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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 07:28

-         Tu as vu le petit comme il est content de son éolienne ?

-         Tu as acheté une éolienne à ton fils ?

-         Oui

-         Pour faire de l’électricité ?

-         Non, pour l’amuser. Plus il court vite, plus çà tourne.

-         Ce n’est pas une éolienne, çà, c’est un moulinet pour enfant

-         Une éolienne, c’est quoi, alors ?

-         C’est, au bout d’un long mât, des ailes qui tournent au vent.

-         C’est bien ce que je te dis : à la campagne, on attache un moulinet d’enfant tout en haut d’un mât comme une girouette sur un mât de cocagne..

-         Et l’on grimpe au mât pour aller souffler dessus ?

-         Non, on reste en bas pour voir s’il y a du vent.

-         On devrait mettre un moulinet sur le mai du Maire

-         Le mai, qu’est-ce que c’est ?

-         C’est un mât qu’on plante chez le Maire pour signaler que c’est là la demeure d’un édile.

-         Pourquoi veux-tu surmonter le mai d’une éolienne ?

-         Parce qu’une éolienne, çà brasse du vent

-         Tu veux dire que le Maire…

-         Je n’ai rien dit.

-         Mais tu le penses su fort que je suis obligé de le dire à ta place. Au fond, une éolienne, c’est comme un moulin à vent moderne.

-         Ils sont un peu maigres, tes moulins à vent d’aujourd’hui.

-         C’est le look : comme les demoiselles de Van Dongen, comme les top models.

-         Et ils vont moudre quoi tes moulins à vent moderne?

-         De l’électricité

-         Ce doit être dur à moudre.

-         Pourquoi ?

-         Parce que leurs ailes tournent lentement. Et puis, on aurait dû les colorier. En tournant çà ferait comme une roue coloriée

-         Comme le moulinet de ton fils ?

-         Exactement.

-          Elles ont l’air un peu coincées, ces demoiselles.

-         Elles ont surtout l’air sévère.

-         Elles doivent trouver qu’on ne les aime pas assez. Pourtant on les met sur les hauteurs

-         Pour qu’on les voit de loin ?

-         Sûrement.

-         J’en verrais bien une dans mon jardin ?

-         Pourquoi faire?

-         Elle servirait d’épouvantail pour éloigner les merles du figuier.

-         Et puis, çà te ferait de l’électricité.

-         Pour éclairer mon jardin quand je ne suis pas là ? Pas si fou. Mais çà pourrait éclairer la rue qui est noire comme un vieux four à pain.

-         Je vois mal qui viendrait les embrasser ces demoiselles au long cou comme des girafes.

-         Si seulement çà rendait Don Quichotte moins agressif ?

-         S’il n’a plus de moulin a vent à combattre, il faudra bien qu’il se rabatte sur les éoliennes.…

-         Tu crois qu’il confondrait une éolienne avec Dulcinée ?

-         On ne sait jamais.

-         Elles vont en bandes comme les jeunes des cités

-         C’est pour mieux se défendre mon enfant.

-         Au ronron du vent, comme un chaton qui prépare une expédition ?

 

Et mon chat se prit à rêver d’une éolienne qui moudrait ses rêves au niveau des nuages.

-    Je ne vois vraiment pas pourquoi ils n’en veulent pas sur la dune du Pilat.

Photographies Régine Rosenthal et Jean Nogrady

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 06:07

Mon chat attend la visite d’un journaliste de la Dépêche. Une heure avant il manifestait déjà de signes d’impatience mais dès que la sonnette a retenti, il s’est précipité vers la glace, s’est donné un dernier coup de peigne aux moustaches puis est venu l’attendre en prenant une allure suffisante, la patte droite bien en avant comme il l’avait vu faire si souvent lorsqu’il avait assisté à des émissions à Paris.

-     -         Bonjour, Mouss’, je suis le journaliste de la Dépêche qui vous ai téléphoné la semaine dernière.

      -         Je vous attendais, Monsieur, entrez donc

-         vous excuserez mon retard mais j’avais un interview à Pétrouchnock et avec le monde qu’il y a sur la route je n’ai pas pu arriver avant.

