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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 15:52

-         Alors, mon chat, je ne te vois plus ces jours-ci

-         La faute à qui ?

-         Les vacances, sans doute.

-         Si tu t’es engagé, tu assumes

-         J’assume, oui, mais je ne peux pas me diviser.

-         Mais il Chanel-chat-Siamois-AF.1225.jpgy a beaucoup à faire

-         Je sais mais la télé en parle, et la radio, et les journeaux

-         De quoi ne parlent-ils pas ?

-         Du bonheur de vivre au soleil près de l’eau

-         Ce n’est pas exactement un bonheur de chat

-         Sous un parasol

-         Un pin parasol tu veux dire

-         Sur un transat

-         Sur un coussin, je suppose

-         Sur une drap de bain

-         Sur un drap de lit

-         Tu n’aimes pas la plage, je crois

-         Pas énormément

-         Qu’aimes-tu ?

-         La compagnie pourvu qu’elle soit douce, caressante, et pas comme l’actualité, à rebrousse-poil.

-         Et toi, qu’as-tu fait ces jours-ci

-         Je suis allé à Bordeaux

-         Je croyais que tu n’aimais pas Bordeaux

-         Si mais pas quand il fait chaud.

-         Que trouves-tu à  Bordeaux ?

-         Bordeaux est une ville secrète qui a toujours caché son intimité mais revendique sa fierté. C’est une ville à découvrir dans tous les sens du terme.  

-         C’est pour çà que les écrivains bordelais en disent du mal ?

-         Les écrivains bordelais sont toujours un peu prisonniers de leur ville qu’ils n’ont pas fini de vivre comme s’ils vivaient là leur amour-désamour..

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 06:26

-         Alors, comme çà, tu n’aimes pas l’avarice ?

-         Je n’aime pas les ras

-         Les rats ou les ras7ec1e39

-         Les deux parce que les rats ils sont ras du poil

-         Çà ne les gêne pas de n’avoir pas de fourrure ?

-         Çà non, ils n’ont pas de tapis non plus

-         Pas de tapis

-         Ou des tapis ras où l’on voit les os à travers

-         Les os du rat ?

-         Non la trame du tapis

-         Tu préfèrerais les tapis moelleux

-         Les tapis moelleux, les coussins profonds et les édredons.

-         Les édredons ? Il n’y en a plus

-          Pour dormir c’était commode.

-         où dors-tu maintenant ?

-         je m’accommode. J’aimais bien près d’un bon feu dans la cheminée. 

-         Et les radiateurs ?

-         Un truc pour fakirs

-         Le soleil ?

-         Pas toujours disponible

-         Les genoux des maîtres ?

-         Quand ils lisent le journal, oui, je peux les en distraire mais pas quand ils sont sur l’ordinateur ?

-         Tu ne joues pas avec la souris ?

-         Oh la, la, je n’ai pas la place et c’est dur ces trucs là, la table, le clavier, la souris qu’il attache comme s’il avait peur qu’elle s’échappe.

-         Tu n’aimes pas l’ordinateur ?

-         Si je suis tout seul devant l’écran, çà va. Je ne comprends pas pourquoi ils disent que l’ordinateur çà favorise la communication.

-         Comment çà, je ne comprends pas.

-         Tu communiques, toi, avec tes enfants quand ils sont devant l’ordinateur et qu’ils ne te regardent même pas ?

-         Mais ils communiquent avec des gens qu’ils ne connaissent même pas.

-         La belle affaire s’ils ne me voient pas alors que je ne demande que çà : des caresses, des croquettes, des crevettes… Ils ne sont jamais là et, quand ils sont là, ils sont sur l’ordinateur. Et ma maîtresse, elle ne fait même plus de tricot. On s’amusait bien tous les deux avec la pelote de laine qui roulait et les aiguilles qui remuaient sans cesse.

Que veux-tu, les chats aussi vivent une époque moderne.

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 06:30

-          Alors, mon chat, quel texte as-tu à me donnr aujourd’hui ?

-          Rien de spécial. Et toi ?Amour de chat

-          J’ai envie de parler de l’avarice.

-          Un rat ? Ne compte pas sur moi pour çà.

-          Je me lance.

