Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 06:48

p-lican.jpg

 

« Combien en ont rêvé d’îles de toutes sortes, de filles accueillantes et de trésors perdus, et qui n’ont plus trouvé, au bout de leurs errances que quelques os blanchis gardés par les craouans[1] ».

Ainsi dit Came de Poulet.

Il y avait longtemps qu’il ne tirait plus l’aiguille à cause de l’obscurité. La cabane était remplie de pirates et nous entendions cascader les rires de filles et claquer les dents des cannibales. Nous ne faisions pas plus de bruit qu’une accalmie après la tempête dans une nuit que ne perçaient que les appels de parents affolés à la recherche de leur progéniture hébétée de rêves.

 

Céraique de Nicole Chatignol



[1]  Goélands

Partager cet article
Repost0
21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 06:46

le-chat-thon.JPG- Tu as vu, Mouss', il y a un chat qui nous ressemble.

- Je ne suis jamais allé dans l'eau.

- oui mais le poisson a des moustaches, comme un chat

- Un poisson chat? Est-ce qu'il porte ses petits?

- Oui, les chat-thons

- Je voudrais bien voir çà

 

Chet et chat-thon par Nicole Chatignol, céramiste

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 11:26

embrassades- Tu as vu, Mouss' j'ai un portable

- Et que vas-tu en faire?

- Téléphoner aux copines

- Tu est contente?

- à moitié

- Pourquoi à moitié?

- Parce que ma maîtresse va toujours me téléphoner pour savoir où je suis

- Et tu vas le lui dire?

- Surtout pas. Avec un portable, elle ne peut pas savoir

- Alors ce fil à la patte, il est plutôt élastique

- Ce qui m'ennuie, c'est que la police peut savoir où je suis

-Tant que tu n'est pas présumé coupable...

- Je sais bien mais j'ai un copain qui est chien- policier.

Partager cet article
Repost0
4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 06:37

_0419.jpgDe l’hôtel Chantecler où Cocteau passait ses vacances, à Claouey, sur le balcon de l’hôtel ou à plat ventre sur la plage, il ne reste rien que des dessins et quelques photos. L’Égypte est le seul grand pays de sable qui ait conservé des monuments. Ailleurs, à part des carottes  dans un baril, je ne vois guère ce qu’il peut avoir conservé. S’il était seulement resté le tonneau dans lequel s’est fait photographier Radiguet, le torse su, surgissant, non de la bonde, mais d’un cul de barrique défoncée, on en eut fait un but de pèlerinage, peut-être même un lieu de culte.

 

Photograhie jean-Christophe Lauchas

Partager cet article
Repost0
29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 07:52

Y.jpg-         Dis-moi, mouss'Tu as entendu parler du Bassin ?

-         Les cartographes disaient « petite mer de Buch » ou  « havre d’Arcachon ». Ici, c’est seulement Arcassoun, comme les Bretons disent Morbihan. Il n’est devenu le Bassin qu’au XVIIème siècle.

-         On dit n’importe quoi, alors ?

-         Ceux du Cap Ferret disent le Ferret, la pointe ou les 44, jamais le Cap Ferret.

-         Sans doute parce qu’ils ne le maîtrisent pas.

-         Il ne faut jamais dire : « Madame est sur le Bassin » ou «Monsieur est au fond du Bassin ». On en rirait « de l’autre côté de l’eau »

-         C’est qui, qui habite de l’autre côté de l’eau ?

-         - çà dépend de quel côté tu te trouves.

-         C’est pour çà que le Bassin est unique ?

