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- Tu - Tu as vu cet été ces étranges vélos un peu dingos. Il y en a qui n’avançaient que lorsqu’on pédalait en arrière.
- - On appelle ça le rétropédalage. Il paraît qu’en politique ça se fait beaucoup.
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- Tu - Tu as vu cet été ces étranges vélos un peu dingos. Il y en a qui n’avançaient que lorsqu’on pédalait en arrière.
- - On appelle ça le rétropédalage. Il paraît qu’en politique ça se fait beaucoup.
Je hais les machines qui font tant de
bruits et les aspirateurs qui font peur aux souris.
Il reste à la ville d’Hiver comme un parfum d’apparat.
Il reste aux vieux coussins comme un parfum d’encens
Le tourisme est la drogue de l’ « homo-touristicus ». L’homme n’est plus dans son état naturel. On le reconnaît au sourire satisfait, au ventre qui s’arrondit, aux pieds qui s’écartent. Il « profite » de ses vacances. Il sait que ça ne durera pas.
Le chatus topuristicus est l’ennemi du chatus domesticus : il se croit tout permis en pays conquis
Espérer est un verbe gascon qui signifie tout à la fois être à l’affût, attendre et espérer
Un chat ne dort jamais, il « espère » toujours »
- à demain.
- Je crois bien que là, c'est fini. J'en ai marre de mettre mes idées que mon maître ne lit même pa. Qu'il continue, s'il veut. Moi
j'abandonne.
Il courait alors
d’étranges histoires de loups-garous dont on n’avait retrouvé un soir d’hiver que la prisse au coin d’un buisson. C’est ainsi qu’avaient disparu le grand Jean, Pierre, qui était si bon savetier,
la grosse Jeanne qui, la première, entonnait toujours les chansons à boire aux veillées et la triste Agnès dont on se serait douté, rien qu’à la voir, qu’elle était ensorcelée. Les plus craintifs
les disaient mangés par les loupes, les plus informés – ou les plus critiques – pensaient qu’ils avaient rejoint les loups sous les grands arbres.
Margoton vivait donc avec les loups depuis qu’elle avait été chassée de sa masure sous la menace de fourches. Mes jeunes loups grandissaient à ses côtés. Certes, ils sortaient tous les jours pour chasser le lapin qu’on n’élevait pas encore en clapiers ou la poule échappée d’un poulailler mal clos mais quand ils tétaient Margoton, ils prenaient avec elle des précautions de loups pour ne pas la blesser de leurs jeunes dents pointues. Autant dire que Margoton était intégrée au clan des vieux loups de La Sauve.
Photograhie de Régine Rosenthal
- Tu as vu, on donne des sous maitenant pour voter
- C'est ce qu'on apelle le vote censitaire?
- Je ne crois pas
- Et ça rapporte?.
- Plus que la messe
- C'est une idée pour le gouvernement , ça: le vote payant, ça enf erait rentrer des ous
- J'ai peur que le parti socialiste ait pris un brevet.
- Ils feront payer les votes quand ils seront au pouroir?
- Sans doute : il y aura eu des précédents.
Quand l’histoire se fait locale, il y a du ragot dans l’air.
Quand le maître parle de son chat, il y a du ragot dans l’air
Qu’il était beau le Bassin quand l’océan entrait entre une dune et la forêt à l’état brut!
Qu’il était beau le Bassin quand j’étais seul à le regarder depuis la murette
Je hais les patrimoines qui travestissent l’Histoire.
Je hais les histoires qui travestissent le patrimoine
On y voit de grandes villas que l’on a petit à petit dépeuplées pour remplacer les domestiques par des machines servies par ceux qui hier encore étaient leurs patrons ; les villas vidées leur sont des vêtements trop larges.
Même nous, les chats, nous regrettons les coussins plumeux et les fauteuils couverts de dentelles. Je hais les machines qui font tant de bruits et les aspirateurs qui font peur aux souris.
Margoton était une fille de paysans dure à la peine et déjà étrangère
à ces communautés jalouses qui se formaient au sein de la ville. Prenant les deux bêtes dans son grand tablier bleu elle s’en fut vers la forêt pensant à juste titre que, les hommes se faisant
loups pour elle, les loups pourraient bien se laisser attendrir par ses louveteaux. Brassens[1] a bien chanté Margot donnant la gou-goutte à
son chat. Et chaque fois que la Margoton (ce qui est le nom ancien de Margot) dégrafait son corsage, tous les jeunes loups de la Benauge venaient faire un cercle autour d’elle
au vain prétexte de la protéger. Aucun gars de Créon ne se serait pourtant aventuré dans les grands bois de La Sauve au vain prétexte de voir Magoton allaiter les louveteaux.
