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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 07:53

Une loi n’est pas forcément juste : il suffit qu’elle soit applicable.

Un appel de nos maîtres n’est pas forcément une promesse de croquettes ; il suffit qu’il soMitge-chatte-Isabelle-AF 8794it bien modulé

 

Quand la vérité ne parvient pas à étayer la justice, la justice s’empresse de proclamer sa vérité. 

Quand les croquettes ne suivent pas l’appel, l’appel est suivi de revendications

 

On n’a de vrai pouvoir que celui qu’on s’accorde. 

Il y a longtemps que je me suis accordé le mien.

 

Le pouvoir fait commettre bien des passe-droits et des indécences. 

Avoir à sa disposition des pâtés et des croquettes ne dispense pas de caresses.

 

Il n’est si petit pouvoir qu’il ne lui tarde de se faire connaître. 

Ne laissez pas trop de pouvoir à votre maître, il en abuserait.

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 07:44

a11.jpg« En mer, tu sais, quand tu vois femme ou curé, c’est grave. Cap de Fer et moi avons tous deux fait le signe de croix qui est l’appel de détresse des marins chrétiens quand ils ont perdu le contact. Ce qui nous a fait sortir de la gadoue et trouver la terre ferme où la Berthe et la Mathurine auraient dû nous attendre.

« Çà nous irritait, qu’elles ne nous sautent pas au cou, vu qu’il n’y avait pas de témoin et que nous n’attendions que çà. En Princesse lointaine Mathurine nous donnait des envies de courir mais la présence de la Berthe retenait mes pas. Nous les perdîmes de vue à la nuit tombante quand elles enjambèrent le hublot rouge d’un soleil qui plongeait dans la mer. Elles sont parties dit encore Cap de Fer de cette voix forte que l’évidence donne aux ivrognes. Eh bien, petit, quand on les a revues, au retour des îles, elles ont soutenu mordicus qu’elles n’étaient jamais allées dans une île, pas même l’île aux Oiseaux ! Mais là, nous ne les avons pas crues.

«  C’est comme çà que nous nous sommes retrouvés seuls, perdus dans une île inconnue, sans baleinière pour revenir, sans piquette, sans boussole et sans bonnet. La fraîcheur de la nuit nous dégrisait au fur et à mesure que nous approchions d’un étrange fortin comme on n’en voit que dans les contes et les récits de scouts, un bastion construit à rondins et surmonté du drapeau noir des pirates.

 

Photo de Jean-Christophe Lauchas

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 15:03

Mitge chatte Isabelle AF 8782- Tu as vu, Mouss', une avocate, Valérie Piau vient d'écrire un livre pour défendre les droits de l'élève à l'école.

- C'est normal

- Quand un téléphone sonne, si le prof le prend à l'élève, c'est une atteinte au droit de propriété.

- Que ferais-tu, toi?

- Moi, je sortirais pour respecter la confidentialité d'une conversation privéer.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 05:59

- Pourquoi ne continuerais-tu pas gratis?

- Je vais consulter mon syndicat.

- et que comptes-tu faire?Mitge-chatte-Isabelle-AF 8811

- déployer une pancarte sur les murs de Paris.

- Si ça te chantes, on va bien s'amuser. En attendant, accouches et finis de chercher tes idées dans ton pot de chambre...

:

Les erreurs de jugement sont de peu d’importance : il y a toujours un événement nouveau qui fait oublier l’ancien.

Une caresse chasse l’autre

 

Un titre en dit souvent plus long que tout un volume.

Un regard de chat en dit souvent plus long qu’un ronron.

 

L‘âge n’aidant guère…

Là, il a raison

 

Pour éviter les tabous, on les a rangés au rang des délits.

Les chats ne connaissent pas de délits, rien que des caprices de maîtres qu’ils appellent interdits

 

Les peuples sont aussi bêtes que les oies : ils font mine de résister mais ils marchent en bandes.

Les chiens sont aussi bête que les oies ils chassent en meutes

 

Il y a des gens qui se figurent que l’intérêt général n’est que la somme de leurs intérêts particuliers.

Nos maîtres confondent souvent l’intérêt des chats et leur propre intérêt.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 05:53

oiseau« La Mathurine ne l’avait pas attendu quand il s’était trouvé par inadvertance en partance pour la Gambie. Il oubliait le passé dans ces retrouvailles inattendues qui réchauffaient en lui de jeunes verdeurs. La  Mathurine n’était pas pour lui déplaire. Son inquiétude venait de ce qu’il ne voyait qu’une forme floue et qu’en guise de « Jésus » ou de « Maria » il n’entendait que le « floc » des poissons volants qui retombaient dans l’eau.

