- Tu as vu,,
Cartier fait envoyer ses vœux par un chat
- Ce n’est pas en chat, c’est un tigre
- C’est pareil mais le temps des cadeaux, c’est fini.
- J’ai vu çà, on revend déjà sur la toile les cadeaux reçus ces temps derniers.
- Çà sert à quoi de recevoir des cadeaux, si on doit les revendre ?
- À avoir la sensation d’exister. Comme d’ailleurs pour les cadeaux qu’on donne
- Comment çà ?
- Quand tu donnes un cadeau, tu te donnes de l’importance ?
- Oui.
- Quand tu en reçois un, tu penses que tu comptes aux yeux de celui ou celle qui te le donne ?
- Oui.
- En dehors du sentiment de compter ou d’exister, que penses-tu vraiment au moment de l’échange des cadeaux ?
- Que j’ai perdu du temps à chercher un petit cadeau pas cher à donner.
- Bien. Et des cadeaux reçus ?
- Qu’ils risquent de m’embarrasser et qu’il faut que je m’en débarrasse.
- Pourquoi ne les donnes-tu pas ?
- Parce que, si on m’a donné un cadeau, c’est qu’on a voulu me faire plaisir.
- Sans doute.
- Si je le donne, il ne me restera rien.
- C’est vrai
- Si je le vends, je pourrai m’acheter ce qui me fait plaisir.
- Parce que recevoir un cadeau ne te fait pas plaisir ?
- Quand il y en a trop, non.
- Où est le plaisir alors, en toi ou chez les autres ?
- Ni l’un ni l’autre. Le plaisir, c’est le shopping, l’acte d’achat, le plaisir du geste de donner.
- Comme dans une œuvre caritative.
- Pas tout à fait parce que l’essentiel ce n’est pas tellement l’acte de donner, c’est celui de farfouiller dans les magasins.
- Je ne vois pas.
- J’adore le shopping. Que penserait-on de moi si je n’achetai rien dans un magasin les veilles de Noël ?
- L’important du cadeau, c’est ton plaisir ?
- Pourquoi crois-tu que je ferais des cadeaux ?