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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 07:05

 3-lavandi-re.jpg-         Tu as vu, ils parlent de justice climatique maintenant, qu’est-ce que çà veut dire ?

-         Le même climat pour tous, je suppose.

-         Comment peut-on faire le même climat pour tous ?

-         Nous le saurons quand la rencontre de Copenhague touchera à sa fin.

-         Tu crois qu’ils y croient ?

-         Je ne sais pas, du moins ils le disent.

-         Nous avons eu le déluge, les sept plaies d’Égypte, maintenant c’est l’effet de serre de l’oxyde de carbone

-          Pourquoi diable l’oxyde de carbone va-t-il s’accumuler à la limite de l’atmosphère ?

-         Il n’est pas à la limite de l’atmosphère, il est partout. Regarde bien les piétons dans les villes, ils portent un masque pour circuler.

-         C’est de la coquetterie. Ils devraient plutôt porter une tunique rafraîchissante.

-         Et l’effet de serre tu y as pensé

-         L’effet de serre ? Qu’est-ce que çà veut dire ?

-         Que la chaleur du soleil passe à travers la couche de dioxyde et ne ressort plus.

-         Et tout çà sera supprimé par la taxe carbone ?

-         Non, la taxe carbone c’est l’argent qu’on te soutire et l’effet de serre, c’est de la chaleur qu’on t’ajoute.

-         Et l’argent supprime le dioxyde de carbone ?

-         Non il va financer les recherches et permettre aux pays qui ne font pas d’oxyde de carbone de pouvoir en produire à leur tour.

-         Et si on diminuais plutôt nos productions d’ypérite, çà ne coûterait pas moins cher ?

-         Ce n’est pas de l’ypérite, c’est du dioxyde de carbone.

-         Oui mais je n’aimerais pas me priver. J’en ai besoin, moi, de mon confort, de mes moteurs, de mes vacances, de mes achats pas chers, de mon petit frisson… Je ne vais pas m’en priver pour si peu

-         Comment si peu ?

-         Depuis quand la planète se réchauffe-t-elle ?

-         Dix, Vingt ans à peu près qu’on en parle.

-         Et çà doit continuer jusqu’à quand ?

-         Tu sais toute statistique est exponentielle : les chômeurs, la grippe, la faim, les profits…

-         Et la croissance zéro qu’en fais-tu ?

-         C’est comme le trou d’ozone, on l’a oubliée.

-         Tu y comprends quelque chose?

-         C’est affaire des deux pattes tout çà. Leurs politiques sont dans leur période catastrophique et ils veulent l’imposer à grands coups de gueule ...

-         Tu veux dire d’arguments ?

-         Non de slogans.

-         Pourquoi ?

-         Par principe de précaution.

-         Pour protéger leurs administrés?

-         Non, pour se protéger en reportant la responsabilité sur les autres..

-         C’est pour çà qu’on laisse faire de gueuletons pour Noël, des illuminations, des super-productions de dioxyde ?

-         Tu n’a jamais entendu parle de la cigarette du condamné ?

-         On n’en donne plus aux condamnés avant de les exécuter.

-         Pourquoi ?

-         Parce que fumer tue. C’est écrit sur les paquet qu’on vend aux fumeurs.

-         Mais c’est de la non assistance à personne en danger, çà ?

-         Ils payent une taxe. Comme ils disent : Quand on paye, on peut faire ce qu’on veut,

-         Même se suicider ?
-         Oui. Pourvu que ce soit confortable.


caramel-2.jpg

 

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Photographies Régine Rosenthal
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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 06:25

1-copie-1.jpg-         Tu as vu, j’ai fait de l’Histoire, hier

-         Non, Mouss’, tu as fait une histoire mais pas de l’Histoire

-         Qu’est-ce que c’est alors que l’Histoire

-         C’est la base de l’identité nationale.

-         Comment çà

-         Tu as bien appris : « nos ancêtres les Gaulois… ». C’est ce qu’on apprend partout où flotte le drapeau français.

-         Et ce n’est pas vrai ?

-         Pas tout à fait.

-         C’est tout ?

-         Non, c’est aussi le grand ramassis de tout ce qui a existé avant nous, les pierres, les papiers, les tessons, les fondations…

-         C’est de l’Antiquité ?

-         Je préfère que tu dises des objets de musée.

-         Ce n’est pas pareil ?

