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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 06:56

Mije 1-         Dis-moi, Mouss’, les hommes mangent des pommes. Pourquoi on n’en mange pas, nous, des pommes ?

-         Parce que ce sont les fruits de la discorde.

-         La discorde, qu’est-ce que c’est, un poison ?

-         Tu ne crois pas si bien dire.

-         Allons, explique

-         C’est en croquant la pomme que les hommes ont perdu le paradis.

-         Et ils nous l’on fait perdre, à nous aussi ?

-         Non, parce qu’on n’était pas né.

-         On est né comment ?

-         J’ai entendu dire que c’est Noé qui nous a fait naître en pressant le nez d’un lion parce qu’il était né trop de souris en quarante jours dans l’arche.

-         On est né d’un nez le dernier jour du déluge ?

-         À peu près.

-         Je comprends alors pourquoi on n’aime pas l’eau . Çà n’explique pas pourquoi on ne mange pas la pomme alors puisqu’elle ne nous a rien fait perdre. 

-         Le principe de précaution : c’est par elle qu’une sorcière a empoisonné Blanche neige.

-         C’est pas bien çà.Mije au revoir

-         Et puis nous lui devons la guerre de Troie.

-         Mais c’est catastrophique tout çà.

-         Il arrive que des jeunes filles aiment croquer la pomme, même en classe.

-         C’est le fruit défendu, en classe ?

-         Non mais ce qu’elles ne savent pas c’est que c’est après avoir croqué la pomme qu’Eve s’est sentie nue.

-         Alors j’aime mieux pas croquer la pomme parce que je l’aime bien ma fourrure Isablle et que je veux la garder. Je ne croquerai pas la pomme même si c’est une pomme d’or du jardin des Hespérides.

-         Tu sait, il ne faut pas trop jurer. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver

 

Photographies de Régine Rosenthal

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 06:32

 

1.jpg-          Tu as vu, Mije, Gabriel a eu le grand prix des poètes africains, comme Senghor

-         Gabriel qui ?

-         Okoundji, le Prince des poètes africains

-         C’est quoi un poète africain ?

-         Un Congolais qui parle aux arbres

-         La belle affaire, moi je grimpe dessus.

-         Il écoute la lune

-         Et qu’est-ce que tu crois que je fais quand je vais sur les toits ?

-         Tu pourrais être du pays des panthères

-         Comme lui. Je ne suis pourtant pas un poète congolais.

-         Tiens, je vais te raconter une histoire. Un jour que j’entrais au jardin du Luxembourg, deux gardes républicains se sont mis au garde à vous.

-         Tu n’avais jamais vu çà ?

-         Jamais. J’ai regardé à droite et à gauche. Un gros Monsieur noir m’a dit : »C’est pour moi, çà »

-         C’était un poète ?

-         Non, on ne se met pas au garde à vous pour des poètes, on leur fait discours.

-         Qu’est-ce qu’il était ce Monsieur ?

-         Un homme politique

-         On se met au garde à vous pour tous les hommes politiques

-         Que non : il était seulement Président du Sénat.

-         Comment s’appelait-il ?

-         Gaston Monnerville

-         Tu m’en diras tant. Mais dis donc, ton Okoundji, il ne regrette pas le Congo ?

-         Tu sais, ici il a l’ample, la superbe Garonne.1-copie-10.jpg

-         C’est égal, c’est pas pareil.

-         Tu connais pas le poème d’Émié ?

-         Qu’est-ce qu’il dit de la Garonne, Louis Émié ?

La ville au clair de lune

Le fleuve qui a raison

D’être un beau bras replié

Sur sa jeune confidence

- À bientôt Gabriel. Bravo. Félicitations

 

 

Photographie Régine Rosenthal

Terrasse: oeuvre de Nicole Chatignol.

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 06:03

2.jpg-         Tu as vu, Mije, c’est la dégringolade

-         La dégringolade de quoi ?

-         Des médicaments bien sûr, tu n’as pas lu les journaux ?

-         Non mais j’ai entendu la télé.

-         Le médiator, les antalgiques, les anti-douleurs, les anti-gros et les anti-tabac

-         Tu veux dire que les médicaments ne soignent rien ?

