23 juillet 2011
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Il y a un peu plus de deux siècles que la chapelle bâtie par Thomas
l’Illyrien pour sa vierge d’albâtre a été déplacée. On finit par la figer dans le flanc d’une basilique. Des siècles d’ardents pèlerinages ont cédé la place à la pastorale du tourisme. La
bénédiction du quinze août (tourisme oblige) et les croisières de prières ont remplacé les marches à pied des Testerines qui furent si longtemps, comme elles le chantaient en marchant, à la
Vierge fidèles. L’église prête son carillon aux évènements religieux, sa flèche aux repérages des routes mais sa croix n’est plus saluée par les bateaux qui ont oublié les traditions.
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22 juillet 2011
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Malgré son casino, Arcachon est une fondation ecclésiastique. Non
seulement en vertu d’une Vierge recueillie au Bernet après une tempête en 1519 mais aussi à cause de l’abbé Mouls, curé d’action, bâtisseur d’églises, intermédiaire avisé entre Pereire et
Roumégous (l’acquéreur et l’un des gros propriétaires de la dune). Arcachon le vénérait en ses jeunes années et l’Empereur le décorait. Mais ce « diable » de curé, ambitieux comme un
évêque de la Renaissance, aussi agité qu’un moine ligueur, à peu près aussi discret que frère Jean des Entommeures devant les envahisseurs saccageant sa vigne, sentait visiblement le soufre pour
Monseigneur Donnet, primat d’Aquitaine et pair de France. Il l’enlevait à sa ville avant de favoriser son exil et d’organiser son oubli.
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21 juillet 2011
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Les habitants de la Ville d’Hiver d’Arcachon sont si fiers de leurs maisons qu’ils invitent toutes les gloires à la habiter : celles d’hier plus que celles
d’aujourd’hui qui ne sont pas encore classées. Voilà pourquoi vous pouvez y rencontrer la Maréchale de Saint-Arnaud, Marie de Régnier, Pierre Louys, Alphonse XIII et sa « promise »,
Louis Veuillot sortant de Molière, Élisée Reclus et son épouse américaine. D’Annunzio a choisi le Moulleau.
Les charpentiers, dans les décors de bois des balcons et des vérandas, comme dans la dentelle des avant-toits, ont reproduit à l’infini les découpes avec cette répétition dans les détails que ne
peut assurer notre époque munie de tous les automatismes désirables. C’est qu’on se lasse vite aujourd’hui de la répétitivité des gestes qui requiert du temps, richesse perdue. Et nous les aimons
comme Harpagon sa cassette, ces vieilles guipures de bois.
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20 juillet 2011
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Tu as vu, Mouss', les banques font
des actions solidaires
- Qu'est-ce que çà veut dire?
- Que, lorsqu'il y a une catastrophe, les banques émettent des actions
- Pour quoi faire?
- Pour gagner de l'argent, les catastrophes aidant.
- Autrefois, les gens riches faisaient des bals de bienfaisance
- Je sais :" Une famine : chouette on va danser"
- C'est quand les rapins sont pauvres que les galiéristes gagnent de l'argent
- C'est quand on tue les miséreux que les marchands d'armes s'enrichissent
- Je n'aime pas çà.
- Tu as tort, ce sont leurs enfants et petits-enfants qui dirigent le monde.
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paroles de chats
20 juillet 2011
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On a beaucoup débattu
pour savoir s’il fallait écrire Pilat ou Pyla, qui se prononcent aujourd’hui exactement de la même manière mais non hier quand claquaient les syllabes. L’importance n’est pas dans la
prononciation, peut-être même pas dans l’étymologie ; elle est dans le graphisme, élément indispensable de la présentation de tout ce qui se vend. Si Pyla est une porte c’est que, depuis
Mille neuf cent quatorze, il s’ouvre aux constructions de villas.
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18 juillet 2011
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- Tu as vu, Mouss’, les Allemands refusent le foie gras
- S’ils n’aiment pas les bonnes choses, tant mieux pour nous
- Ce n’est pas çà, ils ne veulent pas qu’on gave les oies
- Ni qu’on parque les troupeaux ? Ni qu’on domestique les
chats ?
- Ça, ils ne l’ont pas encore dit. Et s’ils refusent le foie gras, c’est
parce qu’ils ont peur que les anti-gavage viennent saccager leurs stands
- C’est comme s’ils interdisaient les ateliers de vêtements parce qu’ils
ont peur d’un commando de nudistes alors que tant d’hommes et de femmes adorent les chiffons.
