- Samedi mon chat cherchait un
médecin pour sa mie
- Pour sa mie samedi ?
- oui samedi, çà te dit rien samedi ?
- Si, c’est un jour sans
- Sans médecin mais pas sans maladie.
- Elles savent pas, les maladies, qu’il y a des jours sans médecins ?
- Les maladies devraient être en vacances en même temps que les médecins.
- En terme médical, les vacances de médecins, çà se dit des colloques.
- En réalité ?
- Il sont au lit. C’est bien leur tour, après tout.
- Et qu’est-ce qu’il a fait ton chat ?
- Il a appelé le 15
- Je connaissais 22 les flics, mais pas le 15
- Fais le 15, s’ils ne peuvent pas se déplacer, ils te donnent une consultation par téléphone.
- Pourquoi ils ne pourraient pas se déplacer ?
- S’ils sont malades
- Le 15 était malade ?
- Non. Il a répondu
- Et qu’est-ce qu’il a dit, le 15 ?
- Il a dit comme çà : « je n’ai pas encore les noms des personnes à appeler. Faites les numéro de tous les médecins d’Arcachon : il ne fait pas beau aujourd’hui, ils ne sont sûrement pas en bateau. Il y en a peut-être un qui répondra »
- Et qu’est-ce qu’il a fait ton chat ?
- Il a mené sa mie samedi à l’hôpital
- Il n’avait pas trouvé de médecin de garde à Arcachon ?
- Il n’a pas insisté : il avait peur de tomber sur un médecin obligé de garder le lit pour cause de grippe porcine.
-
Que lui a-t-on dit à l’hôpital ?
- Que les urgences étaient surchargées, qu’il lui faudrait attendre longtemps.
- Et qu’a fait ton chat ?
- Il a attendu quand même
- Et sa mie ?
- On lui a fait passer tous les examens possibles ; radio IRM, RMI, la totale, quoi…
- Pourquoi, puisqu’ils étaient surchargés ?
- Pour montrer qu’ils sont plus surchargés que surchargés.
- Et sa mie qu’est-elle devenue ?
- Elle s’en est sortie. Merci.
- Contente ?
- Oh tu sais, elle, pourvu qu’on la palpe.
- On l’a laissé repartir ?
- Bien sûr, ils n’allaient pas la garder, ils n’avaient plus de lits
- Ils lui ont bien recommandé quelque chose tout de même, avant qu’elle parte ?
- Oui, si çà n’allait pas mieux, le soir, d’appeler le 15.
Photographies Vicent Gallière