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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 06:33

J’ai trouvé Mouss’ très inquiet ce matin.

-Qu’as-tu, lui dis-je.

      -         Tu sais ce qu’il a fait Caramel ?

      -         Quoi encore ?

      -         Sa maîtresse recevait ses amies pour le thé. Elle avait préparé un petit pot de lait

      -         Et Caramel l’a cassé ?

      -         Non, il a tout bu.

       -         Les amies de ta maîtresse n’ont rien eu ?

      -         Rassures-toi, il leur a laissé le thé.

      -         Ce n’est pas grave çà

-         Tous les matins je trouve l’éponge mouillée et la bonde du lavabo sortie de son trou.

-         Tu crois qu’il se lave le nez?

-         Je le crois.

-         Serait-il chat le jour et prince la nuit ? Il y a des contes comme çà.

-         Il y a pire

-         Que veux-tu dire ?

-         Tu lui laisse un peu trop regarder la télé malgré la pub qui dit qu’il faut protéger les enfants.

-         A-t-il commis quelque acte de violence ? A-t-il croqué de l’ectasy pour s’éclater comme on le voit faire à la pub qui présente le contraire de ce qu’elle dit ?

-         Non, il regarde seulement le bébé qui déroule le papier toilette

-         C’est parce qu’il adore les bébés.

-         Je ne sais pas si c’est çà mais il a voulu l’imiter et il a déroulé tout un rouleau de papier toilette.

-         Pour s’essuyer ?

-         Penses-tu, il fait ses besoins à sec.

-         Qu’en a-t-il fait alors ?

-         Des confettis

-         Pour quoi faire ?

-         Il en a mis tout le long du tapis de couloir, en tout petits morceaux bien déchirés, comme un tapis de roses..

-         Les roses de Saadi

-         Non le tapis rouge du téléthon

-         Je vois qu’il suit l’actualité. Que pense-t-il de la citoyenneté ?

-         Ne m’en parle pas, il a reçu la photo d’une jeune chatte persane en burka.

-         Et il n’aime pas la burka ?

-         Si, il trouve que çà lui fait de beaux yeux.

-         Où est le mal alors ?

-         C’est quand je lui ai dit qu’on ne voulait pas de burka en France, parce que çà enferme les femmes dans une prison de toile, et les fait anonymes, tu sais ce qu’il m’a répondu ?

-         Non.

-         Pourquoi n’interdit-on le casque intégral alors ?

Évidemment !






Photographies de Régine Rosenthal

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 06:26

      -         Qu’est-ce que ce feuillet que tu tiens à la main ?

      -         Un poème de Charles Cros.       

      -         Encore ?

       -         Là il s’agit d’un chat noir qui couche avec son maître

      -         Une histoire de zoophilie, sûrement.

      -         Je ne te demande pas si tu couches avec ta maîtresse

      -         C’est en tout bien tout honneur

      -         Ce n’est pas parce que je suis jeune qu’il faut me charger de tous les péchés du monde. Je n’ai pas eu le temps d’en faire autant que toi.

      -         Que dit-il, ton poème ?

 

Endormons-nous, petit chat noir

Voici que j’ai mis l’éteignoir

Sur la chandelle.

Tu vas penser à des oiseaux

Sous bois, à de félins museaux…

Moi rêver d’Elle

 

Nous n’avons pas pris de café

Et, dans notre lit bien chauffé

(Qui veille pleure)

Nous dormirons pattes dans bras

Pendant que tu ronronneras,

J’oublierai l’heure

………

 

Si tu t’éveilles en sursaut

Griffé, mordu, tombant de haut

Du toit, moi-même
Je mourrai sous le coup félon

D’une épée au bout du bras long

Du fat qui l’aime.

 

Puis, hors du lit, au matin gris,

Nous chercherons, toi, des souris

Moi, des liquides

qui nous fassent oublier tout
Car, au fond, l’homme et le matou

Sont bien stupides.

 

-         Une chatte blanche l’autre jour, un chat noir aujourd’hui, qu’est-ce que c’est que ce mélange ?

