- Alors, tu l’as lu mon livre ?
- Bien sûr il parle de guerre
- Pas du tout, il parle d’une ville balnéaire pendant l’occupation
- Tes deux gamins, ils jouaient à la guerre.
- Pas du tout, ils jouaient dans une ambiance de guerre, de queues chez les commerçants, de vie au ralenti
- Que veux-tu dire au ralenti ?
- Pas de fêtes, pas de bals, pas de touristes, pas de tri de poubelles, pas de CO2
- Vous étiez tranquilles sans touristes…
- Il y avait bien des touristes spéciaux mais ils nous prenaient tout, nous interdisaient tout… Ils nous snobaient.
- Comme les touristes d’aujourd’hui ?
- Là, tu exagères. Aujourd’hui ils sont plus bruyants, ils sont plus m’as-tu-vu, plus bon enfants, souvent.
- Tu préfères maintenant ? Je crois que tu exagères et que tu n’as rien lu. Tu dis n’importe quoi pour me tirer les vers du nez
- À la marelle de la guerre, il n’y a que des perdants.
- Tu as dû commencer par la fin. C’est la dernière phrase, çà
- Avec la guerre finit l’enfance
- C’est en quatrième de couve. Relis le livre, nous en reparlerons plus tard
- Bah ! Un livre qui ne parle même pas de chats. Attends que je fasse le mien, de livre !
- Tu ne trouveras pas d’éditeurs
- Chiche, avec quelques ronrons, quelques flatteries, quelques chatteries, j’y arriverai bien.
Je crois surtout que je t’ai mal habitué en te caressant dans le sens du poil.