-         Pour les musées, tu tries, tu choisis

-         Tu ne vas pas me dire que  l’Histoire est un fourre-tout ?

-         Pour le patrimoine local, çà arrive. Les historiens locaux mettent tout et n’importe quoi dans le patrimoine qui est surtout utile pour le tourisme.

-         Parce que l’Histoire, ce n’est pas le patrimoine ?

-         Pas plus que l’exaltation du nationalisme que tu me feras le plaisir de laisser aux compétitions sportives.

-         C’est quoi, alors ?

-         C’est une réflexion sur les comportements, les modes de vie, les réflexions des hommes.

-         Mais il faut de l’esprit critique ?

-         Bien sûr, sans esprit critique, sans analyse des sources, par d’Histoire.

-         Je comprends alors pourquoi les lycéens de section S n’en ont pas besoin.

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’à la télévision on dit toujours scientifiquement prouvé, sans citer les sources.

-         Ce n’est pas de la science, çà, c’est de la pub, un acte de crédibilité ou de crétinisation selon la grosseur de ce qu’on donne à gober..

-         La science, c’est d’aller dans la lune ?

-         Oui mais pas seulement. Laisse la tranquille la lune, tu vas encore troubler l’équilibre céleste.

-         C’est alors quoi la science ?

-         C’est la curiosité, l’intelligence, l’application, le désir de comprendre, de trouver

-         Comme l’Histoire ?

-         Comme l’Histoire mais…

-         Mais… ?

-         Un scientifique choisit l’objet de ses recherches , en Histoire …

-         Tu choisis l’époque, pas l’objet

-         C’est bien çà.

-         C’est pour çà que les scientifiques n ‘ont pas besoin d’Histoire ?

-         Ils ont besoin d’esprit critique, d’analyse des sources, de confrontations…

-         Comme l’Histoire ?

-         Comme tout citoyen digne de foi.2-copie-8.jpg

-         C’est pourquoi alors qu’on veut leur supprimer des heures d’Histoire en classe ?

-         Pour que les élèves ne se posent pas trop de questions.

-         C’est la majorité qui a raison ?

-         Pas toujours

-         Comment sait-on si on a raison ?

-         L’important n’est pas de savoir, mais de douter

-         Même en Sciences.

-         Surtout en sciences parce qu’il peut y avoir des conséquences imprévues.

 

Photos régine Rosenthal et Hélène Durand.
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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 07:02

1-copie-5.jpg-         J’ai entendu ta voisine, hier, elle a dit qu la dame que tu connaissais a une tête de présidente

-         Et çà te gêne ?

-         Pas du tout mais chez moi on dit naz de guit, naz de porc, naz de cul mais jamais tête de président.

-         Mais tête de président, ce n’est pas une injure.

-         C’est quoi alors ?

-         Une constatation. Quoique, à vrai dire, les têtes de présidents çà se remarque surtout aux réceptions officielles quand ils haussent la tête pour savoir qui les salue..

-         Les présidents, ils président, alors ils sont au-dessus du lot

-         Quel lot ?

-         Ceux qui travaillent, ceux qui se manifestent, ceux qui font vivre l’association.…

-         Ils n’aiment pas ceux qui se manifestent ?

-         Surtout pas, il y a des fonctions qui sont présidentielles et d’autres qui sont roturières

-         Quelle différence fais-tu ?

-         Les roturières sont des fonctions humbles, inconnues du public, méconnues du président.

-         Et les autres ?

-         Ce sont les fonctions honorifiques, celles dont on parle même quand c’est un président d’opérette.

-         Mais dans les associations, ce sont tous des bénévoles ?.

-         Là aussi il y a deux sortes de bénévoles, ceux qui sont nés pour obéir, ceux qui sont nés pour commander (avec l’envie de donner un coup de pied au cul des bénévoles qui ne travaillent pas assez)

-         Là tu exagères

-         Non, je t’assure, j’ai entendu çà à la télé pendant que je gatounais

-         Tu gatounais ?

-         Oui je faisais semblant de dormir comme nous faisons, nous, ls chats. Je t’assure qu’il était sérieux en disant çà.

-         Les présidents ont des gens sérieux qui ont du petit personnel pour les aider et dont on se débarrasse quand on veut

-         Ils ne sont pas permanents ?

-         Disons qu’ils sont bénévoles éjectables : taillables et corvéables à merci, tant qu’ils payent.

