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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 10:18

Mitge-chatte-Isabelle-AF 8827- Mije se méfie des nouveautés

- Elle est sage, mais comment le sais-tu?

- Hier, nous avons reçu une nouvelle machine à laver. Mije l'a longuement reniflée, est passée autour, a longuement réfléchi et puis l'a acceptée.

- Comment sais-tu qu'ele l'a accptée?

- Elle a demandé à ce qu'on ouvre.

- Pour prendre un bai n au lave-vaisselle?

-Idiote, je ne te parles plus.

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 06:53

Mitje-et-Marie-Francoise 8271Nous ne pouvons rien contre la multiplication des besoins de ceux qui cultivent la multiplication des désirs.

Nos désirs sont limités : caresses et croquettes ; la liberté en plus.

 

Depuis que la télévision serine que le monde doit être beau, riche et jeune, les vieux ont pris un sacré coup de jeunisme.

Même les chats en profitent grâce à friskies et autres marques télévisées

 

L’internaute a l’esprit primesautier, la curiosité insatiable. Il aime crocheter dans la toile et changer de site à tout moment. Comprendre n’est pas son fait : questionner à tout venant est un réflexe qui évite la réflexion mais donne l’air d’être connaisseur. Il est partout et nulle part, entre écran, souris et clavier

C’est tout à fait mon maître, çà ; à ce moment là il ne pense plus à moi et je suis obligé d’aller miauler sur ses genoux pour lui rappeler mon existence.

 

Il y a des écologistes qui ne craignent rien tant que le réchauffement de la planète et mettent la climatisation chez eux, qui critiquent les arrosages des champs mais exigent la fraîcheur de leur pelouse de golf et la mise en eau de leur piscine, trouvent que vous dépensez trop d’électricité mais se pâment devant les éclairages publics. L’ampleur de leur bonne conscience n’a d’égale que la somme des efforts qu’ils exigent des autres.

J’aime le réchauffement de la planète mais mon maître ne met pas l’arrosage automatique et il n’aime pas les oukases écologiques

 

Il y a des gens qui n’aiment les arbres qu’en grumes, en stères, en expertises

Moi, j’aime bien grimper dessus et faire mes griffes sur les troncs. 

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 09:38

la pinasse«  Les filles, dit Cap de Fer de cette voix monocorde que lui donnait l’émotion ; elles sont là. Le Jolly Roger n’est pas la parure ordinaire des filles mais, à terre, il faut tout prévoir : il arrive aussi aux pirates d’avoir du linge à laver. Déjà Cap de Fer fonçait sur le fort tel Saint Georges partant terrasser le dragon.

« Ce qui devait arriver arriva : comme il n’y avait personne, il parvint facilement jusqu’au seuil. Aucune tête borgne ne s’était faufilée derrière la palissade toute neuve. Les pirates, on le sentait, venaient de quitter les lieux – peut-être pour aller boire un coup. Comme il n’y a pas de bistrot du coin dans une île déserte, ils devaient avoir pris la mer juste avant qu’arrivât le brick. Des coïncidences comme çà, ça ne se trouve pas que dans les romans, autrement, les romans ne feraient pas vrais et ce qui compte dans la vie, petit, c’est de faire vraisemblable[1].

 

Céramique de Nicole Chatignol



[1] « Mais les pirates n’avaient qu’une inclinaison très modérée pour le travail. Ils avaient beau ne manquer de rien, ni pour leur nourriture, ni pour leur boisson, avec tout le vin et le cognac de leurs réserve, ils commençaient à soupirer après le vieux commerce…de sorte qu’au bout de quelques jours, il n’en restait plus beaucoup dans l’île » Daniel Defoe, Le grand rêve flibustier Bibliothèque Payot/Voyageurs.

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 07:21

3-copie-6.jpg-         Tu as vu, on a trouvé une jeune femme dans le coma en pleine forêt

-         Où çà ?

-         Dans un vieux château en ruines.

-         Qui c’est qui l’a trouvée, un jogger ?

-         Non, un chasseur. Il n’y a qu’un chasseur pour fouiller dans les fourrés les plus épais.

-         Qu’est-ce qu’il a fait le chasseur?

-         Il a appelé la police.

-         Et qu’a fait la police ?

-         Elle a appelé le Samu

-         Et qu’a fait le Samu. ?

-         C’était si déguelasse, qu’il a décidé de l’amener à l’hôpital pour la faire examiner.

-         Elle était blessée?

-         Non, elle se réveillait tout juste..

-         Il y a longtemps qu’elle était là ?