-         je vous en prie, installez-vous.

-         Allons au fait directement. Vous savez que votre blog est génial ?

-         Oui, on me l’a déjà dit

-         Et qu’en pensez-vous ?

-         Comme tout le monde, qu’il est génial.

-         Je voudrais faire un papier parce qu’il y a des gens qui ne le connaissent pas encore

-         Ce n’est pas faute de le faire savoir. Je le signale à tous ceux que je rencontre mais je n’ai pas encore de carte de visite.

-         Une carte de visite ?

-         Oui : Mouss, auteur du «  blog de Mon chat » paraissant tous les matins de 6heures 30 à 7 heures sur over-blog…

-         Nous allons mettre la puissance de notre journal à votre service

-         Je vous en remercie

-         Allons-y : Comment faites-vous pour suivre l’actualité ?

-         Je lis les journaux. Ainsi, à propos de l’île aux Oiseaux, j’ai répété les paroles du Maire de La Teste presqu’au moment où il comparait cette île à la Corse

-         Et qu’en pensez-vous ?

-         Lisez mon blog, vous verrez bien.

-         Je n’ai pas encore eu le temps ce matin. Nous sommes surchargés en ce moment et encore, heureusement qu’il n’y a pas d’élections. Quels sont les blogs que vous préférez ?

-         Ceux qui vantent les qualités intrinsèques des chats

-         Et ceux que vous aimez moins ?

-         Tous les autres.

-         Je vous remercie. Mon papier paraîtra en encart tout en bas de la dernière page la semaine prochaine… Si l’actualité le permet

-         L’actualité ?

-         Un crime, par exemple, qu’il faudrait traiter tout de suite.

-         Je croyais qu’il passerait demain

-         Non, la Dépêche est un journal hebdomadaire.

-         La Dépêche de Toulouse ?

-         Non, la Dépêche du Bassin.

-         Ils n’auraient pas pu dépêcher un de leurs journalistes depuis Toulouse ?

-         Toulouse ne traite pas des sujets sur le Bassin.

-         C’est dommage. Ce sont les plus intéressants.

-         De toutes façons mon papier passera le plus tôt possible.

- Je vous remercie. Revenez quand vous pourrez. J’aurai des révélations importantes à faire.








Photographies de tégine Rosenthal et Jean Nogrady
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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 06:21

-         Je voudrais servir les vieilles personnes. C’est très utile les vieilles personnes et il paraît qu’elles ont besoin de nous, les matous, les minettes et les autres.

-         Fais donc ta toile dans une ville où il y en a beaucoup

-         Où çà ?

-         Pas difficile à choisir. Il y a des statistiques de villes à vieux.

-         Tisser ma toile ? Quelle toile ? Ma toile sur le web pour leur donner des renseignements ? Les informer de leurs droits ? Leur envoyer le catalogue d’E-Bay ?

-         Les vieux n’aiment pas le web. Fais comme l’araignée, tisse ta toile comme un filet.

-         Pourquoi faire ?

-         Pour les attraper, les ligoter et ne plus les perdre.

-         Mais c’est du home-jacking !

-         On peut dire çà

-         Et qu’est-ce que j’en fais, des vieux ?

-         Tu les suces

-         C’est dégoûtant

-         Je veux dire que tu les piques

-         Au sang ?

-         Non, ils n’en ont pas beaucoup, tu les piques jusqu’au pognon.

-         Et en attendant, qu’est-ce que je fais ?

-         Tu attends au coin de ta toile.

-         Comme au coin d’un bois ?

-         C’est encore plus facile autrement il n’y aurait pas tant d’aragnes qui ne cherchent qu’à prendre les vieux dans leur toile.

-         Pourquoi des araignées ?

-         Parce qu’elles ont huit pattes

-         Et alors ?

-         C’est facile pour bien étreindre.

-         Et où sont-elles, ces araignées ?

-         Partout.

-         Tu peux m’en donner des exemples ?

