         Pour les bols et les théières, personne n’en parle mieux qu’elle.

-         Je lui pardonne, à cause du lait.

-         Du lait ?

-         Celui qu’on met au ventre du bol et que je lape sur ses lèvres

-         Les lèvres de Nicole Chatignol ?

-         Non les lèvres du bol.

-         Tu verras, ce sera très bien

-         Et tu crois que les touristes viendront voir ça entre le 27 juillet et le 5 août ?

-         Oui, c’est en front de mer, au Palais des Congrès

-         La mer d’un côté, le Palais de l’autre : tu crois qu’ils ne vont pas hésiter ?

-         Ça dépend du temps.

-         Parce qu’il faut la météo en plus ?

-         Un temps pourri, un vent trop fort, l’ennui des vacances.

-         Parce que tu t’ennuies en vacances ?

-         Moi non, mais regarde-les déambuler. ils regardent la mer comme on lèche une glace, à petits coups d’œil en parlant du temps qu’ils ont eu et du travail qui les attends, quand arrive la fin juillet, du travail qu’ils ont quitté et des espérances de beau temps quand ils arrivent début août.

-         Le temps et le travail, le travail et le temps. Ils n’ont pas d’autre sujet de conversation ?

-         De quoi veux-tu qu’ils parlent en vacances ?
Photographies de Régine Rosenthal et J.C.Lauchas, céramiques de Nicole Chatignol.

Partager cet article
Repost0
8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 18:28

 

ZODIAQUE

 

 

 

Mon cher Tristan Derême

Vous parlez du lion et c’est tout un poème

J’aurais pourtant aimé que vous parliez du chat

Puisqu’il est né du nez d’un lion qu’on moucha

Oui, je sais, il n’est pas des signes du zodiaque

Mais ce n’est après tout que l’oubli d’un maniaque

Qui voulait seulement, pour flatter le lion

En écarter le chat, modeste trublion.

Les chats pourraient fort bien être signes stellaires

Ils trouveraient leur place auprès du Sagittaire

Le Bélier, le Taureau, le Verseau, les Gémeaux

Sertis dans l’Univers ne sont que froids émaux

Face aux lents mouvements que la lune dévoile

Lorsqu’ils lèvent leurs queues à moucher les étoiles.

Le chat opposera le cancer au scorpion.

La balance est un piège à vendre les poissons

Mais la Vierge aimera en sa douceur câline

La démarche onduleuse aux promesses félines 

 Et l’on verra en eux la douceur et l’amour

Honorer à jamais l’horoscope du jour

 
Partager cet article
Repost0
8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 05:46
Fatigué par l'été et, sans doute, quelque queue de lézard mal digérée, furieux de ce que je mobilise mon ordinateur pour préparer une exposition des oeuvres de Pierre Malrieux (peintre) Régine Rosenthal (photographe) et Nicole Chatignol (céramiste), exposition qui se tiendra au Palais des Congrés d'Arcachon du 27 juillet au 5 août, mon chat est sorti hier soir et n'est pas rentré ce matin pour sa rubrique habituelle.
Nous nous excusons auprès de nos fidèles internautes pour cette interruption que nous espérons toute provisoire. Cette rubrique ne tenant qu'à mon chat, nous sommes soumis à ses caprices de diva.Photographie de Régine Rosenthal
Partager cet article
Repost0
7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 06:48

       -       Tu as vu, me dit-il, ils sont tous arrivés.

-      -         Qui, tous ?

       -         Les chats avec leurs maîtres

       -         Ça va te faire de la compagnie cet été.

       -         De la compagnie ? Tu as vu comment ils se tiennent ?

-         Et comment donc ?

       -         Ils s’installent dans mon jardin, mangent mes croquettes, rentrent dans ma maison, montent sur ma table.

-         Tu n’aime pas les « estrangeys » ?

-         Si, mais pas quand ils se croient tout permis parce qu’ils viennent de la ville.

-         Ils voudraient bien jouer avec toi.

-         A condition de commander. Ils se croient chez eux partout et m’en chasseraient volontiers.

-         C’est leur façon bien à eux de te montrer qu’ils aiment ton pays.

-         Ils ne pourraient pas faire autrement ?

-         Ils nous demandent plein de renseignements sur l’histoire des lieux et des villas qu’ils ont louées ou achetées.

-         Pour mieux se les approprier. Ils ne s’intéressent au pays que pour faire croire qu’ils sont chez eux. Est-ce que je vais les déranger dans leurs cours, leurs salons, leurs balcons, leurs immeubles ? Est-ce que je leur demande à quelle époque ils ont installé leurs gouttières, changé les tuiles de leurs toits ? Est-ce que je leur dis comment ils doivent arranger leurs maisons ? Qu’est-ce qu’ils ont de plus que nous pour nous mépriser comme cela ?