-         Du noir et blanc. Ça ne te plaît pas ?

-         C’est destiné à quelque bas-bleu encore

-         Non au comte de Trévelec. Çà s’appelle Berceuse et c’est dans « Drames et fantaisies » un chapitre du « coffret de Santal ».

« Joujou, pipi, caca, dodo,

Do, ré, mi, fa, sol, do...“

-         Parles-moi normalement. Je ne suis pas un hydropathe, moi, rien qu’un vulgaire quatre pattes.

Photographies de Régine Rosenthal

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 06:36

      -         Es-tu content de ton Académie ?

      -         Oui, nous avons commencé les travaux.

      -         Qu’y faites-vous ?

      -         Nous nettoyons la langue française

      -         Vous la nettoyez ?

      -         Oui, nous enlevons rat partout où il se présente

      -         Comment donc ?

      -         Ca-rat-mel devient camel

      -         Espèce de chameau !.

      -         Chameau si l’on veut mais çà sent le mirage, le légionnaire, le sable chaud et l’aventure

       -         As-tu d’autres exemples.

      -         Dé-bas-rat-ssé, devient débassé

-         Je n’en vois pas l’intérêt.

      -         Débassé, dépassé, même chose, il faut s’en débarrasser.

-         Et ca-rat-bi-né devient cabinet

-         Je ne veux pas y penser : tous ces problèmes de tout à l’égout me soulèvent le cœur

-         Dis plutôt que tu as peur de salir ton bel habit d’académicien

-         Nous voulons aussi normaliser le langage des chats

-         C’est une bonne idée qui va bien aider nos maîtres. 

-         Pour sortir, nous disons miaou

-         Et pour réclamer à manger ?

-         Miaou

-         Tu ne peux pas mettre le même mot pour deux actions différentes.

-         Nos maîtres disent bien que les poules couvent derrière le couvent sans que couvent et couvent les gêne.

-         Je veux bien. Quoi encore

-         Pour dire je t’aime, je ronronne

-         Çà, je le sais déjà, mais avez-vous assez de mots à votre disposition ?

-         Oui ; bien sûr :miiii, maou ; mrrrr, et tous ceux que nous allons inventer.

-         Çà va prendre du temps

-         L’Académie Française a commencé il y a trois cent soixante quinze ans et ce n’est pas fini

-         C’est que la langue change

-         C’est pour çà que nous allons commencer par la fin

-         Par la fin ?

-         Oui par les SMS, C dans l’air

-         L’air du temps ?

-         Non, de l’Académie

-         Pourquoi vous donner tant de mal pour des inscriptions qui changent à chaque appel ?

-         Ne sommes-nous pas les historiens du langage ?

-         Lequel, le beau, le populaire ou le scolaire ?

-         Nous allons fondre tout ça ensemble, comme les patois dans la langue française

-         Mais pas l’argot

-         Il y en avait trop, par métier, par clan, par bande, par individu…

-         Comme les SMS

-         Ne t’en fais pas nous ferons le Balylonien des temps modernes.

-         Et le livret pour mode d’emploi

-         Ce livret, comme tu dis, s’appellera LE GRAND LIVRE DU CHAT-MOT

-         Vous en alignerez les mots ?

       -     Nous les tricoterons.
      - Tu n'as rien à ajouter?
- si, nous le publierons à la patte d'écrivains, les éditions de la bonne pâte.
Photographies de Régine Rosenthal et Hélène Durand
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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 06:51

Mous’ et Caramel dialoguent un matin de décembre, en attendant que le soleil se lève.

       -         Alors, çà rentre, la bonne éducation ?

       -         Pas très vite.

       -         Prends un livre et apprends-le par cœur.

       -         Il n’y a pas de livres de bonne éducation

       -         Pas de livres ? J’en connais plein : la baronne Staff, Madame (la comtesse de Paris), Nadine de Rothschild…

      -         Que veux-tu que j’en fasse de livres qui me disent où on peut prendre le café si c’est au salon ou à table, comment ouvrir un œuf à la coque, faire la révérence ou le baise-main, placer à table le général et l’archevêque…Il n’y a rien pour les chats là-dedans.

