14 juillet 2011
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17:10
À quelques pas du Teich Gujanais et Testerins ont tourné cul au vent leurs vieilles maisons basses pour éviter la pluie en rafale sur les portes et fenêtres qui jointoyaient mal. Ils enduisaient
de goudron au noroît leur côté pile clos sur la emr. C
es habitations vénérables étaient jetées à la volée sans ordre sur ce sol de sable où elles ne s’enrochaient pas.
Depuis 1936 Gujan et Mestras sont unis par un trait d’union qui les rend aussi insécables que des frères siamois. Ainsi unis Gujan et Mestras ont sept ports comme la Grèce avait sept villes, ce qui fait une fameuse armada au jusant des
malines. Avec le temps les ports se sont détachés des hameaux qui leur donnaient leur nom et ont accentué leurs différences.
Photographie de Régine Rosenthal
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paysage
14 juillet 2011
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09:53
- Tu as vu, Mije, le joli conte de Michel Doussy
- Qu'est-ce qu'ilk disait?
- Je ne peux pas te le dire comme çoà, c'est composé tu sais, mais je peux t'en faire un compte-rendu exprexx
- Vas-y je suis toute ouïe
La terre est tenue par les arbres,/
Le soleil par ses raysons /
Saturne ne quitte pas son anneau /
Comment fait donc la lune :
Pour tenir tout là-haut?
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paroles de chats
13 juillet 2011
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10:03
Les hommes ont
construit entre rive et rivage des viviers à poissons. Bien des chasseurs se sont embourbés dans ces bassins à deux niveaux entre les digues défendues des vents d’ouest par des rideaux de tamaris
échevelés. Les oiseaux aiment les deltas, c’est connu : les ibis en Basse Égypte et les flamands roses en Camargue. Ici, ce sont les cigognes. On ne les y guette plus que pour surprendre une
intimité en glissant un œil au mirador comme on ferait d’un passant en soulevant le rideau d’une fenêtre.
Avec la terre ferme poussent les maisons et parmi elles la plus prestigieuse : le château des Ruat, les derniers captaux de Buch au plus
près de Bordeaux et de son parlement, au seuil de leur fief. Les paons qui faisaient la roue devant la vieille demeure qu’a habitée le général Espinasse (Empire oblige en cette terre de conquête
impériale) ne sont plus les seuls oiseaux exotiques du Teich.
Pélican : oeuvre de Nicole Chatignol
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paysage
13 juillet 2011
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06:57
- Pourquoi les syndicats qui s'occupent du stress au travail en
créen-t-il dès qu'on part en vacances en bloquant les ports, les aréoports, les routes...?
- Pour qu'on ne l'oubie pas
- Le stress ou le syndicat
- Les deux mon Mije
Photo de Régine Rosenthal
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paroles de chats
12 juillet 2011
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10:08
- Dis-moi, Mije, qu’est-ce que çà ?
- C’est Bernard Palissy
- Mais il est mort
- S’il n’était pas mort, il serait encore en vie
et on n’aurait pas besoin de lui rendre hommage.
- C’est un hommage, çà ?
- Un peu son monument au mort arcachonnais
- Il est venu à Arcachon ?
- Peut-être. De toute façon il a brûlé ses meubles
sous un barbecue en forme de plateforme `chanquée’
- Chanquée ?
- Sur pilotis si tu veux. Tu seras toujours nulle
ma fille
- Et il fait cuire quoi ?
- Un plat façon Bassin dans lequel il a mis, en
place de ses serpenteaux et lézards de bons produits du Bassin ; des coquillages, des anémones, un hippocampe, des poissons
- Un poisson rouge ?
- Le plus beau du rouge.
- En relief ?
- Tu ne sais pas que c’est Bernard Palissy qui a
inventé la barbotine.
- Tu crois ?
- Au fond ; je n’en suis
plus tout à fait sûr. Tu m’embêtes à la fin. Regarde et tais-toi.
Hommage à Bernard Palissy - composition de Nicole Chatignol
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académiquement
12 juillet 2011
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06:34
Les femmes
venaient autrefois à Leyre rincer la « bugade » en troupes joyeuses de lavandières hélées par des « radchaïres » qui descendaient la rivière debouts sur leurs radeaux de
troncs d’arbres. Depuis qu’on ne livre plus le bois par voies d’eau "les radchaïres" sont remplacés par des canoéistes qui descendent la rivière avec la célérité de forceurs de blocus cherchant à
échapper aux Indiens. C’en est bien fini pourtant du « fleuve impassible » et nos modernes cascadeurs échappent d’autant mieux aux « peaux-rouges criards » que les rives de la
Leyre ne servent plus de refuge qu’à quelque romantique fillette lisant au bord de l’eau en mal de solitude.