-         Regardes la pub, les démarcheurs, les arnaqueurs, les bienfaiteurs

-         Les bienfaiteurs ?

-         Ils pensent comme çà, qu’un bienfait ouvre les portes des cœurs et des maisons alors ils ne les lâchent pas d’une semelle, ils les plaignent les vieux, ils les aident les vieux

-         À  quoi ?

-         À  dépenser leur argent.

-         Ils pensent peut-être qu’un bienfait n’est jamais perdu

-         Tu y crois, toi, qu’un bienfait n’est jamais perdu ?

-         Pour eux oui

-         Et pour les vieux ?

-         Çà, c’est autre chose. Ils en voient tant des faux-culs, des hypocrites, des tout-en-sucre…

-         Des araignées en sucre ?

-         Non des araignées de compagnie qui viennent les piquer plusieurs fois par jour

-         Dans les fesses ?

-         Non, tu n’as rien compris : dans le porte-monnaie.

 

 









Photographies de Régine Rosenthal et Vincent Gallière

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 06:32

 

 

      -         Pourquoi veux-tu aller à l’île aux Oiseaux ?

      -         Parce que l’île aux Oiseaux c’est moins loin que la Corse et que c’est pareil

      -         Comment pareil ?

      -         Le Maire de La Teste l’a dit au Conseil Municipal en rentrant de l’île: « L’île aux Oiseaux, c’est la Corse ! ».

      -         Il n’était jamais allé auparavant à l’île aux Oiseaux ?

      -         Il paraît que non
 -         Et en Corse ?

-         Non plus.

-         Alors pourquoi il les compare ?

-         Parce qu’il dit que, dans l’île, les gens se haïssent. 

-         Les Corses ?

-         Non, les habitants de l’île aux Oiseaux.

-         Tu y es allé, toi, à l’île aux Oiseaux ?

-         Oui j’ai même été accueilli par des coups de fusils tirés en l’air.

-         Un coup de semonce ?

-         On n’aime pas les « estrangeys » dans l’île et si on pouvait les empêcher de débarquer…

-         Et en Corse ?

-         Je n’ai jamais vu tirer sur un « estrangey ». Les Corses ont la gentillesse naturelle.

-         Alors, je ne vois pas la ressemblance

-         Si, les paillotes

-         Il y a des paillotes ?

-         À l’île aux Oiseaux, plein, toutes celles qui ne sont pas entre les mains d’ostréiculteurs en exercice.

-         Qu’est-ce que les gendarmes attendent pour y mettre le feu ?

-         Ils n’ont pas le droit

-         Ils ne se sont pas gênés en Corse.

-         Oui mais c’était en Corse.

-         Ils laissent faire ici ?

-         Ils attendent le réchauffement de la planète et la montée des Océans pour faire disparaître toutes les inégalités.

-         Il y a des inégalités sur le Bassin ?

-         Plus qu’en Corse.

-         Y a-t-il des bandits ?

-         Pas plus qu’en Corse.

-         Je pourrais y aller, dit, à l’île aux Oiseaux ?

-         Les Corses et les amis de la Corse ont demandé à un tour-opérator de leur préparer un voyage dans l'île.

-         C’est pour quand ?

-         Les tours-opérators  ne veulent pas organiser ce voyage..

-         Pourquoi ?

-         Ils disent que c’est trop dangereux.

-         La Corse ?

-         Non, l’île aux Oiseaux.

 Photographies de Jean Nogrady et... de l'île aux Oiseaux.

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 06:51

-         Samedi mon chat cherchait un médecin pour sa mie

-         Pour sa mie samedi ?

-         oui samedi, çà te dit rien samedi ?

-         Si, c’est un jour sans

-         Sans médecin mais pas sans maladie.

-         Elles savent pas, les maladies, qu’il y a des jours sans médecins ?

-         Les maladies devraient être en vacances en même temps que les médecins.

-         En terme médical, les vacances de médecins, çà se dit des colloques.

-         En réalité ?

-         Il sont au lit. C’est bien leur tour, après tout.