-          Comme la dune, la pointe, les 44 hectares, la forêt usagère, la ville d’Hiver... à l’exception des indigènes emportés par la marée des nouveaux résidents. _____________________________________________________________________

Partager cet article
Repost0
28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 15:42

_3344-copie-1.jpgMe promenant sur le rivage j’y ai vu que la terre faisait des rouleaux à l’imitation de ceux de l’Océan et qu’entre les deux l’eau allait et venait sans cesse, ce qui est bien étrange à nos yeux qui ont l’habitude de voir la mer bien rangée le long du rivage. Les rouleaux de l’Océan bougent beaucoup plus que les rouleaux de terre dont on m’a dit qu’ils étaient autrefois plus mobiles que les dunes de nos déserts. Un Monsieur Brémontier, ingénieur des Eaux et Forêts de son état a même dit qu’ils allaient recouvrir Bordeaux de leur sable. C’était il y a plus de deux siècles. Depuis, ils ont recouvert quelques jardins à La Teste. Je pense que c’est cela qu’on appelle l’exagération gasconne bien qu’on la trouve dans les discours de leurs politiques – qui ne sont pas tous gascons.. Il est vrai que Monsieur Brémontier en a fait un parc arboré en montagnes russes. Les flots les assaillent à coup de vagues et leur donnent cet aspect abrupt de murailles que nous leur connaissons face à l’Ouest de la pointe du Médoc jusqu’au pied des Pyrénées ; C’est même ce qui aurait donné l’idée aux Allemands de les prendre pour modèle du front de l’Atlantique. Les blockhaus qu’ils y ont construit sont allés leur lécher les pieds, une façon bien à eux de leur faire allégeance..

L’une de ces dunes est restée nue comme au jour de sa naissance. J’ai demandé à un indigène pourquoi elle l’était toujours. Il m’a répondu que c’était pour attirer les touristes. Ces gens là sont incroyables. Non seulement ils vont nus ou presque mais encore ils exigent que la nature le soit et le Maire de La Teste plus que tout autre, qui pense que la vêtir de pins serait une véritable catastrophe, bien qu’elle fut autrefois une menace pour ses jardins.

C’est une dune blonde comme il y en a chez nous, mais très haute, à plus de cent mètres, une dune que le vent d’hiver recouvre de ghours ou croissants en réduction qui lui font la chair de poule tant elle est transie. Ces petits boutons disparaissent l’été quand le soleil et les pas des visiteurs tavellent sa peau de traces plus larges que celles des pieds de nos chameaux.

Elle est blonde comme l’or. Je me demande si ce n’est pas pour cela que le préposé à la dune a refusé que j’en prenne un petit sac pour t’en rapporter. Il prétend qu’elle est classée et l’on m’a dit que les douaniers font quelquefois déchausser les gens pour voir s’ils n’en gardaient pas quelques grains dans leurs chaussures. J’ai quelques doutes quant à la capacité des chiens policiers de trouver des caches de sable chaud. J’ai pourtant tout rendu. Tout le monde sait là-bas que je suis un « estrangey » et je ne peux me permettre la moindre excentricité qui pourrait déclencher une avalanche diplomatique.

 

Photo Jean-Christophe Lauchas

Partager cet article
Repost0
27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 11:26

 

_0419.jpg Passant par Bordeaux la fantaisie nous prit d’aller à l’ouest voir l’Océan dont on nous a dit que c’est le plus terrible de tous. Après avoir traversé des forêts et des forêts comme je n’en avais jamais vu d’aussi étendues, même au Liban où sont encore quelques cèdres, j ‘arrivai au bord d’une petite méditerranée comme est la mer d’Azov. J’y trouvai une ville bloquée par une dune de sable haute comme le mont Ararat. On me dit que la dune fut préservée de la forêt pour complaire aux visiteurs et que la ville fut turque ou arabe avant qu’y brûlât l’un des derniers témoins de notre civilisation musulmane qu’on dit là-bas être mauresque.  C’est une ville charmante, légère, délicieusement éventée par ces vents étésiens qui attirent les touristes bien que nombre d’entre eux aient abandonné la navigation à la voile. Tu vois, Rita, c’est çà le progrès. Nos caïques s’appellent pinasses là-bas et ont du mal à résister à l’invasion des moteurs bien qu’ils n’aient d’essence que celle que nous leur vendons.