-         Et en plus ils tuent

-         Qu’en fait-on ?

-         On les retire des pharmacies

-         Que va-t-il rester aux pharmaciens ?

-         Les pantoufles, les crèmes et les savonnettes

-         C’est remboursé par la sécu, tout çà ?

-         Non

-         Mais alors comment vont-ils gagner leur vie ?

-         Avec des pantoufles, des parfums, des crèmes et des savonnettes

-         Ce n’est pas dangereux ?

-         Tant qu’on n’a rien dit… Quoique, il doit bien y avoir des gens qui meurent après s’être parfumés.

-         Les crèmes surtout, c’est dangereux

-         À force de raboter les rides pour avoir la peau lisse.

-         Tu crois qu’on n’aura bientôt plus de médicaments ?

-         Si, Il y en a encore beaucoup au Vidal. Tu ne les épuisera pas tous.

-         Heureusement pour les farma-chiens .Y en a-t-il encore beaucoup de médicaments qui puissent tuer quelques personnes de temps en temps ?

-         Oh, tu sais, ceux qui meurent, il y a fort à parier qu’ils ont pris des médicaments juste avant.

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:39

 

 

B.jpg-         Alors, Mije, tu as fini d’écrire tes vœux ?

-         On a tout le mois pour çà

-         N’y compte pas trop les jours passent vite en janvier

-         Je veux bien mais je ne sais pas à qui répondre en premier

-         Tu connais le vieil adage : Mon Dieu protège moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge

-         Oui mais je ne sais pas toujours où sont mes amis

-         Ceux qui t’offrent leurs vœux, bien sûr.

-         Pas si sûr que çà. Il y a une copine qui m’a pourri la vie tout l’an passé et qui m’envoie ses vœux par internet

-         Qu’est-ce qu’elle dit ?

-         Mes vœux de bonne et heureuse année. Je vous souhaite santé, moral, réussite.

-         Bonne et heureuse année, c’est pour elle : elle dit MES vœux.. Santé, pour que tu ne lui claque pas dans les doigts. Moral pour que tu accepte ses tourments sans broncher, réussite : elle ne t’as jamais tiré les cartes ?

-         Qu’est-ce que je dois lui répondre ?

-         Ce que la poule répond au renard, le ver de terre à la poule, le rouge gorge au matou

-         J’aime bien le rouge gorge pourtant

-         Comme elle t’aime : des dents et à coups de griffe.

-         C’est çà qu’on appelle la trêve des confiseurs ?

-         Oui, le temps d’endormir les autres et de préparer ses armes. Elle t’avais présenté ses vœux l’an dernier ?

-         Oui

-         Alors attends de voir comment elle entrevoit la nouvelle année. 

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 07:05

 

         -      Dis-moi, Mouss', je vais aller  à la plage

         -   2-copie-11.jpg    Par ce temps, quoi faire?

         -       Ecrire un pl;agiat

          -      Mais un plagiat ce n'est pas écrire sur du sable à la plage.

         -       C'est quoi, alors?

-         C’est quand tu mets tes pieds dans les plats des autres ;

-         Les pieds seulement ?

-         Quand tu répètes ce qu’ils ont dit en disant que c’est toi.

-         Et tu crois que je vais répéter ce que disent les autres ?

-         Toi, non mais les chats fourrés qui font dans le plagiat, oui.

-         Ils font quoi ?

-         Ils vont chercher un livre épuisé à l’étranger

-         Anglais ?

-         Non tout le monde connaît l’anglais.

-         Chinois ?

-         Non il y a des sinologues distingués

-         Alors quoi, inuit ?

-         Non ils lisent tout le temps dans les pays froids

-         Alors quoi ?

-         Un livre d’un pays dont personne ne connaît la langue

-         Mais il faut un traducteur

-         C’est le plus difficile mais après personne ne peut t’accuser de plagiat

-         Pourquoi ?

-         Parce que pour t’accuser de plagiat il faut connaître l’original et si on ne peut pas lire l’original... Non,

tu écris un livre à toi, bien à toi et tu écris en titre PLAGIAT

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’on viendra le lire pour savoir sur qui tu as copié.