-         Et qu’est-ce qu’il a fait ton chat ?

-         Il a appelé le 15

-         Je connaissais 22 les flics, mais pas le 15

-         Fais le 15, s’ils ne peuvent pas se déplacer, ils te donnent une consultation par téléphone.

-         Pourquoi ils ne pourraient pas se déplacer ?

-         S’ils sont malades

-         Le 15 était malade ?

-         Non. Il a répondu

-         Et qu’est-ce qu’il a dit, le 15 ?

-         Il a dit comme çà : « je n’ai pas encore les noms des personnes à appeler. Faites les numéro de tous les médecins d’Arcachon : il ne fait pas beau aujourd’hui, ils ne sont sûrement pas en bateau. Il y en a peut-être un qui répondra »

-         Et qu’est-ce qu’il a fait ton chat ?

-         Il a mené sa mie samedi à l’hôpital

-         Il n’avait pas trouvé de médecin de garde à Arcachon ?

-         Il n’a pas insisté : il avait peur de tomber sur un médecin obligé de garder le lit pour cause de grippe porcine.

-         Que lui a-t-on dit à l’hôpital ?

-         Que les urgences étaient surchargées, qu’il lui faudrait attendre longtemps.

-         Et qu’a fait ton chat ?

-         Il a attendu quand même

-         Et sa mie ?

-         On lui a fait passer tous les examens possibles ; radio IRM, RMI, la totale, quoi…

-         Pourquoi, puisqu’ils étaient surchargés ?

-         Pour montrer qu’ils sont plus surchargés que surchargés.

-         Et sa mie qu’est-elle devenue ?

-         Elle s’en est sortie. Merci.

-         Contente ?

-         Oh tu sais, elle, pourvu qu’on la palpe.

-         On l’a laissé repartir ?

-         Bien sûr, ils n’allaient pas la garder, ils n’avaient plus de lits

-         Ils lui ont bien recommandé quelque chose tout de même, avant qu’elle parte ?

-         Oui, si çà n’allait pas mieux, le soir, d’appeler le 15.

 

 

Photographies Vicent Gallière

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 05:56

-         Tu n’aimes pas le tout-à-l’égout

-         À cause des rats d’égout, c’est d’égoutant.

-         Je croyais que les chats et les rats…

-         Les rats d’égouts sont trop gros. C’est comme le poulet sans plume, le lièvre géant, le crapaud bœuf et l’écrevisse tueuse.

-         Tous çà nous vient d’Amérique

-         Justement,. On aurait dû supprimer Christophe Colomb à sa naissance.

-         Pourquoi ?

-         Parce que, s’il n’avait pas existé il n’y aurait eu ni Amérique, ni crapaud bœuf, ni écrevisse tueuse, ni dinde géante, ni phylloxera, ni OGN

-         Ni pomme de terre, ni maïs, ni coca cola, ni cocaïne

-         Je sais, il n’y a pas que le mal qui nous vienne d’Amérique.

-         Et les gros frelons viennent d’Asie

-         Au secours, nous sommes encerclés !!!!!!!!!

-         Remarque qu’il ne nous vient aucun chômeur ni d’Amérique ni d’Asie

-         Ils ne peuvent pas tout nous envoyer, ce serait trop injuste !

-         Tu sais, les enfants aiment bien l’Amérique.

-         Je me demande bien pourquoi.

-         À cause du chewing-gum, des Mac Donald et des bandes vidéos.

-         Mais je ne suis plus un enfant

-         Justement je pensais trouver un apprenti chat pour t’aider

-         Je n’ai pas besoin d’être aidé !-         Tu le formerais.

-         Et tu crois que çà m’intéresse d’enseigner de nos jours ?  comment transmettre mon savoir à quelqu’un qui se foutrait de moi ?

-         Nos lecteurs trouvent que tu fais un peu vieux jeu et, pour tout dire obsolète.

-         Alors je ne leur dirai plus rien

-         Ne fais pas ta tête de mule. Il y a toujours un moment où l’on a besoin des autres quand sonne l’heure de la retraite.

