- Tu as vu mon nouveau livre? Il sort le 14
- Et tu vas le signer?
- Plutôt à quatre pattes qu'à une
- Mais çà va te fatiguer
- Oh tu sais, moi les salons...
- Tu as vu mon nouveau livre? Il sort le 14
- Et tu vas le signer?
- Plutôt à quatre pattes qu'à une
- Mais çà va te fatiguer
- Oh tu sais, moi les salons...
- Alors, cette maison de retraite?
- Encore quelques jours, ne sois pas impatient.
- Tu ne vas pas me laisser tomber au moins?
- Je ne te laisses jamais tomber
Bedonnant mais encore
alerte et le regard vif, il me montrait le parc de la maison où je l’accompagnais
« Vous voyez, je ne m’ennuierai pas. J’ai avec moi la vieille forêt. Une maison de retraite, c’est comme une forêt primaire : tous les personnages y sont mélangés dans le désordre, tordus, chenus, attendant la prochaine tempête. » Se tournant vers moi, il me dit, mi-figue mi-raisin «vous pourrez en faire un roman ».
Les chambres des maisons de
retraite sont comme des coquillages vides qui pavent le fond des mers en attente de bernard-l’ermite qui y trouvent les souvenirs accumulés par d’anciens occupants. Les histoires qui y sont
murmurées sont toutes pareilles aux rumeurs de l’Océan.
Dans vingt jours, la maison de retraite
- Que fais-tu là?
- Je prépare ma retraite
Quand je vous le dit que j'ai un livre encours, moi.
Que fais-tu là
- Je pense à mon livre
- Quel livre?
- Celui que je publie
- Chez qui?
- Elzevir
- T as raison : il ne sera pas lu mais avec 2.500 € de "participation", tu pourras me l'ofrir
- J'irai le si*gner dans les salons
- D'un coup de pa-patte, sans doute?
Tu sais grisouille et le pirate font du charme à mes maîtres : ils les accompagnent toujours à la plage ou pour faire le tour du pâté de maison
- Et toi, tu n'y vas pas?
- Ils ne veulent pas que je sorte.
- Tu est trop petit.
- Trop petit, moi, je vais sur le dessus des armoires
- C'est bien
- Et dans le fonds de tiroir
- çà, c'est une régression : on dirait que tu vas chercher le ventre de ta mère
- Oh tu sais, je rêve surtout de me chausffer au soleil.