-         La bonne éducation des chats, tu vois, c’est de dire merci à celui qui te donne à manger, ne pas voler le poisson sur la table, ronronner quand on te caresse, ne pas jouer avec la pelote de laine que l’on est en train de tricoter, ne pas faire ses griffes sur un fauteuil, être gentil en toutes circonstances.

-         Mais c’est une morale de patrons, çà.

-         Les chats n’ont pas de patrons, ils n’ont que des maîtres

-         Quelles différences fais-tu ?

-         Les patrons çà exploite les autres et les maîtres, ce sont les autres qui les exploitent.. surtout si ce sont des maîtres de chats

-         Des maîtres de chais ?

-         Non de chats.

-         Ah, bon ! j’avais peur qu’il y eut encore quelque rat là-dessous. Tu n’aurais pas une morale de jeunes, une morale de chasse, par exemple.

-         Tu te débrouilles avec les souris et pour les oiseaux, je ne veux pas savoir.

-         Voilà une morale comme je les aime, la morale du non dit : « pas vu, pas pris »

-         Dis-donc, je n’ai pas dit çà.

-         Mais tu le penses. La morale de l’instinct, c’est beau, çà, c’est grand ! L’instinct, c’est le propre du chat.

-         La morale, c’est quand tu réfrènes tes instincts.

-         Ce n’est plus une morale que tu me proposes là, c’est une mise au pas.

-         Sans retenue d’instinct, il n’y a pas de morale.

-         Et pour les minettes, quelle est la morale que tu recommandes ?

-         Tu les respectes

-         Tu crois qu’elles aiment çà ?

-         Elles le disent.

-         Elles n’ont pas d’instincts ?

-         Si mais çà dépend quand et avec qui.

-         Je vois : « fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais »

-         Mais je ne fais rien de répréhensible, moi !

-         Qu’est-ce qui est répréhensible ?

-         Je ne te le dirai pas, tu le ferais.

-         Au fond, la morale, c’est ce qu’on fait quand on ne peut pas faire autrement ?

-         Je crois que je n’arriverai à rien avec toi. On se demande bien d’où tu sors.

 

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 06:32

Caramel est tout fier d’avoir découvert un poème À une chatte dans « le coffret de santal » de Charles Cros et il l’a recopié pour son académie.

 

Chatte blanche, chatte sans tache,

Je te demande, dans ces vers,

Quel secret dort sous tes yeux verts,

Quel sarcasme sous ta moustache

 

Tu nous lorgnes, pensant tout bas

Que nos fronts pâles, que nos lèvres

Déteintes en de folles fièvres,

Que nos yeux creux ne valent pas

 

Ton museau que ton nez termine,

Rose comme un bouton de sein,

Tes oreilles dont le dessin

Couronne fièrement ta mine.

 

Pourquoi cette sérénité ?

Aurais-tu la clé des problèmes

Qui nous font, frissonnants et blêmes

Passer le printemps et l’été ?

 

Devant la mort qui nous menace,

Chats et gens, ton flair, plus subtil

Que notre savoir, te dit-il

Où va la beauté qui s’efface,

 

Où va la pensée, où s’en vont

Les défuntes splendeurs charnelles ?

Chatte détourne tes prunelles ;

J’y trouve trop de noir au fond

 

-         Tu vois, me dit Mouss’ j’avais raison de mettre nos pensées en discussion puisque c’est ce que Charles Cros demande à la chatte. Et c’était quelqu’un Charles Cros.

Mais tout fier de sa trouvaille, Caramel répète à tout vent

Chatte blanche, chatte sans tache

Quel secret dort dans tes yeux verts
Quel sarcasme sous ta moustache ?…

-         Il se prend vraiment pour un cabot, dit Mouss’. Ces jeunes sont inconséquents, ils ne pensent jamais à ce que deviendront leurs enfants.

