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Mais oui, Mouss’, j’aime bien les aiguilles, les aiguillettes, les aiguillages
- Qu’est-ce que tu racontes là ?
- Les aiguilles, j’adore détricoter, les aiguillettes j’en ai eu pour Noël, c’est très bon et les aiguillages…
- Tu ne peux pas jouer avec, c’est trop gros.
- J’aimerais pourtant faire partir le train de Nantes à Brest et le train de Brest à Nantes.
- C’est déjà fait
- Par un chat ?
- Non par des chat-minots.
- C’est parce qu’ils n’ont jamais eu de train électrique dans leur enfance.
- Les chat-minots, ils font ce qu’ils peuvent.
- Ils s’assoient sur le Chaix
- Il n’y a plus de chaix-e dans les bibliothèques des gares.
- Il n’y a plus d’horaires non plus. Je ne sais pas pourquoi les voyageurs les pillent, ils ne sont jamais suivis.
- Avant, l’horloge de dehors elle avançait toujours de cinq minutes pour faire presser les voyageurs.
- Et maintenant ?
- Elle est souvent en panne.
- Ils peuvent plus se presser, les voyageurs ?
- Pour quoi faire, les trains ne partent plus à l’heure.
- Et qu’a-t-on fait des chaix-es ?
- De vieux rats les ont rongés.
- Je comprends pourquoi les trains ne sont plus à l’heure.
- C’est une histoire de vieilles lunes encore.
Non une éclipse de conscience professionnelle.
Photographie de Régine Rosenthal