-         C’est pas bête, çà, je vais dire que je l’ai trouvé écrit en pattes de chat sur une peau de rat

Excellent. Tu fais des progrès en marketting.

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 07:03

 

 

-         Mais oui, Mouss’, j’aime bien les aiguilles, les aiguillettes, les aiguillages2-copie-8.jpg

-         Qu’est-ce que tu racontes là ?

-         Les aiguilles, j’adore détricoter, les aiguillettes j’en ai eu pour Noël, c’est très bon et les aiguillages…

-         Tu ne peux pas jouer avec, c’est trop gros.

-         J’aimerais pourtant faire partir le train de Nantes à Brest et le train de Brest à Nantes.

-         C’est déjà fait

-         Par un chat ?

-         Non par des chat-minots.

-         C’est parce qu’ils n’ont jamais eu de train électrique dans leur enfance.

-         Les chat-minots, ils font ce qu’ils peuvent.

-         Ils s’assoient sur le Chaix

-         Il n’y a plus de chaix-e dans les bibliothèques des gares.

-         Il n’y a plus d’horaires non plus. Je ne sais pas pourquoi les voyageurs les pillent, ils ne sont jamais suivis.

-         Avant, l’horloge de dehors elle avançait toujours de cinq minutes pour faire presser les voyageurs.

-         Et maintenant ?

-         Elle est souvent en panne.

-         Ils peuvent plus se presser, les voyageurs ?

-         Pour quoi faire, les trains ne partent plus à l’heure.

-         Et qu’a-t-on fait des chaix-es ?

-         De vieux rats les ont rongés.

-         Je comprends pourquoi les trains ne sont plus à l’heure.

-         C’est une histoire de vieilles lunes encore.

Non une éclipse de conscience professionnelle.

 

Photographie de Régine Rosenthal

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 06:20

 

1-copie-6.jpg-         Tu as vu, Mouss’ le suffrage universel il donne deux vainqueurs en Côte d’Ivoire

 

-         C’est parce qu’ils ne comptent pas pareil

 

-         Comment ils ne comptent pas pareil ?

 

-         Non l’un compte le nombre de voix et l’autre la force des voix

 

-         La force des voix

 

-         Oui, des voix armées

 

-         Alors la démocratie c’est quoi ?

 

-         Le résultat des urnes tempéré par les palabres

 

-         Les palabres, qu’est-ce que c’est que çà

 

-         Des discussions de marchand de tapis comme qui dirait de commis voyageurs électoraux..

 

-         Çà dure longtemps ?

 

-         Tu sais, la politique, c’est pas une question d’heure, c’est une question de temps.

 

-         On leur a jamais appris notre civilisation démocratique

 

-         Ce serait pas de la colonisation, çà ?

 

-         Oh, tu sais, il n’y a pas si longtemps on nous disait que tout çà c’était pareil l’éducation, la civilisation, la colonisation…

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 07:42

La Saint Sylvestre a été calme. -         Tu as vu, Mije, il y a encore eu des voitures brûlées

-         Tant mieux

-         Pourquoi ?

-         Elles ont tué Caramel et me tueraient si je les laissais faire

-         Ce ne sont sûrement pas celles là

-         Si ce ne sont elles, ce sont leurs sœurs.

        Pourquoi dors-tu sur la roue d'une voiture alors?

         Parce que chez moi, la nuit de la saint Sylvestre, elle est calme

        De toute façon Hors de feu  n’a pas dit combien il y en a qui ont été brûlées

-          Il a raison

        Boutefeu veut tout savoir

-         pas Boutefeu, les socialisses.

-         Ils ont raison aussi?

-      Oui

-         Pourquoi ils auraient raison tous les deux

-         Ce sont des voitures de pauvres

-         Hors de feu, il s’en fout, des pauvres.

-         Justement, et les voitures de pauvre, il s’en fout aussi.

-         Et les socialisses?

-         Ils sont comme Jehan Rictus. Y veulent faire chialer les jornaux. Y savent que plaind’ les pauvr’/ C’est comm' vendr' ses charmes/ C'est un vrai commerc’ un méquier.

-         Et alors ?

-         Y vont faire pleurer les foules

-         Elles s’en foutent les foules, c’est pas les leurs.

-         Mais le mélo a toujours fait pleurer Margot.