De l’autre côté de ce Bosphore est une langue de sable recourbée sur une sorte de bassin qui n’a que l’apparence de notre corne d’or puisqu’elle est en plein désert. C’est une fin du monde qui n’est fréquentée que l’été par des populations nomades qui viennent sans leurs chameaux. Ils appellent çà leurs vacances. Ces nomades sont d’une race inconnue. Ils sont bavards quand on nous dit taciturnes, boivent comme des trous quand nous sommes sobres et vont sur l’Océan avec de simples planches qui les ramènent toujours à la côte qu’ils ne quittent jamais tout à fait. Leurs femmes vont pieds nus et vêtues de simples cache-sexe comme en ont les femmes noires, à qui elles finissent par ressembler à la fin de l’été. La différence est que beaucoup d’entre elles sont blondes et qu’elles reviennent chaque été avec une peau plus blanche que le lait de nos chamelles. Cette migration saisonnière sans troupeau est des plus curieuses.

Demain, j’irai voir leurs dunes dont on dit qu’elles couraient autrefois sur la lande.

Ce X de la nouvelle lune.

Partager cet article
Repost0
11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 11:02

J'aurais  voulu ce soir te ramener des roses

- Le mimosa, ce n'est pas mal, tu sais et çà embaume.

- Je voudrais bien en envoyer un brin à mes internautes mais j'ai peur qu'il fane en foute

- Sûrement, internet c'est pas du frais et çà ne passe pas en dirct.

Chanel et mimosa 2008-AF-20423

Partager cet article
Repost0
4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 07:49

Mitge-chatte-Isabelle-AF 8825- Alors, Mije, tu te présentes aux cantonales?

- oui, et comme je suis une chatte, avec la parité, j'ai mes chances.

- Tu as un programme?

- Bien sûr, mais je ne te le dirai pas parce qu'en face ils n'en ont pas et me piqueraient mes idées.

- Si je comprends bien, tu reste discret sur ton programme.

- oui et ce qui m'ennuie, c'est qu'ils sont tous discrets sur leur programme.

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 15:49

Les yeux mi-clos, la queues pendante,2.Nogrady.jpg

Bien calé sur ses coussinets

Mon chat songe.

 

Depuis qu’il a lu les Chats de Baudelaire, il se croit poète et se tient en équilibre sur le ebord du lavabo dont il espère la venue d’un filet d’eau.

-         Alors, çà t’inspire, le lavabo ?

-         Tout beau poème est écrit près de l’eau.. Ce matins, quand tu te rasais, j’ai écris un beau poème.

-         C’est gentil de penser à moi.

-         Ce n’est pas pour toi que j’écris, c’est pour ma maîtresse. Les plus beaux poèmes sont toujours écrits pour une femme. Tu m’écoutes ?

-         Vas-y toujours.

Prenant une pose avantageuse, la patte gauche en avant comme on le voit faire à la télé par les

présentateurs qui se préparent à entrer en scène, l’avant-patte pendante, les moustaches

 frémissantes, mon chat a commencé, de la voix grave qu’il sait prendre quand il miaule

tendrement.

A ma maîtresse

 

De sous sa lourde chevelure

Sort un parfum si doux, qu’au soir,

Je la veillerais pour pouvoir

Passer la nuit sur sa vêture.

 

Elle est la déesse en ces lieux

Elle va, vient, coud ; et pour lire

Sur ses genoux elle m’attire

Et me caresse « à qui mieux mieux »

 

 

Quand mes yeux, vers elle que j’aime

Sont attirés comme un aimant

Je ronronne tout doucement

Et contemple un autre moi-même

 

Alors, avec étonnement

Je surprend ses prunelles pâles,

Clairs fanaux, vivantes opales,

Qui me contemplent fixement.

 

Ne crois-tu pas, lui dis-je, ce plagiat trop voyant ?

Mais elle, minois crispé et les yeux flamboyants,

Secouant de fureur sa crinières superbe

Pour qui me prends-tu, dit-elle, un rien acerbe.

 

 

Partager cet article
Repost0