« Mathurine ne bougeait pas vraiment mais paraissait s’éloigner à chacun de ses pas qu’il avait hésitants. Cap de Fer y trouvait quelque chose d’agaçant comme on en trouve aux filles des villes qui veulent faire accroire à une retenue qu’elles n’ont plus depuis longtemps. Elle s’arrêtait de temps en temps puis repartait comme pour nous indiquer le chemin. Et tu sais, petit, je ne dis pas nous pour rien parce qu’elle me faisait des clins d’yeux à faire péter une sous-ventrière. C’était une belle garce qu’on avait aimée tous les deux, en copains.

« Ce que je n’ai jamais compris, c’est pourquoi elle avait amené la Berthe que nous n’avons vue qu’après le marigot. Je lui avais toujours interdit de venir me chercher au bistrot et voilà qu’elle était là, dans une île inconnue, sur une route que nous n’aurions pas dû prendre.

Céramique de Nicole Chatignol

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 11:04

- Dis-moiMousse Frimousse, Mouss', tu peux m'organiser des primaires?

- Pour quoi faire, tu est tout seul à te présenter.

- Qu'est-ce que ça fait : tu te rends compte toutes ces heures de télé!

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 06:59

Mitge-chatte-Isabelle-AF 8825- Alors, Mije, tu continues

- Il paraît que c'est nécessaire

- Méfie-tpoi, c'est toujours ce qu'on dit pour inciter les chats à faire ce qu'ils ne veulent pas.

- Tu fais des choses que tu ne veux pas, toi?

- Oui : prendre une purge, rester enfermé toute la journée, me laisser chercher les puces...

- Ecris-le.

- Je le ferai promis. En attendant, voici la dernière mouture

L’argent est le combustible de tous nos désirs ; il ne résout pas nos problèmes, il les attise.

La gamelle

 

L’argent n’est qu’un paravent, le plus pauvre de la nature, parce qu’il ne cache rien de la rusticité des âmes.

Les croquettes ne sont qu’appeaux, les plus pauvres de la nature mais elles nous font courir

 

La bonne éducation permet de réguler nos désirs et de contrôler nos passions.

La bonne éducation nous conseille de ne pas monter sur la table

 

A lire ce que disent les journaux de ce que nous savons, je me demande toujours ce qu’ils peuvent bien dire de ce que nous ne savons pas. 

À voir ce que ma maîtresse fait des bouts de laine qu’elle tricote je me demande toujours ce qu’elle ferait des pelotes que je déroule.

 

À voir la nullité de certains articles de presse, on se demande s’il ne faudrait pas rétablir la censure.

C’est toujours ce que je me dis quand je vois mon maître s’endormir en lisant le journal.

 

L’orgueil de la plume n’appartient pas qu’aux paons.

Çà, c’est vrai, je le vois bien avec les oiseaux que je croque.

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 06:52

f16.highres.jpgCe n’est qu’après avoir quitté le bord que Cap de Fer et Came de Poulet s’aperçurent qu’ils avaient pris une barrique pleine au lieu d’une barrique vide pour faire l’aiguade. Par souci d’économie et pour garder à l’eau de mer sa pureté naturelle ils entreprirent de la boire plutôt que d’en jeter le liquide afin de la remplir d’eau à terre. Au bout d’un moment, l’île se mit à tanguer sur l’horizon.

« Et si c’était jour de lessive ? dit Cap de Fer libérant la question qui lui bloquait les amygdales depuis qu’il avait sauté dans la baleinière. Il ne rêvait qu’à çà, Cap de Fer, après avoir connu des blanchisseuses sur tous les fleuves de France[1] : un jour de lessive indigène dans la grande bleue ! Il faut dire qu’il avait déjà bien bu et que, dans le vin, le marin voit toujours la femme.

« A peine débarqué, il aperçut la Mathurine de Capsus à travers les palétuviers. Non point nue mais drapée de brume, ce qui était plus convenable. Qu’est-ce qu’elle fout, cette traînée ? hurla-t-il en fonçant dans les palétuviers, provoquant à chaque pas de grandes envolées de poissons volants.

« Il faut dire que Cap de Fer avait aimé la Mathurine et que c’est en parlant d’elle qu’il dit un jour, parodiant Néel évoquant Henriette : « Je l’aimais à Capsus, je l’aimais encore à Mestras, je crois que je l’aimerai sur  le Bassin tout entier [2]»



[1] « Il me dit que ce village s’appelait Chaillot…que ces échelles servaient aux blanchisseuses du pays pour aller laver leur linge…Dans le moment même des femmes descendirent et d’autres remontèrent par ces échelles avec du linge, tandis que celles qui étaient restées sur la grève à échanger, battre et laver leur lessive nous dirent en passant mile sottises que la pudeur ne me permet point de répéter ici ». Néél Voyage…1736

[2] « Je l’aimois à Paris, je l’aimois encore plus à Saint Cloud, et je l’aimerais également par toute la terre : qui coelum non animum mutant « ceux qui changent d’air ne changent pas pour autant de façon de penser » Néel : Voyage…1736

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 07:18

Mitge 3 dans mes bras-          Mon maître s’est aperçu que j’allais sur son ordinateur.