-         Laisse, lui dis-je, il est bien jeune, il a bien le temps d’y penser

-         Que leur apprend-on à l’école ? C’est scandaleux. : rien que des vers, des fariboles.

Et il partit en bougonnant « C’est égal, rien ne vaut de philosopher : où va la beauté qui s’efface ? ».

-         Le noir au fond des prunelles, qu’en fais-tu ?

 

 Photographies de Régine Rosenthal

 

 

 

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 07:00


-
         D’où sort-il le chat que tu m’as confié ?

      -         Pourquoi dis-tu çà ?

      -         Il est complètement fou, ne mange rien comme nous, ne fais rien comme nous, ne sais rien de ce que nous savons, nous, les chats

      -         Il est jeune tu sais.

      -         Ce n’est pas une raison pour aimer le pain d’épices et ne pas aimer les croquettes.

      -         Je le confesse

      -         C’est un chat qui se lave à l’eau et pas à sec

      -         Il se lave à l’eau ?

      -         Oui, je l’ai vu faire : il s’installe dans un lavabo quand il y a un fond d’eau et là, il se lèche. C’est comme pour boire.

-         Tu ne vas pas me dire qu’il boit au verre ?

-         Presque. Il ne sait pas boire au robinet : il attrape les gouttes d’eau avec sa patte et les porte à sa bouche.

-         Il est trop humain à ton goût ?

-          Si tu veux dire par là qu’il est un peu fou, je te dirai oui sans hésiter.

-         En quoi est-il fou ?

-         Il se jette sur sa maîtresse chaque fois qu’elle tricote.

-         Souviens-toi de ta jeunesse.

-         Il mange tes gommes et emporte tes lunettes

-         C’est un chat intellectuel

-         Intellectuel ? Tu y vas fort

-         Tu es jaloux. Je sais que son académie des chats tricotants t’indispose

-         Un blanc bec de cet acabit ? Si tu savais ce qu’il a fait hier.

-         Qu’a-t-il fait encore ?

-         Tu sais qu’il joue le fier avec sa fourrure épaisse et sa queue qu’on dirait un plumeau à poussière…

-         Tu ne vas pas me dire qu’il a fait le ménage ?

-         Non mais la maîtresse faisait hier de la confiture de melon d’Espagne mâtinée d’oranges

-         Et alors il a mangé les oranges ?

-         Attends. Elle avait mis de côté la cuillère en bois qu’on appelle « papinette » dans les Ardennes et avec laquelle elle touillait la confiture en train de cuire.

-         Il l’a léchée ?

-         Non, il s’est couché dessus

-         Et alors ?

-         Il s’est collé la cuillère à la queue et a couru partout avec la cuillère collée derrière lui. C’était trop drôle

-         Tu es sans pitié. Je sais bien, c’est moi qui ai décollé la cuillère en arrachant quelques poils.

-         On dit qu’en Afrique les femmes s’épilent au sucre.

-         Il y a perdu quelques plumes…Je veux dire quelques poils

-         Il avait la queue comme une barbe à papa

-         Il a fallu que sa maîtresse la lui lave

-         À l’eau ?

-         À l’eau, oui. Et qu’elle le peigne dans le sens du poil.

-         Et puis, il n’est pas aussi savant que tu dis : hier gerard pandaries lui a envoyé un poème où il est question d’Hamelin qui fait noyer tous les rats, tous les rats du village et qui parle de chats qui n’ont plus qu’à faire la chasse aux mulots

-         Et alors ?

-         Tu sais ce qu’il m’a dit, ton chat ?

-         Qu’a-t-il dit encore ?

-         Je ne connais pas de mulots, moi, je ne connais que des sur-mulots.

-         Il est jeune, tu sais ; il n’est pas encore sorti dans le jardin. C’est à toi à faire son éducation.

Tu n’as rien de plus facile à me faire faire ?