-         Pourquoi ils ne brûlent pas les voitures des riches ?

-         D’abord, elles sont à l’abri dans un garage. Ensuite, ils risqueraient de sérieuses poursuites

-         Les incendiaires, ils n’aiment pas les pauvres peut être ?

-         Si, c’est leurs voisins, leurs amis, leurs parents.

-         Pourquoi ils brûlent leurs voitures alors

Pour réchauffer les cœurs, un soir de fête. C’est leur prime à la casse, à eux, excepté qu’elle ne permet pas d’acheter une voiture neuve.

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 07:22

-         Que veux-tu aujourd’hui, Mije ?

-         Je voudrais voir diminuer la violence dans le métro

-         Chanel-dans-un-arbre-AF.27671.jpgLe métro, c’est un trou à rats. Normal qu’il y en ait de gros et gras à dents aigues comme des scies

-         Pas des rats, des chats qui sont violents aujourd’hui

 -         Des chats de barrières, à casquettes à carreaux?

-         Non, des chats de toutes sortes et des gens qui ne veulent pas se laisser voler.

-         Ils ont tort de ne pas se laisser voler. Quant aux chats…

-         Des chats de barrières en casquette à carreaux qui manient le surin à le perfection

-         Il n’y a pas que les chats de barrières

-         Je sais et c’est ce qui me désole, des chats au poil bien tiré, et de plus en plus jeunes

-         Des apprentis sans doute

-         Oui des apprentis qui ne savent pas s’y prendre et qui vous lardent de plusieurs dizaines de coups de couteaux

-         C’est la faute de la société

-         Tu as raison il y a qui n’ont pas d’argent et d’autres qui en ont trop

-         De leurs parents

-         Certains ne s’occupent pas d’eux, d’autres les couvent trop

-         De la drogue

-         Les uns la dealent, les autres se piquent ou fument

-         Que faut-il en faire, la Une des journaux ?

-         Il est bon de savoir. Au cas où çà nous arriverait.

-         Et que ferais-tu si çà t’arrivais ?

-         Je me laisserais voler

-         Voler ou tuer ?

-         Les deux.

-         Et tu serais bien avancé après.

Je voterais contre le gouvernement qui laisse faire tout çà

- C'est vrai que c'est déguelassa la violence des jeunes

- Et celle des vieux?

- çà, ce n'est pas notre affaire, c'est celle de la police.

 

Photographie Régine Rosenthal.

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 07:31

La-sieste-de-Chanel--Oslo-et-Mouchkine-F3201.jpg-         Dis-moi, Mouss’ je voudrais présenter mes vœux

-         Bon, je te prépare le micro.

-         Tu veux dire le clavier ?

-          Qu’est-ce que tu vas leur dire ?

-         « Mes chers cominternautes

-         Pas mal

-         L’année 2011 sera une nouvelle année. Elle sera longue. Nous la passerons ensemble pour atteindre 2012 qui sera une année exceptionnelle

-         Tu aurais pu promettre une bonne année 2011.

-         2011 sera une excellente année puisque je la passerai avec vous. Nous allons réformer bien des choses

-         Dis leur quoi qu’ils ne soient pas étonnés et se préparent à faire grève.

-         D’abord, je vais réformer la réforme. C’est ce que vous attendez tous. Je supprimerai la neige dans les aéroports pour la transporter sur les montagnes, je préparerai de nouveaux vaccins contre toutes les pandémies, je réintroduirai la biodiversité.

-         Dis-leur comment

-         En réintroduisant la souris blanche, le ver luisant et la chenille processionnaire.

-         Je crois que tu es allé trop loin.

-         Je soumettrai cette question à référendum. Que votre volonté soit faite, et qu'elle accompagne la mienne. Et maintenant, je vais aller dormir pour absorber les vapeurs éthérés des fêtes à répétition.

-         Tu as fini ?

-         Mes chers cominternautes, que les débuts de l’année vous soient doux dans l’ivresse. Je vous souhaite de bien rentrer chez vous sans faire de mauvaises rencontres comme celle de mes policiers aux coins des rues.

-         C’est tout ?

-         Oui mais tu vois, Mouss ‘, il va falloir que je supprime les coins de rues.

 

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