 

L’avarice

 

 

 

Il a invité quelques convives à goûter des fruits de mer . Il ne veut pas de homards, de langoustes, de crabes ni même de langoustines, à cause des pinces provocantes, pas de crevettes roses bonbon, qui sont friandises enfantines, pas d’huîtres non plus, trop grasses, provocantes, dispendieuses. Il aime bien qu’elles s’enferment dans un coffre-fort mais pourquoi ont-elles besoin d’en nacrer l’intérieur ? Pas étonnant qu’on les vole, qu’on les force, qu’on les viole. Sa cassette à lui, il la veut terne plutôt qu’irisée, même à l’intérieur. Étaler ses richesses, c’est trop d’indécence !

 Il aime bien les bulots, à cause de l’opercule sous lequel il cache ses secrets. Il apprécie leur aspect rocailleux mais il préfère les bigorneaux : il en a beaucoup plus pour le même prix et on met plus de temps à les extirper de leur coquille, un temps infini, convivial, pareil à celui d’un interminable repas. Une épingle suffit. De toute façon il reste toujours un peu de bigorneau dans le fond en colimaçon.. Les convives ne pensent qu’à mâcher : çà fait manger du pain et c’est moins cher que les fruits de mer. 

Le soir, quand les convives sont partis, il récupère les coquilles ; il les concasse ; il en retire les bouts de tortillons, assez pour se régaler, en solitaire, du meilleur du bigorneau. Il n’a pas tout perdu.

 

 

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 05:49

 

 

-         Dis moi, me dit Mouss’, tu as fait passer la gourmandise sans m’en parler. froid

-         Pourquoi, tu n’aimes pas les huîtres ?

-         Si, mais je préfère le lait, et en parler moi-même.

-         Les huîtres au lait ? Le Dr Lalesque en faisait un régime pour les tuberculeux.

-         Je me méfie des régimes de médecins. C’est comme si tu me recommandais ton pharmacien comme traiteur.

-         Que veux-tu alors ?

-         Que tu passes mon texte sur la gourmandise des chats.

-         Tu crois que les internautes apprécieront, après avoir lu le mien ?

-         Tu verras bien ce qu’ils te diront.

-         Alors, passe-le-moi, TON texte :

 

Il approche, flaire le lait, y met la patte puis le menton, secoue sa patte, trempe son nez dans l’écuelle, lèche la perle blanche, qui tremblote sur sa truffe rose comme un percing tout neuf, passe et repasse sa langue puis s’étire. Un chat ne fait rien de bien s’il ne s’étire pas d’abord.

Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche et le voici qui lape à petits coups gourmands le lait de l’écuelle. Son ventre respire, sa langue s’accélère, le lait s’amenuise.

Le gourmand boit en solitaire. Il s’arrête un court instant pour respirer puis replonge en redressant les moustaches pour ne pas les mouiller.

L’écuelle est vide mais il n’a pas fini. Il passe et repasse sa langue rose sur son nez humide pour essuyer jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à la dernière fragrance de lait. Quand il n’y a plus rien à laper, il s’assoit bien droit à l’intérieur de sa queue qu’il ramène autour de lui et de sa patte haut levée, il se caresse les moustaches puis s’en va, la queue en l’air se promener dans le jardin.

 

-         C’est tout ?

-         Oui, c’est tout.

-         Qu’as-tu à redire au texte sur la luxure ?

-         Rien, si ce n’est que je n’aime pas l’eau et que je préfère un bain de soleil parfumé à la marjolaine.

 

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 06:52

 Ils sont deux : elle et lui, devant un plateau d’huîtres qu’un écailler vient d’apporter ouvertes . La ANI_CAT.043.jpggourmandise se déguste à deux.. Elle saisit la coquille où baigne l’huître dans les éclats irisés de la nacre. Elle en suit les contours de sa langue qui s’anime entre ses lèvres gourmandes, ouvre ses narines aux palpitations du manteau qui frissonne. L’huître n’est à cet instant qu’une émanation de la mer.

.Pendant ce temps il vient se pencher sur elle, boire son regard et l’eau de l’huître. La chair grasse le tente. Va-t-elle se laisser faire ? La femme ou l’huître ? Pas besoin des jeux puérils de Casanova initiant Ermelina. : pas de bouche à bec comme les pigeonneaux, pas d’huître gobée sur un corsage qu’arrondirait la gourmandise. L’huître suffit, et le soleil, et la présence d’un compagnon.