-          Il  t’a grondée

-          - Non il m’a dit de continuer, que ça devrait plaire aux internautes

-          Et tu continues ?

-          Il a bien fallu mais je ne tiens pas à travailler pour lui, comme çà, sans salaire. Voici ce que ça donne aujourd’hui :

 

Faire la charité n’est souvent qu’une façon de se mettre en valeur.

Faire la charité aux chats errants n’est qu’une façon de se flatter soi-même et d’exciter la jalousie des autres chats.

 

Chanter la gloire de Dieu n’est souvent que la meilleure façon de chanter la sienne.

Miauler à  la gloire de son maître n’est qu’une façon de faire de la lèche (pied)

 

Elle avance à pas lents, les yeux levés, la figure angélique. Son ange la soutient. Depuis qu’elle distribue la communion rien ne semble l’atteindre : ni les misères de la ville, ni les péchés de son cœur.

Elle avance à pas lents, les yeux levés. Son ange la soutien. Depuis qu’elle se précipite au-devant de son maître elle a tout oublié des misères anciennes.

 

Avec son ron-ron pour moulin à prière…

 

Elle joint les mains avec componction et prie pour tous avec ostentation.

Elle miaule avec componction, comme si elle se donnait toute entière.

 

On aime l’ordre, l’encens, la distinction.  La liturgie se pratique comme un relent de protocole qu’on ne hume plus que dans les églises et les ambassades. 

Elle marche avec la souplesse d’un légat suivant un nuage d’encens.

 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 07:13

1-copie-10.jpg« Ce n’était pas la première fois qu’il partait, Came de Poulet, et l’émotion l’étreignait à chaque embarquement. Il avait signé pour un de ces superbes bâtiments que les Bordelais viennent voir la veille de chaque départ. Il se propulsait vers des îles semblables à celle qu’un quidam crut apercevoir sur la Seine au droit du Gros Caillou[1]. Rêver d’arrivée quand on n’est pas encore parti, ce n’est pas très matelot. Et donc pourtant… comme on dit chez nous pour une vérité qui n’est pas toujours révélée !

« Nous étions partis avec l’enthousiasme de Monsieur de Bougainville s’embarquant pour la découverte des Malouines. On sait depuis Christophe Colomb que les îles sont juste en face, de l’autre côté de l’eau. Seulement, voilà : en mer, il n’est pas toujours facile d’aller droit. A cause des vents qui ne sont pas toujours réguliers et des bords qu’on doit tirer pour que les vents contraires servent à quelque chose. Et plus on tire de bords, plus on a de chances de trouver des îles. – C’est comme les arbres sur le chemin quand on a bu, tentait d’expliquer Cap de Fer rêveusement appuyé au bastingage[2] . Trois jours après avoir trouvé enfin les alizés et tandis que nous courrions notre erre, la vigie a crié « Terre ! ». A croire que l’Océan est tout constellé d’îles en guirlandes comme dans les vieux atlas.

« Tu rêves Cap de Fer : s’il y a une île là où le pilote n’en met pas, c’est que c’est une île nouvelle. Les îles flottantes, çà n’existe qu’au restaurant ! C’est pourquoi nous nous sommes portés volontaires quand le Capitaine a envoyé pour l’aiguade. Il y eut Cap de Fer, titillé par son sempiternel rêve d’îles et moi pour accompagner ce copain de toujours jamais quitté depuis que nous avons échoué ensemble au Certificat d’études. C’est pour çà qu’il faut aller à l’école soupirait Came de Poulet en essuyant une larme sur sa peau tannée avant de renifler pour mieux reprendre le récit au point exact où il l’avait laissé.



[1] « Je demandais si ce n’était pas là de qu’on appelait dans ma Mappemonde l’Isle de la Martinique, d’où venait le bon sucre et le mauvais caffé : on me dit que non, que celle isle, qui portait autrefois un nom très indécent (on l’appelait l’Isle Macquerelle) portait aujourd’hui celui d’Isle des Cygnes ». Néel Voyage de Paris à Saint Cloud par mer 1736

[2] D’après Vialatte, c’est parce que les bateaux de ligne vont tout droit et font du bruit que les marins ne voient plus  les serpents de mer qui se réfugient dans les zones (nombreuses) où ils ne passent plus.

« Je ne sais pas pourquoi la vue de la mer rend triste : peut-être serait-il plus exact de dire qu’elle porte à rêver et à se perdre dans une sorte d’extase. Mais surtout, quand cette nappe immense est aperçue brusquement, la voix s’arrête, le cœur s’arrête d’abord, et puis s’élance… » Pallu, Les gens de mer supra.

 

Céramique de Nicole Chatignol

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