- Ils auraient raison mais pas pour ça, parce que ces ateliers sont souvent des officines
d’esclavage clandestin. Mais çà, ils n'y pensent pas.
- Ils nous ont déjà supprimé les petits oiseaux, le lait cru…pour vanter
les graines bio à germer.
- Tu crois qu’il n’y a pas d’autres sujets de compassion que le gavage des
oies et que tout çà, ce n’est pas hypocrisie et compagnie.
- N’oublies pas que les oies ont sauvé Rome
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le monde tel qu'il est
18 juillet 2011
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C’est pour
mieux garder le Pilat dans leur giron que les Testerins y ont fait construire une voie directe, évitant aux voyageurs assoiffés de dune les tentations de la ville, surtout celle d’à côté. Ils
font tout pour garder ce sable qui les inquiétait tant au XVIIIème siècle. Et si l’on parle encore de l’invasion de la forêt par la dune, c’est pour intéresser les touristes. On ne remerciera
jamais assez le courant sapeur de la passe sud d’avoir dénudé le Sablouney (c’est le nom que portait la dune au siècle dernier, quand elle était boisée) pour en faire un site touristique – e que
n’aurait jamais été une dune couverte de pins. La dune nouvelle fait de 104 à 114 mètres à l’altimètre du tourisme. Son sommet bouge sans arrêt mais les touristes ont besoin de certitudes.
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17 juillet 2011
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Est-ce pour
rappeler ses sympathies révolutionnaires des années 93 que la municipalité de La Teste a gardé les deux lanternes qui encadrent la façade de la maison Lalanne ? C’est une
des « maisons nobles » de La Teste avec guirlandes de pierre et perron de fer forgé au-dessus de la lourde porte centrale. Restaurée, elle s’est munie, à l’italienne, d’une fausse
fenêtre peinte à la place de celle qu’un esprit trop rigoureux pourrait croire volée ou perdue, ou détériorée par le temps.
Autrefois La Teste avait deux quartiers : celui des marins au nord – désert aux malines, dimanches compris- et celui des résiniers au sud –
désert en semaine. Les hommes en bleu à part des hommes en rouge, ainsi distingués par la couleur de leurs pantalons. Le marché et les grands magasins les ont oubliés : les résiniers ont
disparu, les parqueurs ne s’y montrent plus.
Peinture de Malrieux
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16 juillet 2011
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Les réservoirs à poisson à
l’eau tamisée par des écluses bardées de toile de jute opposent un solide barrage entre les ports du Teich et de la Mole. Les ostréiculteurs qui se sont installés à la Barbotière près du Lycée de
la mer viennent du Canal tout proche aujourd’hui endormi à l’ombre des cabanes devenues vétustes en quelques années comme touchées par la malédiction qui y frappait naguère les confiseries de
sardines, fortes bâtisses de briques désormais désertes en bout de darse. Et l’on n’oublie pas au pied du vieux moulin de Larros branlant de toutes ses pierres rouillées et fermé par mesure de
sécurité que, sur ces quais en pente, on laissait glisser pinasses et cotres sardiniers avec la solennité que requièrent les baptêmes.
Tout près de là Gujan dispose, au pied de l’église, du plus authentique cimetière marin ayant jamais existé (celui de Valéry est au sommet de la
colline de Sète). La marée y remonte la pinasse et plus d’un vieux matelot que la mer a oublié de prendre ou accidentellement rendu au rivage a dû plus d’une fois s’y sentir chatouiller l’âme par
le flot.
Photo Jean-Christophe Lauchas
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15 juillet 2011
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- Pour t’inscrire, il me faudrait une fiche d’identité. Qui
es-tu ?
- Je suis de la Gouttière comme
d’autres sont de La Rochefoucuald
- Où es-tu née ?
- Chez moi, sous ma mère dans une caisse remplie
de chiffons
- Quel âge as-tu ?
- Un mois à la nouvelle lune
- Quels sont tes jeux, tes plaisirs ?
- Porter à ma maîtresse ce qu’elle cherche :
le poisson à frire qu’elle a oublié dans son sac plastique, mon jouet pour qu’elle joue avec (elle me le renvoie pour que je lui rapporte),, les « irrésistibles qui sont dans le deuxième
tiroir qu’il m’arrive d’ouvrir…
- Qu’aimes-tu surtout chez ta maîtresse ?
- Les pieds quand elle veut rentrer dans son lit.
- As-tu des amis ?
- Bella, le chien de sa cousine.
. J’espère que tu ne vas pas mettre tout çà sur internet. J’ai droit à mon intimité.
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goût de chat