-         La retraite de Russie ou la retraite de 40 ?

-         La retraite des chats.

-         Tu sais ce qu’elle dit Zazie ?

-         Qu’est-ce qu’elle dit ?

-         Les autres mon cul

Égoïste, va !
Photographies de Jan Nogrady et de Valérien
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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 07:12

-         Qu’est-ce que tu as, tu es d’un désagréable ce matin ?

-         Tu n’as pas vu que les cabinets ont débordé.

-         Débordé, pourquoi ?

-         À cause du tout à l’égout

-         Qu’est-ce que c’es le tout à l’égout ?

-         Un tuyau qui a remplacé obligatoirement les fosses septiques.

-         Parce que les fosses septiques ne marchaient pas bien ?.

-         Au contraire. Avec elles, pas de problèmes, elles marchaient trop bien

-         Pourquoi les a-t-on supprimées ?

-         Les eaux sales et les eaux de W.C.se perdaient dans le filtre à sable de la dune. Il paraît que ce n’est pas écolo.

-         Et maintenant ?

-         Elles viennent se perdre dans mon  bureau au moindre incident de parcours.

-         Mais ce n’est pas écolo du tout çà !

-         Je ne te le fais pas dire

-         Quand elles ne viennent pas dans ton bureau, où vont-elles ?

-         À l’Océan

-         Comme pour l’Erika, c’et pas écolo du tout

-         Mais il y a des stations d’épurations

-         Elles ne tombent jamais en panne ?

-         Si, mais Veolia appelle çà une force majeure.

-         Tu devrais mettre une station d’épuration entre tes WC et ton bureau 

-         Je n’ai pas la place et puis, de toute façon, en cas de forces qui deviennent de plus en plus majeures, il faudra éponger par terre comme j’ai fait ce matin.

-         Tu as vu où tu m’as fait mettre les pattes ?

-         Là où j’ai mis les mains

-         Vous autres, les deux pattes, vous pensez tout régler à coups de torchons

-         Et toi à coups de griffes

 

C’est alors que j’ai vu passer dans les yeux de mon chat comme une lueur fratricide.

Photographie de Vincent Gallière

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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 06:13

-         Un suicide chez Peugeot !. Après les vingt-cinq de France-Télécom, le travail fait de plus en plus de dégâts.

-         Et tu ne penses pas aux politiques : Boulin, Bérégovoy, Grossouvre…

-         Celui-ci a eu lieu à l’intérieur de l’Élysée et personne n’a rien entendu.

-         L’Élysée n’était pas gardé ce jour-là ?

-         Je ne sais pas.

-         C’est comme les témoins dans la rue. Ils n’entendent jamais rien. On appelle çà l’Omerta

-         À l’Elysée, où il y a toujours beaucoup de monde, çà s’appelle plutôt un secret défense.

-         Et si tu ajoutes les meurtres sans témoins ni coupables…

-         Qui çà ?

-         De Broglie, Fontanet, Félix Faure…

-         Celui-là, il avait un témoin. On l’a fait passer par la porte de derrière

-         Tu vois, quand je te dis qu’on ne veut pas entendre les témoins.

-         C’était une mort programmée.

-         Je sais : une mort programmée aux cantharides pour le plaisir Et les autres ?

-         On ne sait pas : ce sont tous des suicides sans témoins ou des meurtres sans meurtriers…

-         La police n’a rien trouvé ?

-         Tu sais, la police ne trouve que ce qu’on lui donne à trouver.

-         Et je parie qu’il n’y aucun psychologue pour suivre les responsables politiques : ni à l’Élysée, ni à la Chambre, ni au Sénat

-         Je n’ai jamais entendu parler de suicide de sénateur.

-         De toute façon n’y a pas de psychologues près des Ministres.

-         Ce n’est pas la peine, ils ont des gardes du corps.

-         Dans les cas dont je te parlais, ce sont plutôt des croque-morts qu’il leur faut, pas des gardes du corps...

-         C’est vrai qu’on ne sait pas trop quels sont les suicides camouflés en crimes et les crimes déguisés en suicides

-         Comme dans l’affaire Stavisky ?