-         Je le sais bien : j’ai été secrétaire deux ans : le président ne me laissait aucune lettre à lire, aucune réponse à faire – même contrôlée par lui.

-         Pourquoi ?

-         Parce que seul le président préside.. et que les lettres c’est le contrôle des hommes et des actes.

-         Autant de travail en moins

-         Oui mais quand le président dit du mal de ses aides ?

-         S’il est président, c’est qu’il a raison : il s’en débarrasse. Çà vaut mieux que des délations en sourdine.

-         J’ai vu çà pendant la guerre.1-copie-2.jpg

-         Aujourd’hui encore, à lire les journaux on voit bien des les conflits au cœur des associations… Tiens un jour j’ai vu en assemblée générale la liste opposée dire que, même si elle se représentait, il serait interdit à l’ancienne présidente d’être élue.

-         Au nom de quoi ?

-         Au nom du présumé président qui avait bien chauffé la salle.

-         C’est tout ?

-         Aujourd’hui encore on parle sur le journal d’un président qui a interdit à une ancienne bénévole de parler à titre personnel à la radio.

-         Au nom de quoi ?

-         De l’imprimatur.

-         Ils sont tous comme çà ?

-         Bien sûr que non, il y a ceux qui pensent communautés là où les autres pensent régiments. Tout dépend de ce qu’ils attendent d’une association..

-         Et toi, si tu étais président ?

-         Je n’ai jamais été président.

Photographies Jean Nogrady

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 06:42

Chaton_H_2.jpg-      -         Tu as vu, les Greenpeace, ils sont descendus dans l’hémicycle de la chambre des députés.

        -         Ce n’est pas nouveau : Vaillant a envoyé une bombe en France et un colonel espagnol y a tiré un coup de feu n Espagne

        -         Oui mais l’un était un anarchiste et l’autre un franquiste. Ce n’étaient pas des démocrates mais de Ravachols

        -         Parce que les membres de Greenpeace ne sont pas démocrates ? 

        -         Personne ne met leur démocratie en doute

        -         Tu as dit leur démocratie

        -         Pourquoi t’inquiètes-tu ?

        -         Parce qu’on m’a toujours dit que la base de la démocratie c’est le vote et que nos députés ont été élus tout à fait normalement. La démocratie des uns ne serait-elle pas la démocratie des autres?

         -         Mais il faut orienter leur discussion.

         -         Du Roi mal informé au Roi mieux informé disait-on au temps de la monarchie dite absolue.

- <<     -        Les députés seraient mineurs qu’il faille les engueuler, les menacer? 

        -         L’indépendance des pouvoirs, tu connais ?

        -         Mais le peuple n’est pas un pouvoir, c’est LE pouvoir.

        -         Pourquoi les greenpeaceont-ils envahi la chambre ?

        -         Pour discuter 

        -         Il n’y a pas d’autres moyens de discuter ou d’autre lieu ?

-         Tu sais ils sont minoritaires

-         Et c’est au nom de quoi que les minoritaires doivent exiger d’être suivis ?

-         De la vérité scientifique.

-        Une vérité qui n’est pas démocratique à ce que je vois.

-          C’est pour cela que les députés sont sous pression des groupes, des associations, de la rue..

-         A quoi servent-ils alors ?

-         Peut-être seulement à meubler le Palais Bourbon.

-         C’est pour nous dire çà que tu n’est pas passé hier ?

Non, j’ai travaillé Gargantua, un grand de la littérature, tu sais.-

  Photographie de Vincent Gallière

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 09:58

                                                                                 
-
         Malgré la crise, dit Mouss ‘, il y aura des cadeaux à Noël.

       -         Pour tous ?

       -         Pas forcément mais il y en aura beaucoup.

       -         Pourquoi dis-tu malgré la crise ? 
 -         Parce qu’ils disent tout le temps çà à la télé et que j’ai bien vu que çà t’horripilait 
 -         Que va-t-il encore y avoir, malgré la crise ? 

      -         Malgré la crise il va y avoir le père Noël

      -         Pas difficile il vient en traîneau à rennes

      -         Malgré la crise il y aura de la neige dans les stations de ski

      -         Çà n’a rien à voir avec la crise, çà

       -         Mais la venue des skieurs, si.

      -         Malgré la crise il va y avoir des gueuletons de Noël.

-         Il faut bien évacuer les surplus.

-         Malgré la crise les salons font le plein

-         On y va pour trouver plein d’idées d’économies

-         Parce que çà ne se trouve pas tout seul des idées d’économie ?

