Mon chat se promenant en
bonne compagnie
A trouvé près de l’eau, à demie endormie
Une huître qui baillait.
La belle, qu’un désir coquin titillait
A voulu prendre l’huître comme fit autrefois
Casanova qui vit en elle
Goûter de Roi
Ou de pucelle…
Il eut bien du courage le premier promeneur
Qui porta à ses lèvres une huître abandonnée
Et de la fantaisie celui qui l’a donnée
A goûter bouche à bouche
Puis répandre et lécher le sel de la douche
Répandue sur ses fines
Tétines…
A cette évocation la chatte ne tint plus
Elle battit des pattes et fit encore plus
En miaulant de plaisir
L’huître, qui l’entendit se ferma d’un ton sec
Adieu plaisir, adieu désirs
L’huître, en se fermant, leur a cloué le bec
MORALITE
L’été, la mer, l’aventure
Et, je pense, quelque diable aussi nous poussant
Nous font croire que la nature
Est là pour flatter nos penchants
Encore heureux que notre chatte
Dans l’huître entre-baillée n’ait pas placé sa patte.