- Tu as vu, Mije, il y a encore eu des voitures brûlées
- Tant mieux
- Pourquoi ?
- Elles ont tué Caramel et me tueraient si je les laissais faire
- Ce ne sont sûrement pas celles là
- Si ce ne sont elles, ce sont leurs sœurs.
Pourquoi dors-tu sur la roue d'une voiture alors?
Parce que chez moi, la nuit de la saint Sylvestre, elle est calme
De toute façon Hors de feu n’a pas dit combien il y en a qui ont été brûlées
- Il a raison
Boutefeu veut tout savoir
- pas Boutefeu, les socialisses.
- Ils ont raison aussi?
- Oui
- Pourquoi ils auraient raison tous les deux
- Ce sont des voitures de pauvres
- Hors de feu, il s’en fout, des pauvres.
- Justement, et les voitures de pauvre, il s’en fout aussi.
- Et les socialisses?
- Ils sont comme Jehan Rictus. Y veulent faire chialer les jornaux. Y savent que plaind’ les pauvr’/ C’est comm' vendr' ses charmes/ C'est un vrai commerc’ un méquier.
- Et alors ?
- Y vont faire pleurer les foules
- Elles s’en foutent les foules, c’est pas les leurs.
- Mais le mélo a toujours fait pleurer Margot.
- Pourquoi ils ne brûlent pas les voitures des riches ?
- D’abord, elles sont à l’abri dans un garage. Ensuite, ils risqueraient de sérieuses poursuites
- Les incendiaires, ils n’aiment pas les pauvres peut être ?
- Si, c’est leurs voisins, leurs amis, leurs parents.
- Pourquoi ils brûlent leurs voitures alors
Pour réchauffer les cœurs, un soir de fête. C’est leur prime à la casse, à eux, excepté qu’elle ne permet pas d’acheter une voiture neuve.