Photographies de Régine Rosenthal et Vincent Gallière
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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 07:06

Caramel a eu l’excellente idée de créer l’Académie des tricotants ce qui n’a pas l’air d’être du goût de Mouss’

      -         Ce tricot félin, çà signifie quoi, au juste, me dit Mouss ‘ qui est un chat très terre-à-terre.

      -         Une pelote d’angoisse, de peines, de fantasmes, de joies dont Caramel se fait une cote de mailles.

      -         Avec  des laines d’une seule couleur ?

      -         Non, il y en a qui sont trosadées à trois ou quatre couleurs. : amour et peines, chagrins, angoisses et sanglots…

      -         Il se sert d’aiguilles à tricoter ?

-         Bien sûr, que crois-tu ?

      -         Caramel me semble un peu chinois sur les bords alors je pensais qu’il se serait servi de ces baguettes qu’on met par paires dans un fourreau de papier fin dans les restaurants asiatiques.

       -         Caramel n’aime pas la Chine où l’on mange les chats, où l’on tanne leurs peaux, où l’on fait des croquettes pour chats occidentaux avec les restes des festins chinois. Et puis, là-bas, ils ont l’année du rat.

      -         Quelle horreur !

      -         C’est pour çà qu’il ne mange pas de croquettes avec des baguettes mais qu’il tricote avec des aiguilles à la manière de chez nous.

-         Et puis elles dansent si bien entre nos pattes et font un si doux cliquetis charmeur à nos oreilles.

-         Tu vois, si tu t’y mets toi aussi il n’y aura bientôt plus fille ou femme de France qui puisse tricoter en présence de chat.

-         Que fait-il de son tricot, des lés d’amour ?

-         Si ce sont des poèmes on dit des lais, si ce sont des bordures tricotées, on dit des lés.

-         Disons alors des lés de lais qui ont la douceur du lait.

-         On dit la douceur du miel.

-         Tu m’embêtes à toujours me reprendre.

-         Le vocabulaire c’est important, tu sais.

-         Surtout s’il joint le geste à la parole.

-         Pourquoi me dis-tu çà ?

-         Je parie qu’il ne sait pas faire patte de velours sans y mettre ses griffes.

-         Il doit trouver que çà fait viril.

-         Moi, je trouve çà plutôt macho. Je voudrais bien en écouter un de ses lais d’amour. J’espère que ce n’est pas un de ces fleuves de lait que l’on déverse devant les sous-préfectures.

-         Tu ne pourrais pas laisser l’actualité de côté pour une fois. Écoutes plutôt.

 

À une princesse de loin

 

Écoute la chanson bien douce

Qui ne «  chate » que pour te plaire

Elle est douce comme la mousse :

Amour lointaine est toujours claire.

Elle est pour toi, ma mie lointaine

Qu’on ne trouve que sur le web

Croisés en robe de futaine

Pour te voir armaient une nef…

Moi je "chate" jusqu’à plus souef

Pour l’inconnue toute caline

Amor de loin qui sur le web

Prend des douceurs qu’on dit félines.

À toi ma princesse lointaine

Frimousse, Minette, caresses

Vous êtes toutes mes princesses

Amies lointaines sur la toile

Etoiles parmi les étoiles !

 

- Ce n’est pas terrible me dit Mouss’ Il a encore des progrès à faire le fiston.
Photographies de Jean Nogrady

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 07:03

Tandis que nous devisions ce matin, mon chat se mit à me parler d’un chat russe qu’il avait connu dans une autre vie.

      -         C’est comment un chat russe

      -         Un chat gris militant jusqu’au bout des ongles.

      -         Et que te disait-il ?

      -         Il me parlait d’un paradis des travailleurs.

      -         Comment le savait-il que c’était un paradis ?

      -         Il y avait plein de camps de travailleurs d’où l’on partait construire les lendemains qui chantent.

      -         Des camps de jeunesse ?

       -         Pas tout à fait. Ils appelaient çà des goulags

-         Des goulags pour chats ?

-         Non, les chats surveillaient les goulags.

-         Que faisaient-ils ces travailleurs ?

