- Je t’ai laissé le
clavier. Tu peux y aller.
- Je vais leur parler de souris
- De souris ? Pourquoi de souris ? Tu ne peux pas dire d’ordinateur comme tout le monde ?
- Non de vrais souris avec une longue queue et des oreilles rondes.
- En quoi tu crois qu’elles intéressent l’informatique, tes souris ?
- Pas l’informatique, l’ostréiculture.
- Encore ? Il n’y a plus de test de souris en ostréiculture.
- Justement, c’est pour qu’on se souvienne que la science se plante quand elle utilise des souris. Écoutes.
- In memoriam ?
- Non :
- Par précaution
J’aurais voulu ce soir t’amener quelques huîtres ;
Il n’y en avait pas aux étals des marchés :
D’honorables savants suivis de quelques cuistres
Nous ont bien disséqué tous leurs vices cachés.
Ausone, Rabelais, Guillaume Apollinaire,
Balzac, qui s’en goinfrait, et toi, Casanova,
Vous ne pesez pas lourd face à leur commentaire
C’est grâce à la souris que la science innova.
Ne vous baignez jamais près de l’ « algue mortelle »
Ainsi qu’à la radio on dit par précautions
D’une algue qui, déjà, nous donne des boutons.
Attendons toutefois que l’on nous joue la belle
La science, de nos jours, est un référendum :
Quend un labo dit oui, l’autre labo dit non.
Mouss’
Et c’est pour cela
que, depuis, mon chat n’aime plus les souris.
Photographies de Régine Rosenthal