Étrange rivière que cette Leyre qui draine sur son fond rouillé toute la fraîcheur des bois penchés sur elle comme l’ont voulu les bonnes fées de
la lande et qui, parfois gonflée jusqu’à envahir les prés et les chemins, cerne les arbres comme autant d’îlots d’où s’échappent les racines, comme des cordages. Au débouché du Bassin, elle se
fond dans l’eau de mer, satisfaite de l’y trouver plus détachée de l’Océan que lorsqu’elle devait aller à Lège l’y chercher.
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paysage
11 juillet 2011
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- Tu as vu, Mouss' j'ai un portable
- Et que vas-tu en faire?
- Téléphoner aux copines
- Tu est contente?
- à moitié
- Pourquoi à moitié?
- Parce que ma maîtresse va toujours me téléphoner pour savoir où je suis
- Et tu vas le lui dire?
- Surtout pas. Avec un portable, elle ne peut pas savoir
- Alors ce fil à la patte, il est plutôt élastique
- Ce qui m'ennuie, c'est que la police peut savoir où je suis
-Tant que tu n'est pas présumé coupable...
- Je sais bien mais j'ai un copain qui est chien- policier.
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rêves de chats
11 juillet 2011
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Ce qu’on rencontre
d’abord dans ce marais de « fond du Bassin » qu’arpentent écluses et passerelles, c’est quelque vieux chêne mort debout, n’attendant plus que la tempête pour le coucher un jour parmi
les roseaux comme pour illustrer une fable de La Fontaine. C’est aussi la parade des oiseaux qui se mélangent et se provoquent en quelque défilé de mannequins. Ce « fond » est leur
domaine, leur refuge et le nid de leurs amours. Son silence n’est percé que par quelques bruits purs comme le vent, un oiseau qui s’éveille, un ragondin qui plonge.
Le Bassin fut longtemps le domaine du filet, qu’on l’étende en « palet » sur les piquets pour saisir le poisson aux ouïes et le
garder suspendu au jusant comme linge au séchoir en attendant qu’on vienne l’y détacher ou qu’on le traîne dans le chenal pour ramener sur la plage des tas sautillants d’espèces mélangées. Il n’y
a plus ni « palet » ni « trahine ». Il n’y a pas davantage de « fouëne » à la sonde en avant des pieds (« en avant, en avant, tu vas finir par t’estropier mon
garçon !) La pêche s’est urbanisée. C’est la même qu’on trouve sur tous les quais du monde et toutes les jetées : un concours de patience. L’âge ni le sexe n’y font rien. On ne doit ni
se parler, ni détacher ses yeux du bouchon. Pas commode de flirter dans ces conditions. Indispensable pourtant, paraît-il, pour apprécier une femme.
Boîte à l'oiseau Nicole Chatignol.
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paroles de chats
10 juillet 2011
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Au pays des huîtres il était normal qu’il y
eût quelques perles. Les syndicats d’initiatives ne me démentiront pas. Taussat et Cassy ont acquis depuis longtemps leur autonomie touristique, Taussat en particulier, depuis son inauguration en
août 1878 à l’initiative d’un riche propriétaire, et son développement autour du Yachting Club créé en 1901. En vacances, le temps ne se mesure pas à la trotteuse des secondes mais aux mouvements
de la marée. La lune se mêle aux indications solaires pour en adoucir l’automatisme. Le sachant, nous la regardons avec plus d’amoureuse complicité.
Toute la côte, ici, se para aux fêtes des huîtres. Leur consommation n’attend pas ces fêtes propriatoires liées aux époques du frai.
À celui qui l’interrogeait pour savoir s’il allait loin, le juif errant répondait ‘loin d’où ? ». Au visiteur perdu dans ce fond insolite, nous pouvons toujours
demander : « le fond de quoi ? » Dans l Bassin, le fond est toujours en face. On voit mieux le fond que ce qui est à côté : le Pilat depuis le Ferret, les lumières
d’Andernos depuis Arcachon, la phare depuis Audenge, les château d’eau d’Audenge et de Gujan depuis partout. La différence, c’est que le fond du bassin ne se voit de nulle part.
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paroles de chats
9 juillet 2011
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10:01
- Tu as vu, Mouss' les gens en vacances?
- Qu'est-ce qu'ils ont les gens en vacances?
- Ils sont pressés, stressés, font l;a gueule, engueulent les gens; bousculent les bicyclettes avec leurs autos?
- Et que leur dis-tu?
- Rien, c'est eux qui disent : ce sont mes vacances, j'y ai droit.
- Je sais ils ont des gens qui s'occupent du stresse au travail mais personne ne s'occupe du stress en vacances
- C'est pour çà qu'il faut supprimer les vacances
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paroles de chats