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Mirage/mer

a11.jpg« En mer, tu sais, quand tu vois femme ou curé, c’est grave. Cap de Fer et moi avons tous deux fait le signe de croix qui est l’appel de détresse des marins chrétiens quand ils ont perdu le contact. Ce qui nous a fait sortir de la gadoue et trouver la terre ferme où la Berthe et la Mathurine auraient dû nous attendre.

« Çà nous irritait, qu’elles ne nous sautent pas au cou, vu qu’il n’y avait pas de témoin et que nous n’attendions que çà. En Princesse lointaine Mathurine nous donnait des envies de courir mais la présence de la Berthe retenait mes pas. Nous les perdîmes de vue à la nuit tombante quand elles enjambèrent le hublot rouge d’un soleil qui plongeait dans la mer. Elles sont parties dit encore Cap de Fer de cette voix forte que l’évidence donne aux ivrognes. Eh bien, petit, quand on les a revues, au retour des îles, elles ont soutenu mordicus qu’elles n’étaient jamais allées dans une île, pas même l’île aux Oiseaux ! Mais là, nous ne les avons pas crues.

«  C’est comme çà que nous nous sommes retrouvés seuls, perdus dans une île inconnue, sans baleinière pour revenir, sans piquette, sans boussole et sans bonnet. La fraîcheur de la nuit nous dégrisait au fur et à mesure que nous approchions d’un étrange fortin comme on n’en voit que dans les contes et les récits de scouts, un bastion construit à rondins et surmonté du drapeau noir des pirates.

 

Photo de Jean-Christophe Lauchas

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Q
<br /> ... je continue de lire votre feuilleton, même si je ne dis pas toujours ce que j'en pense. :)<br /> <br /> Bonne journée, Charles.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> la barrique épuisée, difficile de trouver de l'eau.<br /> <br /> <br /> <br />