-         C’est pas la télé qui nous en donne. Tu as vu tout ce qu’elle promet aux mômes.

-         Qu’en pense Caramel ?

-         Il s’en fout il sait bien que ce n’est pas pour les chats. C’est nous qui allons subir le contre-coup de la crise.

-         Malgré la crise on vend de plus en plus de voitures.

-         Comme elles polluent moins. On peut en avoir plus sans polluer davantage.

-         Tu ne devrais pas dire malgré la crise mais malgré Copenhague

-         Malgré Copenhague, les illuminations se préparent

-         On a remplacé les vieilles ampoules par des ampoules basse consommation. On peut en mettre beaucoup plus pour dépenser un petit peu moins.

-         Malgré Copenhague, on va prendre des billets touristiques

-         Oui mais c’est pour aller à Copenhague

-         Malgré Copenhague, on déblaie les sables bitumineux du Canada

-         Comment roulerais-tu en voiture sans çà. ? C’est bien toi qui en demande toujours plus.

-         Pourquoi prends-tu toujours ta voiture ?

-         C’est nécessaire pour aller chercher du boulot.

-         Malgré Copenhague, les usines fument à fond

-         C’est pour avoir des tôles pour faire des camions

-         Malgré Copenhague on déforeste toujours plus.

-         C’est pour faire toujours plus de journaux pour toujours mieux t’informer de ce qui peut nous arriver si l’on ne fait rien

-         Et que fais-tu, toi ?

-         J’informe. Tu ne peux pas savoir comme il faut se défoncer pour informer les gens. Ils ne savent rien.

-         Si je comprends bien, malgré Copenhague, tu ne changes rien à ta façon de vivre.

-         Si, je fais de la pub pour que les autres fassent attention.

-         Je ne vois rien venir qui soit vraiment nouveau

-         Ne dis pas n’importe quoi : tu viens de recevoir une troisième poubelle sans compter la poubelle double. Et ce n’est qu’un début.

-         Que va-t-on faire des poubelles

-         Du mobilier de jardin

-         Et en ville

-         Du mobilier de couloir. Elles sont jolies tu sais, on a choisi les couleurs les plus gaies et les plus reposantes.

-         Si je comprends bien tu t’occupes des autres pour ne pas t’occuper de toi. Qu’attends-tu pour te décider à agir ?

-         De voir ce qui va se passer à  Copenhague.

 

Photographies Régine Rosenthal et Jean-Yves Béna

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 06:50

-     -         Alors, Mouss’ tu l’as reçue ta feuille de route ?

      -         Qu’est-ce que tu appelles une feuille de route ?

      -         La feuille pour te faire vacciner.

      -         Pourquoi l’appelles-tu comme çà

      -         Parce que çà me rappelle le bon vieux temps

      -         Ah, oui, et quoi donc ?

      -         Pour les femmes, çà leur rappelle les queues devant les magasins pratiquement vides…

      -         Et pour les hommes,

-         La vaccination par section à vingt-quatre à la fois, les aiguilles dans le dos en attendant que le major vienne y visser sa seringue.

-         Moi, je ne l’ai pas reçue mais Caramel, oui.

-         C’est normal, les femmes et les enfants d’abord. Et qu’est-ce qu’il a dit ?

-         Qu’il ne veut pas y aller

-         Pourquoi ?

-         Il dit comme çà qu’il n’aime ni les piqures ni les brossages

-         Il est trop jeunes pour en sentir toute la volupté

-         Des piqures ?

-         Non des brossages. C’est toujours les jeunes qu’on vaccine en premier. Çà fait partie des initiations, des apprentissages du civisme.

-         Parce que le civisme, c’est la vaccination ?

-         Bien sûr. Cela fait partie de l’intégration.

-         Comme les minarets ?

-         Si les minarets ressemblent à des clochers d’église, pourquoi pas ? On dit que c'est une question d'intégration architecturale.

-         Tu crois qu’en pays musulman on va faire aux églises des clochers comme des minarets

-         Je n’y vois aucun mal. Figures-toi que de l’autre côté du Bassin, à l’Herbe, il y a une chapelle ou le croissant avoisine la croix au-dessus du fronton.

-         C’est une mosquée ?

-         Non, la chapelle de la villa algérienne

-         Et personne ne dit rien ?