-         Leur argent, qu’ils nous apportent

-         Ça me fait de belles pattes.

-         A toi, non, mais aux commerçants, oui

-         Comme si c’était une raison pour faire du bruit à toute heure.

-         Ils disent que tu es toujours en vacances et qu’ils ont bien le droit d’en prendre aussi.

-         C’est bien ce que me disent les chats des touristes mais ils n’ont qu’à venir cet hiver, je leur montrerai ce que sont nos vacances hors saison. Je les recevrais volontiers.

-         Parce qu’ils ne te reçoivent pas ?

-         Ils ne se reçoivent qu’entre eux.

-         Je croyais qu’ils avaient besoin de nos renseignements ?

-         Si tu les entendais « D’où vous venez, qu’est-ce que vous faites, vous connaissez un tel ? Moi aussi…» Ce ne sont plus des bains de mer, c’est un bain social qu’ils cherchent dès qu’ils arrivent pour savoir qui ils peuvent fréquenter alors qu’ils ne se fréquentent pas d’ordinaire, même s’ils sont voisins dans la même ville.

       -         Si tu crois qu’ils ont le temps de se fréquenter quand ils travaillent ?

       -         C’est pour ça qu’ils ne veulent pas nous fréquenter quand ils sont en vacances ? Enfin, ça nous permettra de dire ouf ! un jour, quand ils partiront.

      -         Mais eux, ce jour-là, ils te serreront la patte pour te dire : « à l’année prochaine ». et tu seras content. Ça rythme le temps qui passe.

      -         Parce que tu as besoin d’un rythme ? Moi, ils me fatiguent et j’attends impatiemment qu’ils s’en aillent pour aller dormir dans leur jardin ou sur leur terrasse.  
          Les photograhies sont de J.C.Lauchas, Régine Rosenthal et Antine@

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 07:25


-
        


Tu aimes bien Baudelaire ?

-         Il dit beaucoup de bien des chats

-         Tu ne serais pas un peu narcissique des fois ?

-         Il nous dit séraphiques, pareils aux anges

-         Il aimait plutôt les anges noirs des « fleurs du mal ». C’est d’ailleurs là qu’il parle de vous, en fleurs du mal.

-         Il nous aime électriques. Les reins féconds pleins d’étincelles magiques avec des parcelles d’or dans nos yeux. Tu as mieux à me présenter ?

-         Amis des amoureux et des savants. Tu ne trouves pas que c’est étrange ?

-         Pourquoi les savants, même austères, ne seraient-ils pas amoureux ?

-         Les amoureux fervents ne sont pas forcément savants, bien que ça rime..

-         Et ces grands sphynx allongés au fond des solitudes, ça ne te dis rien

-         Si, j’ai vu ça quelque part « qu’il est doux de ne rien faire pour pouvoir se reposer après ».

-         On dit tant de bêtises.

« Un beau chat, fort, doux et charmant.

Quand il miaule, on l’entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;

Mais que sa voix s’apaise ou gronde,

Elle est toujours riche et profonde

C’est là son charme et son secret »

 


-
         Ouais, pour un timbre tendre et discret, tu te poses un peu là quand tu veux sortir et que je ne viens pas assez vite t’ouvrir la porte.

-         Bien sûr, parce qu’alors ce n’est pas une tendresse que j’exprime, c’est un ordre que je donne. Tu les as entendu tes adjudants à la caserne ?

-         Ils gueulaient « Ferez quat’jours de gnouf. Rompez ».

-         C’est leur voix qu’il faudrait rompre.

-         Un adjudant aphone, le rêve.

-         Un chat adjudant, une hérésie.

-         Ça ne nous empêche pas d’avoir notre liberté d’expression. Miauler n’est pas biaiser

-         Il y a longtemps que tu ne m’as pas donné de nouvelles politiques.

-         Tu sais bien que c’est l’été, qu’il faut laisser les gens se reposer et que, s’il ne se passe rien l’été, c’est que la télé est en vacances.

-         Je croyais que la télé se faisait l’écho des évènements.

-         Seulement de ceux qu’elle crée.
                                                                        Les photographies sont de Régine Rosenthal

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 06:54




Connaissez-vous Solférino? Mon chat en a déjà parlé. L'histoire et la légende y font bon ménage dans le silence immense de la Lande mais la comune s'endort. C'est comme un rêve de Detaille. La tempête le secoue quelquefois. Aucun politique n'est venu le réveiller.












                        Photographie de la petite ferme impériale (ex-bouverie de l'Empereur) par Régine Rosenthal

Partager cet article
Repost0