I
Une maison de retraite, c’est comme une forêt primaire : tous les personnages y sont mêlés dans le désordre : tordus, chenus, attendant la prochaine tempête
Les chambres des maisons de retraite sont comme des coquillages vides qui pavent le fond des mers en attente de bernard-l’ermite qui y trouvent les souvenirs accumulés par d’anciens occupants. Les histoires qui y sont murmurées sont toutes pareilles aux rumeurs de l’Océan.
Une maison de retraite, c’est un peu ce qu’on appelait le purgatoire autrefois ? »
- « Vous croyez que la ville, c’est le paradis ? »
Quand il est arrivé il y eut une effervescence comme lorsqu’on introduit un nouveau poisson dans un bocal de poissons rouges. Un instant très bref, et la population s’est rendormie
III
C’est à table que les pensionnaires se relâchaient le plus, pas dans la grande véranda où l’essentiel de leur activité se bornait à boire le soleil, les yeux mi-clos sur un sommeil qui ne tardait jamais à venir.
A peine le dernier fauteuil avait-il franchi la porte que la lumière était éteinte. Quelques lumières palpitaient encore dans les chambres avant de disparaître pour laisser les habitants de l’aquarium retrouver la profondeur de leurs nuits