-         Ce jour-là « on » a trouvé le coupable suicidé de deux coups de pistolet dont le premier était mortel.

-         Çà prouve l’obstination qu’ils mettent tous à se suicider une fois qu’ils ont commencé.. Ils ne savent résister à rien

-         Tu veux parler du harcèlement sexuel ?

-         A lire le dernier livre de Giscard, c’est possible.

-         C’est ce qu’on appelle l’honneur perdu d’un président

-         Ne joue pas ton Jean-Edern Hallier. Avoir une maîtresse près de soi, c’est rarement du harcèlement

-         C’est quoi alors ?

-         Une détente

-         La détente d’une arme à feu ?

-         Quelquefois, mais toutes les femmes ne sont pas comme la maîtresse de Caillaux qui défendait l’honneur secret de son Jo.

-         Le travail politique, c’est stressant. Il faut penser à tout.

-         Même aux possibilités de suicide.

-         Il vaut mieux être chômeur

-         Pourquoi ?

-         Parce que les chômeurs ne se suicident pas. Tu en as vu, toi, des statistiques de suicides de chômeurs ?

 


Photographies de Régine Rosenthal, Jean Nogrady et Fimousse

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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 05:48

      -         Alors, tu as fêté Halloween ?

      -         Comme tout le monde.

      -         Je ne savais pas que tu aimais les sorcières, les balais, les toiles d’araignées et les chouettes.

      -         J’aime surtout les bonbons qu’on réclame sous la menace.

      -         Mais c’est du racket !

      -         Le racket fait partie de l’enfance. C’est même ce qui touche le plus souvent les jeunes écoliers..

      -         Le racket des mauvais garçons et des sorcières complaisantes…

       -         Il y a beaucoup d’espèces de sorcières, tu sais.

      -         C’est quoi la tienne ?

      -         Une houhou

-         Qu’est-ce que c’est qu’une houhou ?

-         Une sorcière dont le nez rejoint le menton comme les deux cornes de la lune qui se toucheraient

-         C’est vrai que j’oubliais la lune

-         Indispensable

-         Comme dans Cendrillon ?

-         Tu vois bien que tu y crois aux transformations des citrouilles

-         En carrosse, pour aller à la fête, pas en têtes à faire peur la nuit sur les chemins des campagnes.

-         Une citrouille qui fout la trouille ?

-         Parce qu’Halloween çà ne fout pas la trouille ?

-         Non c’est une façon dominer sa trouille

-         On ne parlait pas de faire la fête des sorcières autrefois, ni de balais, ni de toiles d’araignées, ni de chouettes

-         Ni de chats noirs

-         La citrouille, c’était pour faire une blague, faire peur aux grandes personnes, une sorte de carnaval.

-         Faire peur aux grands, chouette alors !

-         Tu ne crois pas qu’il vaudrait mieux fêter les fées ?

-         Ne fais pas l’ignorant. Tu le sais bien qu’il y avait de mauvaises fées. Carabosse, par exemple.

-         Parce que tu classes les difformes parmi les méchants ?

-         Pas si ce sont des sorcières

-         Qu’est-ce qu’elles ont de plus les sorcières ?

-         Elles peuvent disparaître dans un nuage, porter un sort, t’anéantir d’un geste, se transformer à tout moment.

-         Comme une fée fait !

-         Arrête avec tes fées, je te dis que c’est démodé.

-         Ce n’est pourtant pas très différent de ce que tu fêtes. Et avec elles, ce n’est pas la peine de jouer au méchant.

-         Mais çà me plaît d’être méchant ! Tu as vu mes jeux vidéos, rien que des méchants !

-         Et tu es accroc aux méchants

-         Non, rien qu’à la citrouille

-         Tu aimes les citrouilles ?

-         Je déteste çà

-         Alors ?

-          Ce n’est pas les citrouilles que j’aime, mais les bonbons

-         Quels bonbons ?

-         Ceux que nous donnent les grandes personnes qui ont peur des sorcières qui dansent autour de la citrouille qui fout la trouille.