-         Si les bateliers quand ils passent devant, ils disent n’importe quoi

-         Pourquoi ?

-         Parce que çà fait partie du tourisme de dire n’importe quoi quand on ignore Ils disent, selon l’inspiration, que çà a été fait par des musulmans, que le constructeur s’était fait musulman, que…

-         Est-ce qu’on sait vraiment ?

-         Et l’histoire qu’en fais-tu ?

-         Caralmel n’en a pas besoin, il veut aller en section S

-         Et les scientifiques n’ont pas besoin de connaître l’histoire ?

-         À voir ce qu’ils disent il y a longtemps que, même moi, je m’en suis aperçu

-         Et le souvenir de mémoire, qu’en fera-t-il ?

-         Il ira le chercher sur internet, il y a tout ce qu’il faut savoir sur internet.

-         Pour l'intégration, il ira sur la télé

-         Mais la télé dit la même chose qu’internet, en plus dramatique encore. Les scientifiques qu’on interviouve disent qu’ils ne pensent qu’à l’avenir de leurs enfants

-         Les temps sont dramatiques, tu sais, comme au temps du déluge, des sept plaies d’Egypte, de l’an mil, de la grande terreur…

-         Oui mais – sorbonagres, sorbonicoles – ils ont introduit dans les foyers les disputes savantissimes des époques médiévales et c’est çà qui compte.

-         Tu y vas fort

-         Tu verras qu’ils vont finir par assassiner l’histoire si elle ne va pas dans leur sens.

-         C’est pour çà qu’on la leur enlève ?

-         Oui, par principe de précaution.

Photographies de Régine Rosenthal

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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 06:51

Mous’ et Caramel dialoguent un matin de décembre, en attendant que le soleil se lève.

       -         Alors, çà rentre, la bonne éducation ?

       -         Pas très vite.

       -         Prends un livre et apprends-le par cœur.

       -         Il n’y a pas de livres de bonne éducation

       -         Pas de livres ? J’en connais plein : la baronne Staff, Madame (la comtesse de Paris), Nadine de Rothschild…

      -         Que veux-tu que j’en fasse de livres qui me disent où on peut prendre le café si c’est au salon ou à table, comment ouvrir un œuf à la coque, faire la révérence ou le baise-main, placer à table le général et l’archevêque…Il n’y a rien pour les chats là-dedans.

-         La bonne éducation des chats, tu vois, c’est de dire merci à celui qui te donne à manger, ne pas voler le poisson sur la table, ronronner quand on te caresse, ne pas jouer avec la pelote de laine que l’on est en train de tricoter, ne pas faire ses griffes sur un fauteuil, être gentil en toutes circonstances.

-         Mais c’est une morale de patrons, çà.

-         Les chats n’ont pas de patrons, ils n’ont que des maîtres

-         Quelles différences fais-tu ?

-         Les patrons çà exploite les autres et les maîtres, ce sont les autres qui les exploitent.. surtout si ce sont des maîtres de chats

-         Des maîtres de chais ?

-         Non de chats.

-         Ah, bon ! j’avais peur qu’il y eut encore quelque rat là-dessous. Tu n’aurais pas une morale de jeunes, une morale de chasse, par exemple.

-         Tu te débrouilles avec les souris et pour les oiseaux, je ne veux pas savoir.

-         Voilà une morale comme je les aime, la morale du non dit : « pas vu, pas pris »

-         Dis-donc, je n’ai pas dit çà.

-         Mais tu le penses. La morale de l’instinct, c’est beau, çà, c’est grand ! L’instinct, c’est le propre du chat.

-         La morale, c’est quand tu réfrènes tes instincts.

-         Ce n’est plus une morale que tu me proposes là, c’est une mise au pas.

-         Sans retenue d’instinct, il n’y a pas de morale.

-         Et pour les minettes, quelle est la morale que tu recommandes ?

-         Tu les respectes

-         Tu crois qu’elles aiment çà ?

-         Elles le disent.

-         Elles n’ont pas d’instincts ?

-         Si mais çà dépend quand et avec qui.

-         Je vois : « fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais »

-         Mais je ne fais rien de répréhensible, moi !

-         Qu’est-ce qui est répréhensible ?

-         Je ne te le dirai pas, tu le ferais.

-         Au fond, la morale, c’est ce qu’on fait quand on ne peut pas faire autrement ?

-         Je crois que je n’arriverai à rien avec toi. On se demande bien d’où tu sors.

