- tu m’as bien laissé tomber
avant-hier pour aller écouter le Maire parler des questions de quartier. Qu’est-ce qu’il a dit ?
- qu’il allait donner une vélo à chaque habitant
- étant l’âge de ses administrés, tu ne crois pas qu’il pourrait leur donner un fauteuil roulant ?
- mais il a fait plein de pistes cyclables.
- Il n’a qu’a faire des pistes pour handicapés.
- C’est tout ce qu’on y a dit
- Non on a parlé des SDF, ces galeux d’où nous vient tout le mal
- Qu’ont-ils fait encore ?
- Ils ont brûlé les voitures, crevé les pneus, brisé les pare-brise
- Dans cet ordre ?
- Pas forcément. Tant qu’il n’y a ni bombe ni kamikaze…
- Tu crois qu’Arcachon en est là ?
- Sûrement pas
- Pourquoi en parle-t-on alors ?
- Il faut bien qu’on parle de quelque chose
-
Quoi d’autre ?- Qu’une femme de Paris installée à Arcachon depuis trois semaines
veut qu’on abatte un arbre de la rue parce qu’il lui cache la lumière.
- C’est arrivé à Diogène
- Mais Diogène n’a pas installé son tonneau face à un arbre.
- Et puis il y a des trous dans certaines chaussées
- C’est vrai qu’il y a trois classes de chaussées : celles qui sont état médiocre, celles qui sont en mauvais état, celles qui sont en très mauvais état.
- Et que fait-on ?
- On en fait l’inventaire.
- Et l’éclairage ?
- Quoi l’éclairage ?
- J’espère qu’on ne va pas le renouveler parce que trop de lumière me gène la nuit. Je préfère le clairs de lune et puis, la lumière des rues, çà réchauffe la planète.
- Il y a aussi les rues à sens unique qui devraient changer de sens
- Pourquoi changer de sens ?
- Parce qu’il y a des sens gênants pour certains riverains qui n’aiment pas les sens uniques..
- On devrait changer le sens des rues tous les quart d’heures. Tout le monde serait content.
- On pourrait aussi interdire les rues à tout véhicule qui n’appartiendrait pas à un riverain
- Çà a été demandé ?
- Oui, surtout l’été, pour que les rues ne soient pas encombrées par les touristes.
- Crois-tu que çà suffit ?
- Non parce qu’il y a les décibels des motocyclettes, les planches à roulettes..
- Moi qui voulais en acheter une
- Ce n’est pas le moment.
- La future piscine aura cinq corridors
- Tu veux dire cinq couloirs
- Peut-être. Tu sais que l’eau çà ne m’intéresse pas.
- Il y a aussi les crottes de chiens des touristes
- Parce que les autres…
- On leur donne des pilules constipantes.
- On n’a pas parlé de chats
- Non, ils ne laissent pas de crottes sur le trottoir ni de sachets dans les caniveaux
- Des sachets ?
- Des cartes de visite, si tu veux.
- Nous ne sommes pas dans le collimateur des usagers de la ville ? Ils n’ont rien à nous reprocher ?
-
Pas encore
- Tant mieux. Pour vivre heureux, vivons couchés
Et mon chat est parti de ce pas se coucher en rond à sa place préférée.
Photos d'Hélène Durand, Régine Rosenthal et Annie Delobez