Il n’y a rien de carnassier chez elle, rien que ce repli jouisseur de la lèvre sur l’éclat de la coquille qu’elle lève avec tendresse, comme on lève une coupe précieuse. Elle attache son regard à l’huître. Ne sont-elles pas complices dans ce sacrifice? Elle coupe le muscle ; l’huître, qui a résisté à l’écailler tant qu’il violait son intimité d’un couteau ravageur, s’abandonne à sa séductrice. Elle glisse de la coquille  à la coupe nacrée des lèvres que le soleil touche de son pinceau aux nuances pareilles à l’arc en ciel ;  elle passe la barrière des dents qui la frôlent, plonge sur la langue qui s’arrondit de tendresse sous l’huître. La femme ferme les yeux : elle aime les huîtres par tous les frissons de ses sens, par tous les pores de sa peau.

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 06:37

-         Dis-moi, Frimousse m’a tagué. Tu sais ce que sais, toi ; qu’être tagué ?

-         Pas du tout mais si tu es tagué, tu dois savoir ce que c’est

-         Non elle m’a juste dit tu es tagué comme font les gamin quand ils jouent à la guerre ; qu’ils disent pan !pan ! et qu’ils te crient « couche-toi, t’es mort ! »

-         T’es mort ?3-Nog-jpg

-         Je ne sais pas.

-         Mas alors, demande-lui ce que c’est

-         C’est une idée çà et je vais lui faire un beau rap, çà lui apprendra

 

Tu me tagues /Tu te targues / Tu te crois / Tiens toi coi / Quoi qu’on croie / Je puis dire / Des délires / Comme aux chiens   / Que je tiens / Pour des riens / Moins que rien / Eh Frimousse / Tu m’écoutes ! / Bande à part / part à deux / Deux contre eux / Tous les chiens / les vauriens / les pas bien / Dans leur tête et dans leur…ouille / Qu’ils dérouillent / Soyons copains / Comme bon pain / Contre les chiens / les vauriens / les pas bien / Qu’ils dérouillent / Ouille, ouille / Chiens de rien /

Mais dis moi / si tu crois / que je sais/ ce que c’est /  que taguer / ce que tu te gou…oures !

Dis moi donc / C’est pas bon / De laisser / ignorer / ce qu’on sait / C’est pas bon / Et trop c…

 

Je ne dirai rien : croix de bois, crois de fer, si je mens, je vais en enfer.

 

 Photos Jean Nogrady

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 08:44

- C'est vrai, Mouss' que tu as rencontré la luxure?

- Sûr, sûr

- Où çà?

- Sur la plage

- Comment est-elle?

Elle est nue. Elle entre dans l’eau qui la saisit aux chevilles. Elle frissonne. Elle se laisse tomber sur le dos, face à la mer, les pieds dans l’eau, les bras en croix sur le sable, les jambes légèrement écartées sous le regard d’un soleil complice. La mer monte lentement, lèche ses mollets et se retire, revient sur ses genoux, monte jusqu’aux cuisses et repart, touche son sexe. Elle avance son ventre. Elle tremble sous le soleil, désire le retour des vagues. La mer, qui l’a prise dans son étau, la presse de caresses à petits coups de langues marines. Elle se laisse faire. La mer est son désir. Elle attend qu’elle la prenne toute entière.

L’eau, maintenant, caresse son ventre d’un mouvement régulier comme le ressac. Elle se tord, roule à droite et gauche. Les grains de sable se creusent sous ses reins, la couvrent aux épaules. Elle dit non avec sa tête ; elle dit oui avec ses yeux. C’est l’assaut de la marée qui lèche ses seins, tourne sur les mamelons, en saisit les pointes. Le soleil est toujours là. Elle ferme les paupières qui rosissent à sa lumière. Il n’y a pas d’ombre sur son désir, rien que la mer qui l’environne et la couvre bientôt. Elle se tord sous l’assaut des vagues. L’eau enserre son cou. Est-ce la fin ? 2-Nog.jpg

Dans un spasme, la mer la couvre de son écume et se retire, la laissant anéantie, couverte de sable, d’algues et de débris d’écume. La mer l’a vaincue. Un crabe grimpe sur son nombril. Elle n’en finit pas de se désengager des assauts de la  mer.

 

 

Photo Régine Rosenthal

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 06:50

3blog.jpg-         Dis-moi, me dit Mouss’, tu as entendu ce qu’elle a dit, l’autre jour, la conférencière qui dévoilait les rites d’initiation des jeunes togolais ?