-         Ils avaient le projet d’un immense lac sibérien qui changerait les climats du globe

-         On parlait déjà du réchauffement de l’atmosphère ?

-         Pas exactement, la France serait devenue toundra et la Mer du Nord banquise.

-         C’est peut-être là la solution au réchauffement de l’atmosphère. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ?

-         Ils n’ont pas eu le temps : ils ont irrigué le Turkestan.

-         Ils ont humecté l’atmosphère ?

-         Ils ont asséché le Baîkal

-         Et quoi encore ?

-         Des plans quinquennaux. Tu ne te souviens pas, tu étais trop jeune. Nous les attendions tous les cinq ans comme de nouveaux miracles industriels

-         Et çà donne quoi ?

-         Des tonnes de charbon et de métal, des cités radieuses, des champs de blés superbes. Lysenko et les autres…. On est passé de 10 quintaux à l’hectare à 60 et plus si affinités.

-         Des OGN ?

-         Je ne sais pas. Les Russes étaient premiers en tout en ce temps là. L’homme dominait l’homme et la nature, les pliait à ses volontés soviétiques.

-         Comment ton chat savait-il tout çà ?

-         Il avait une belle étoile rouge sur sa chapka

-         Tu ne crois pas que c’était un espion qui venait du froid ?

-         Un chat ne trompe jamais un autre chat.

-         Que reste-t-il de son paradis ?

-         Des milliardaires qui viennent aujourd’hui en Europe acheter de l’Armagnac chez la marquise de Montesquiou pour remplacer la vodka prolétaire qu’ils ont refilée à nos bobos.

-         Que me racontes-tu là ?

-         Ce que j’ai vu à la télé.

-         Comment sont-ils devenus milliardaires ?

-         Par la force des poignets prolétaires

-         Et aristocrates ?

-         Le mur d’argent a toujours été la meilleure savonnette à vilains.

-         Ils ont abattu le mur d’argent ?

-         Ils n’ont pas eu le temps Comment veux-tu que des gens qui vivent misérablement à plusieurs ménages dans un appartement puissent s’opposer aux milliardaires ?

-         Parce qu’en plus, ils ont inventé la colocation ?

-         Bien sûr, ils ont tout inventé.

C'était il y a longtemps, très longtemps. Selon que vous soyez puissants ou misérables…

Photographies Antine@ et Régine Rosenthal
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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 06:59

-    -         Tu as entendu, dit mon chat, ce que t’as dit le médecin ?

     -         Quoi encore ?

     -         Pour appeler la clinique d’Arcachon depuis ton domicile arcachonnais tu appelles le 03

     -         Et alors ?

     -         Le 03, c’est Strasbourg

    -         Et quand j’appelle les pompiers d’Arcachon, ou le Samu, je passe par Bordeaux

     -         Je ne te le fais pas dire

     -         Quand j’appelle Veolia, je passe par Toulouse

     -         C’est encore vrai

     -         Quand j’appelle la MGEN je passe par …je ne sais plus mais pas par ici.

     -         Tu me fera toujours rire

     -          Pourquoi rirais-tu ? 
-         Je pense au 22 à Asnières. Tu ne trouves pas que Fernand Reynaud était d’avant garde

-         C’est le boulot des artistes d’être d’avant-garde : « Allo  New York, passez moi le 22 à Asnières ».

-         Çà viendra sûrement.

-         Comment en es-tu sûr ?

-         Déjà quand tu reçois des appels publicitaires d’entreprises voisines, ils viennent de Dakar ou de Tunis.

-         Comment le sais-tu ? Les appels sont toujours masqués

-         Un certain frémissement dans la voix.

-         Tu veux dire qu’on n’arrête pas le progrès ?

-         Si tu veux, mais je veux dire aussi que la géographie en prend un sale coup et un  certain coût avec les glaces qui fondent, les stations de sport d’hiver qui foutent le camp…

-         Pour l’avion, si tu veux aller de: Bordeaux à Bastia, tu passes par Paris, c’est plus court

-         Plus court ?