 

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 07:03

Tandis que nous devisions ce matin, mon chat se mit à me parler d’un chat russe qu’il avait connu dans une autre vie.

      -         C’est comment un chat russe

      -         Un chat gris militant jusqu’au bout des ongles.

      -         Et que te disait-il ?

      -         Il me parlait d’un paradis des travailleurs.

      -         Comment le savait-il que c’était un paradis ?

      -         Il y avait plein de camps de travailleurs d’où l’on partait construire les lendemains qui chantent.

      -         Des camps de jeunesse ?

       -         Pas tout à fait. Ils appelaient çà des goulags

-         Des goulags pour chats ?

-         Non, les chats surveillaient les goulags.

-         Que faisaient-ils ces travailleurs ?

-         Ils avaient le projet d’un immense lac sibérien qui changerait les climats du globe

-         On parlait déjà du réchauffement de l’atmosphère ?

-         Pas exactement, la France serait devenue toundra et la Mer du Nord banquise.

-         C’est peut-être là la solution au réchauffement de l’atmosphère. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ?

-         Ils n’ont pas eu le temps : ils ont irrigué le Turkestan.

-         Ils ont humecté l’atmosphère ?

-         Ils ont asséché le Baîkal

-         Et quoi encore ?

-         Des plans quinquennaux. Tu ne te souviens pas, tu étais trop jeune. Nous les attendions tous les cinq ans comme de nouveaux miracles industriels

-         Et çà donne quoi ?

-         Des tonnes de charbon et de métal, des cités radieuses, des champs de blés superbes. Lysenko et les autres…. On est passé de 10 quintaux à l’hectare à 60 et plus si affinités.

-         Des OGN ?

-         Je ne sais pas. Les Russes étaient premiers en tout en ce temps là. L’homme dominait l’homme et la nature, les pliait à ses volontés soviétiques.

-         Comment ton chat savait-il tout çà ?

-         Il avait une belle étoile rouge sur sa chapka

-         Tu ne crois pas que c’était un espion qui venait du froid ?

-         Un chat ne trompe jamais un autre chat.

-         Que reste-t-il de son paradis ?

-         Des milliardaires qui viennent aujourd’hui en Europe acheter de l’Armagnac chez la marquise de Montesquiou pour remplacer la vodka prolétaire qu’ils ont refilée à nos bobos.

-         Que me racontes-tu là ?

-         Ce que j’ai vu à la télé.

-         Comment sont-ils devenus milliardaires ?

-         Par la force des poignets prolétaires

-         Et aristocrates ?

-         Le mur d’argent a toujours été la meilleure savonnette à vilains.

-         Ils ont abattu le mur d’argent ?

-         Ils n’ont pas eu le temps Comment veux-tu que des gens qui vivent misérablement à plusieurs ménages dans un appartement puissent s’opposer aux milliardaires ?

-         Parce qu’en plus, ils ont inventé la colocation ?

-         Bien sûr, ils ont tout inventé.

C'était il y a longtemps, très longtemps. Selon que vous soyez puissants ou misérables…

Photographies Antine@ et Régine Rosenthal
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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 06:59

-    -         Tu as entendu, dit mon chat, ce que t’as dit le médecin ?

     -         Quoi encore ?

     -         Pour appeler la clinique d’Arcachon depuis ton domicile arcachonnais tu appelles le 03

     -         Et alors ?

     -         Le 03, c’est Strasbourg

    -         Et quand j’appelle les pompiers d’Arcachon, ou le Samu, je passe par Bordeaux

     -         Je ne te le fais pas dire

     -         Quand j’appelle Veolia, je passe par Toulouse

     -         C’est encore vrai

     -         Quand j’appelle la MGEN je passe par …je ne sais plus mais pas par ici.

     -         Tu me fera toujours rire

     -          Pourquoi rirais-tu ? 
-         Je pense au 22 à Asnières. Tu ne trouves pas que Fernand Reynaud était d’avant garde

-         C’est le boulot des artistes d’être d’avant-garde : « Allo  New York, passez moi le 22 à Asnières ».

-         Çà viendra sûrement.

-         Comment en es-tu sûr ?

-         Déjà quand tu reçois des appels publicitaires d’entreprises voisines, ils viennent de Dakar ou de Tunis.

-         Comment le sais-tu ? Les appels sont toujours masqués

-         Un certain frémissement dans la voix.

-         Tu veux dire qu’on n’arrête pas le progrès ?