-         Cent ans, on m’a dit

-         Et personne n’est passé par là depuis cent ans ?

-         Tu sais avec le dépeuplement des campagnes…

-         Elle a survécu avec le froid qu’il a fait ces jours-ci?

-         Et Xinthia et la tempête de 1999 et les grands froids de la guerre et le réchauffement de la planète.

-         On sait qui c’est ?

-         Une princesse apparemment.

-         Depuis quand vois-tu des princesses se promener toute seules dans les bois ?.

-         C’est une princesse du temps passé. 1910, c’est pas si vieux que çà. Il y a des femmes de cet âge dans les hospices.

-         1910 ? Comment sais-tu çà ?1-copie-12.jpg

-         c’est Perrault qui l’a dit.

-         Il était né Perrault ?

-         Perrault, il est de toutes les époques.

-         Et à l’hôpital, qu’est-ce qu’on a dit ?

-         Qu’on ne comprend pas, que c’est pas normal.

-         Qu’est-ce qui n’est pas normal ?

-         Que tous ses organes soient en parfait état et que sa peau ait gardé toute sa souplesse après un si long coma

-         On va la garder longtemps à l’hôpital?

-         Le temps de comprendre et d’en faire une communication à l’Académie de Médecine.

-         Çà risque d’être long. Et le chasseur, qu’est-ce qu’il est devenu ?

-         Il paraît qu’il veut l’épouser.

-         Une vieille comme çà ? C’est un pervers ton gars

-         Oh, tu sais, on voit bien des cougars épouser des jeunes de nos jours..

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 07:03

 

 

-         Mais oui, Mouss’, j’aime bien les aiguilles, les aiguillettes, les aiguillages2-copie-8.jpg

-         Qu’est-ce que tu racontes là ?

-         Les aiguilles, j’adore détricoter, les aiguillettes j’en ai eu pour Noël, c’est très bon et les aiguillages…

-         Tu ne peux pas jouer avec, c’est trop gros.

-         J’aimerais pourtant faire partir le train de Nantes à Brest et le train de Brest à Nantes.

-         C’est déjà fait

-         Par un chat ?

-         Non par des chat-minots.

-         C’est parce qu’ils n’ont jamais eu de train électrique dans leur enfance.

-         Les chat-minots, ils font ce qu’ils peuvent.

-         Ils s’assoient sur le Chaix

-         Il n’y a plus de chaix-e dans les bibliothèques des gares.

-         Il n’y a plus d’horaires non plus. Je ne sais pas pourquoi les voyageurs les pillent, ils ne sont jamais suivis.

-         Avant, l’horloge de dehors elle avançait toujours de cinq minutes pour faire presser les voyageurs.

-         Et maintenant ?

-         Elle est souvent en panne.

-         Ils peuvent plus se presser, les voyageurs ?

-         Pour quoi faire, les trains ne partent plus à l’heure.

-         Et qu’a-t-on fait des chaix-es ?

-         De vieux rats les ont rongés.

-         Je comprends pourquoi les trains ne sont plus à l’heure.

-         C’est une histoire de vieilles lunes encore.

Non une éclipse de conscience professionnelle.

 

Photographie de Régine Rosenthal

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 06:50

3nog.jpg-         Dis-moi, toi qui sait tout des histoires de chats

-         Tu exagères

-         Toi, qui as vécu à Paris

-         Alors, çà vient ?

Comment dorment-ils les chats du Père Lachaise ?

Ont-ils la queue ramenée sous le menton et la tête légèrement inclinée sur les deux pattes avant jointes ?

Dorment-ils debout comme Clemenceau à Mouilleron-en-Pareds ou veillent-ils, immobiles sentinelles éternellement affectées à la garde de la virilité d’un Victor noir assassiné pour une de ces sombres histoires de presse qui valent bien des histoires de femmes ?

Courbent-ils un dos tout ébouriffé sur quatre pattes en chandelle pour désigner la tombe d’une égérie de quelque soldat en goguette comme fut, à Bruxelles, éploré puis mort, le brav’général Boulanger ?

Seraient-ils endormis comme les soldats en garde du Christ, une patte chutant, comme abandonnée, d’une  antique pierre tombale pour bien marquer la superbe indifférence des chats à l’éternel imaginaire des hommes ?

Sont-ils indifférents, les chats du Père Lachaise ou sont-ils commis d’office à quelques gardes  silencieuses comme on en montait autrefois dans la paix des pieuses abbayes ?

Et dorment-ils seulement ?

 

Photographie Jean Nogrady

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