-         Mons long si tu veux.

-         Et en voiture ?

-         Pour l’autoroute, c’est pire, tu veux aller à gauche et la flèche indique à droite. Pour les distances aussi, pas moyen de savoir où l’on va : il n’y a plus de borne hectométrique, de borne kilométrique, de distance tout court. On ne sait jamais où l’on est, et même si c’est loin qu’on va.

-         Qu’est-ce que çà peut te faire : tu prends ton GPS

-         Je n’en ai pas. Et puis, j’aime pas qu’il m’engueule quand je me trompe.

-         Il faut t’y mettre mon vieux. Si on n’arrête pas le progrès il faut bien que tu le suives. Et en courant, encore.

-         Tu m’ennuies. Si çà continue, je vais aller dans la lune parce que là, au moins, je sais où c’est, que c’est loin et qu’on y va directement. « Allo ! la lune c’est pour le prochain voyage ».

-         Voyez avec votre agence de proximité.

Photographies de Jean Nogrady

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 05:51

-         Le coût de la santé pour les ménages a augmenté de 40 à 50 %

-         Pas étonnant

-         Les familles seraient-elles devenues plus fragiles ?

-         Pas du tout.

-         Est-ce à cause du réchauffement de la planète ?

-         Je ne crois pas, je croirais plutôt que c’est à cause du réchauffement médical.

-         Les médecins ont-ils été augmentés ?

-         Nenni

-         Pourquoi donc alors ?

-         Je suis allé chez mon médecin l’autre jour. Consultation. Il m’a dit allez voir mon confrère spécialiste. J’y suis allé. Lorsque j’ai pris rendez-vous le confrère m’a dit : revenez chez votre référent pour qu’il vous fasse une ordonnance de prise de sang. Consultation. J’ai fait faire la prise de sang. Consultation. Je suis revenu chez le spécialiste. Consultation. Mais là il m’a dit : vous me payez soixante euros, je vous fait une feuille à cinquante et vous serez remboursé quarante-quatre.. Encore heureux qu’il n’y ait pas eu d’autres examens.

-         Pour l’hôpital, pareil. Un malade est envoyé, après entente, de l’hôpital d’Arcachon à l’hôpital de Bordeaux pour subir une opération grave. Ambulance, attente de 2 heures aux urgences pourtant averties, re-belote pour les analyses…

-         Ils n’ont pas confiance en leurs collègues à ce que je vois.

-         Comme au jeu de l’oie, il faut repasser par la case départ.

-         Tu te souviens de ce vieux paysan qui nous disait : plus ils ont de diplômes et moins ils en savent

-         Qu’en savait-il ?

-         Avant ils n’avaient pas besoin de tous ces examens supplémentaires. On allait voir un médecin, racontait-il à qui voulait l’entendre, il vous disait : « voici ce que vous avez, vous prendrez telle potion »et c’était fini

-         C’était fini ?

-         Oui on guérissait ou on crevait

-         Mais on guérit beaucoup plus aujourd’hui

-         Mais mon bon Monsieur, on finit toujours par crever.

 

Mon chat, qui écoutait la conversation a voulu intervenir.

-         Normal dit-il, c’est l’engrenage.

-         L’engrenage ?

-         Oui le principe de protection

-         Çà, c’est le prétexte. On a toujours eu tendance à surcharger. Souviens-toi de La Fontaine « Et Monsieur le Curé de quelque nouveau saint charge toujours son prône »

-         Mais il ne s’agit pas de Curé !

-         Il s’agit de technique à prétention scientifique. C’est pareil.

-         Parce que, pour le vétérinaire, ce n’est pas pareil ?

-         Oh que si mais ils n’ont pas de dépassement d’honoraire

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’ils ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale et qu’il est difficile de parler de dépassements quand les prix sont libres.

-         Et quand est-ce qu’on sort de l’engrenage ?

Eh ben, quand on est broyé. C’est une bonne machine, tu sais, bien huilée.



Photographies de Régine Rosenthal et Hélène Durand
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