-         Oui, qu’ils ne devaient les dévoiler sous aucun prétexte sous peine de mort.

-         Comment les connaît-elle alors ?

-         À cause de InfilTrés.

-         Qu’est-ce que c’est que çà, les infilTrés ?

-         Des gens qui disent tout et même plus.

-         Ils peuvent dire ce que je pense quand je fais la sieste, quand je chasse, quand…

-         Bien sûr que oui, ils sont en caméra cachée.

-         Et que fait informatique et liberté ?

-         Elle engrange et compte les coups.

-         Oui est MA liberté dans tout çà ?

-         Nulle part.

-         Au secours, j’ai le tournis.

-         Tu as tellement peur de révélations sur ton compte ?

De révélations, non, mais qu’ils prétendent dire que je pense ce que je n’ai pensé, oui, j’ai peur de çà. Il y a déjà assez de gens comme çà qui interprètent à l’aune de leurs délires les pensées des autres.

- Il y a des infiltrés dans la police?

- Ils n'oseraient pas.

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 06:36

-         D’où viens-tu, Mouss’3-Nogrady.jpg

-         Je reviens d’Arthous

-         Arthous, qu’est-ce que c’est que çà ?

-         Uneabbaye près de Peyrehorade.

-         Tu veux rentre dans les ordres ?

-         Non, je veux rentrer dans des pots.

-         Des pots ? Qu’est-ce qu c’est que cette histoire ?

-         Arthous est, tous les week-end de Pentecôte, le rendez-vous des potiers du monde entier.

-         Le monde entier ?

-         Oui, des hollandais et des Togolais, cette année.

-         Tu aimes bien les pots ?

Oui, j’ai dû être chat-potier dans une vie antérieure.

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 06:22

-         Tu peux m’expliquer ce que signifie le n° de sécurité sociale. ?Eclipse-AF._5645.jpg

-         Si tu veux

-         Le premier 1 ou 2 çà veut dire quoi ?

-         Homme ou femme.

-         Pourquoi les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes droits ?

-         Si

-         Alors supprimons le. Avec l’égalité des sexes, çà ne sert à rien. Le second, c’est quoi ?

-         L’année de naissance.

-         Çà il faut le garder vieux ou bébé, c’est pas pareil et puis, çà ne change pas. Après l’qnnée de naissance il y a quoi ?

-         Le mois

-         Qu’est-ce que çà fait qu’on soit né en hiver ou en été ? Enlevons çà et voyons le suivant

-         C’est le jour

-         Alors, çà, c’est une c…. Après c’est quoi ?

-         Le département

-         Il n’y en a plus sur les voitures et on va les supprimer. Supprimons

-         Alors, enlevons ce chiffre. Voyons le suivant.

-         C’est le matricule de la commune de naissance.

-         Il n’y a pas 90% des citoyens qui se souviennent de la commune de leur naissance : biffons

-         La suite aussi alors, puisqu’il s’agit de la ligne du registre de naissance.

-         Il n’est pas encore mangé aux vers celui-là ?

-         Après çà, il y a le n° de la caisse de sécurité social à laquelle tu appartiens.

-         Alors ? tu ne gardes que l’année de naissance

-         Eh ben oui. C’est le seul numéro utile

-         Mais alors on ne te retrouveras pas.

-         Si on n’a qu’à mettre l’année d’ouverture du registre de sécurité sociale.

-         Pour compter les annuités, c’est utile. C’est tout

-         Pour faire plaisir aux scribes on mettre aussi la ligne du registre national d’inscription à la sécurité sociale

-         Un registre national, comme pur les autos ?

-         Comme pour les autos. Un par année de naissance. On s’y retrouvra facilement

-         Et à quoi çà ser cette simplification ?

-         Çà sert aux employés de l’Etat civil. Mais aussi aux assujettis à la ss : il y a moins de chiffres pour se souvenir. Je répète

-         Année de naissance, année d’immatriculation à la sécurité socila et ligne d’inscription

-         Avec les ordinateurs, tu crois que c’est utile l’alinea

-         Oui, çà remplacera le nom. Çà évitera les relents de racisme et puis, on finit par s’y embrouiller avec les noms, les changements de nom, les pseudos, les dits un tel…….

Le futur est à la simplification. Vive le futur !

 

Photographie Régine Rosenthal

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