La parole est d’argent, la suffisance est d’or
Rien ne sert de tarder il faut se plaindre à point.
S’en prendre à plus puissant expose à la rage.
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Les
« pipoles » profitent des vacances pour aller au peuple à condition qu’on leur garantisse confort et publicité.
Les pipoles, ils ne pensent qu’à eux. Ont-ils seulement des chats ?
La mode est le fruit des mentalités et ce sont les mentalités qui rendent l’histoire vivante.
Les désirs de chats font la mode mais ne la suivent pas
Ce n’est ni le sol ni les climats, qui ont bouleversé les conditions de l’agriculture en France.
Ce ne sont ni les grèves ni les manifs qui changent quelque chose aux habitudes des chats
Les journaux syndicaux et l’évolution des marchés pèsent souvent plus lourd que les techniques dans les changements de mentalités.
Les comptages de souris ne changent rien au comportement des chats
Curieux de tout, ne doutant de rien, ce n’est pas là être historien.
Curieux de tout, ne doutant de rien, c’est être chat.
C’était aux temps déjà lointains où la forêt recouvrait le
plateau de Benauge. Les seuls à y vivre étaient les moines qui venaient d’y élever l’abbaye de La Sauve[1] comme un hymne à la nature, au silence, à la
liberté. On venait d’y bâtir Créon[2] une bastide construite contre les hommes et les loups. Ils se retrouvaient
quelquefois dans les immenses souterrains creusés à même le coteau où les puits profonds de quarante mètres et plus ont des fenêtres qui s’ouvrent sur des galeries et ce, rien que pour échapper à
la soldatesque qui lorgnait le château de Benauges. C’est ainsi qu’après une alerte un peu plus longue, un peu plus dure que les autres, une femme sortit du souterrain avec
deux bébés loups qu’elle prétendait nourrir à la mamelle.
Des louves nourrissant des hommes, nous en avons connues depuis la fondation de Rome jusqu’à la découverte d’enfants-loups dans les Indes britanniques. Mais des loups nourris par des femmes, on n’en avait jamais entendu parler et les généticiens d’aujourd’hui sont formels ; jamais oncques loup ne naquit de femme. Celle-ci ne prétendait d’ailleurs qu’à les nourrir. Ce n’est pas ainsi que l’entendirent ses compagnons d’infortune qui lui fermèrent les portes de Créon.
(à suivre)
Nous ne pouvons rien
contre la multiplication des besoins de ceux qui cultivent la multiplication des désirs.
Nos désirs sont limités : caresses et croquettes ; la liberté en plus.
Depuis que la télévision serine que le monde doit être beau, riche et jeune, les vieux ont pris un sacré coup de jeunisme.
Même les chats en profitent grâce à friskies et autres marques télévisées
L’internaute a l’esprit primesautier, la curiosité insatiable. Il aime crocheter dans la toile et changer de site à tout moment. Comprendre n’est pas son fait : questionner à tout venant est un réflexe qui évite la réflexion mais donne l’air d’être connaisseur. Il est partout et nulle part, entre écran, souris et clavier
C’est tout à fait mon maître, çà ; à ce moment là il ne pense plus à moi et je suis obligé d’aller miauler sur ses genoux pour lui rappeler mon existence.
Il y a des écologistes qui ne craignent rien tant que le réchauffement de la planète et mettent la climatisation chez eux, qui critiquent les arrosages des champs mais exigent la fraîcheur de leur pelouse de golf et la mise en eau de leur piscine, trouvent que vous dépensez trop d’électricité mais se pâment devant les éclairages publics. L’ampleur de leur bonne conscience n’a d’égale que la somme des efforts qu’ils exigent des autres.
J’aime le réchauffement de la planète mais mon maître ne met pas l’arrosage automatique et il n’aime pas les oukases écologiques
Il y a des gens qui n’aiment les arbres qu’en grumes, en stères, en expertises
Moi, j’aime bien grimper dessus et faire mes griffes sur les troncs.