-         Si tu veux, mais je veux dire aussi que la géographie en prend un sale coup et un  certain coût avec les glaces qui fondent, les stations de sport d’hiver qui foutent le camp…

-         Pour l’avion, si tu veux aller de: Bordeaux à Bastia, tu passes par Paris, c’est plus court

-         Plus court ?

-         Mons long si tu veux.

-         Et en voiture ?

-         Pour l’autoroute, c’est pire, tu veux aller à gauche et la flèche indique à droite. Pour les distances aussi, pas moyen de savoir où l’on va : il n’y a plus de borne hectométrique, de borne kilométrique, de distance tout court. On ne sait jamais où l’on est, et même si c’est loin qu’on va.

-         Qu’est-ce que çà peut te faire : tu prends ton GPS

-         Je n’en ai pas. Et puis, j’aime pas qu’il m’engueule quand je me trompe.

-         Il faut t’y mettre mon vieux. Si on n’arrête pas le progrès il faut bien que tu le suives. Et en courant, encore.

-         Tu m’ennuies. Si çà continue, je vais aller dans la lune parce que là, au moins, je sais où c’est, que c’est loin et qu’on y va directement. « Allo ! la lune c’est pour le prochain voyage ».

-         Voyez avec votre agence de proximité.

Photographies de Jean Nogrady

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 05:51

-         Le coût de la santé pour les ménages a augmenté de 40 à 50 %

-         Pas étonnant

-         Les familles seraient-elles devenues plus fragiles ?

-         Pas du tout.

-         Est-ce à cause du réchauffement de la planète ?

-         Je ne crois pas, je croirais plutôt que c’est à cause du réchauffement médical.

-         Les médecins ont-ils été augmentés ?

-         Nenni

-         Pourquoi donc alors ?

-         Je suis allé chez mon médecin l’autre jour. Consultation. Il m’a dit allez voir mon confrère spécialiste. J’y suis allé. Lorsque j’ai pris rendez-vous le confrère m’a dit : revenez chez votre référent pour qu’il vous fasse une ordonnance de prise de sang. Consultation. J’ai fait faire la prise de sang. Consultation. Je suis revenu chez le spécialiste. Consultation. Mais là il m’a dit : vous me payez soixante euros, je vous fait une feuille à cinquante et vous serez remboursé quarante-quatre.. Encore heureux qu’il n’y ait pas eu d’autres examens.

-         Pour l’hôpital, pareil. Un malade est envoyé, après entente, de l’hôpital d’Arcachon à l’hôpital de Bordeaux pour subir une opération grave. Ambulance, attente de 2 heures aux urgences pourtant averties, re-belote pour les analyses…

-         Ils n’ont pas confiance en leurs collègues à ce que je vois.

-         Comme au jeu de l’oie, il faut repasser par la case départ.

-         Tu te souviens de ce vieux paysan qui nous disait : plus ils ont de diplômes et moins ils en savent

-         Qu’en savait-il ?

-         Avant ils n’avaient pas besoin de tous ces examens supplémentaires. On allait voir un médecin, racontait-il à qui voulait l’entendre, il vous disait : « voici ce que vous avez, vous prendrez telle potion »et c’était fini

-         C’était fini ?

-         Oui on guérissait ou on crevait

-         Mais on guérit beaucoup plus aujourd’hui

-         Mais mon bon Monsieur, on finit toujours par crever.

 

Mon chat, qui écoutait la conversation a voulu intervenir.

-         Normal dit-il, c’est l’engrenage.

-         L’engrenage ?

-         Oui le principe de protection

-         Çà, c’est le prétexte. On a toujours eu tendance à surcharger. Souviens-toi de La Fontaine « Et Monsieur le Curé de quelque nouveau saint charge toujours son prône »

-         Mais il ne s’agit pas de Curé !

-         Il s’agit de technique à prétention scientifique. C’est pareil.

-         Parce que, pour le vétérinaire, ce n’est pas pareil ?

-         Oh que si mais ils n’ont pas de dépassement d’honoraire

-         Pourquoi ?

-         Parce qu’ils ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale et qu’il est difficile de parler de dépassements quand les prix sont libres.

-         Et quand est-ce qu’on sort de l’engrenage ?

Eh ben, quand on est broyé. C’est une bonne machine, tu sais, bien huilée.



Photographies de Régine Rosenthal et Hélène Durand
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