-         De mon temps, les sorcières allaient baiser le cul du diable

-         Çà, c’est sale. Depuis la grippe porcine, on n’a plus le droit d’embrasser quoi que ce soit

-         N’oublies quand même pas ton masque de prévention et ta lotion hydro-alcoolisée pour laver tes mains et le cul du diable qui est le chaudron des sorcières.

-         Les sorciers et les sorcières ne craignent rien, ni personne, ni les têtes de lard de cochons qui grippent.

-         Tant mieux pour eux.

 

 Photographies de Régine Rosenthal

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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 06:22

-         tu m’as bien laissé tomber avant-hier pour aller écouter le Maire parler des questions de quartier. Qu’est-ce qu’il a dit ?

-         qu’il allait donner une vélo à chaque habitant

-         étant l’âge de ses administrés, tu ne crois pas qu’il pourrait leur donner un fauteuil roulant ?

-         mais il a fait plein de pistes cyclables.

-         Il n’a qu’a faire des pistes pour handicapés.

-         C’est tout ce qu’on y a dit

-         Non on a parlé des SDF, ces galeux d’où nous vient tout le mal

-         Qu’ont-ils fait encore ?

-         Ils ont brûlé les voitures, crevé les pneus, brisé les pare-brise

-         Dans cet ordre ?

-         Pas forcément. Tant qu’il n’y a ni bombe ni kamikaze…

-         Tu crois qu’Arcachon en est là ?

-         Sûrement pas

-         Pourquoi en parle-t-on alors ?

-         Il faut bien qu’on parle de quelque chose

-         Quoi d’autre ?-         Qu’une femme de Paris installée à Arcachon depuis trois semaines veut qu’on abatte un arbre de la rue parce qu’il lui cache la lumière.

-         C’est arrivé à Diogène

-         Mais Diogène n’a pas installé son tonneau face à un arbre.

-         Et puis il y a des trous dans certaines chaussées

-         C’est vrai qu’il y a trois classes de chaussées : celles qui sont état médiocre, celles qui sont en mauvais état, celles qui sont en très mauvais état.

-         Et que fait-on ?

-         On en fait l’inventaire.

-         Et l’éclairage ?

-         Quoi l’éclairage ?

-         J’espère qu’on ne va pas le renouveler parce que trop de lumière me gène la nuit. Je préfère le clairs de lune et puis, la lumière des rues, çà réchauffe la planète.

-         Il y a aussi les rues à sens unique qui devraient changer de sens

-         Pourquoi changer de sens ?

-         Parce qu’il y a des sens gênants pour certains riverains qui n’aiment pas les sens uniques..

-         On devrait changer le sens des rues tous les quart d’heures. Tout le monde serait content.

-         On pourrait aussi interdire les rues à tout véhicule qui n’appartiendrait pas à un riverain

-         Çà a été demandé ?

-         Oui, surtout l’été, pour que les rues ne soient pas encombrées par les touristes.

-         Crois-tu que çà suffit ?

-         Non parce qu’il y a les décibels des motocyclettes, les planches à roulettes..

-         Moi qui voulais en acheter une

-         Ce n’est pas le moment.

-         La future piscine aura cinq corridors

-         Tu veux dire cinq couloirs

-         Peut-être. Tu sais que l’eau çà ne m’intéresse pas.

-         Il y a aussi les crottes de chiens des touristes

-         Parce que les autres…

-         On leur donne des pilules constipantes.

-         On n’a pas parlé de chats

-         Non, ils ne laissent pas de crottes sur le trottoir ni de sachets dans les caniveaux

-         Des sachets ?

-         Des cartes de visite, si tu veux.

-         Nous ne sommes pas dans le collimateur des usagers de la ville ? Ils n’ont rien à nous reprocher ?

-         Pas encore

-         Tant mieux. Pour vivre heureux, vivons couchés

Et mon chat est parti de ce pas se coucher en rond à sa place préférée.



Photos d'Hélène Durand, Régine Rosenthal et Annie Delobez

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