- Tu veux un autre
conte ?
- Non, cette fois-ci, c’est à moi à te parler de mon voyage
- Si tu veux mais tu n’échapperas pas à mon recueil de contes
- Parce que tu en as fait un recueil ?
- Tu n’étais pas là, je n’allai pas rester à ne rien faire.
- Aujourd’hui je vais te parler du Cap
- Je connais déjà le Cap Ferret
- Ce n’est pas pareil parce que le Cap Corse tu le prends d’un seul côté, de Saint Florent à Bastia
- Et vice-versa
- Non, pas versa, parce que dans l’autre sens tu risque de « verser » à la mer que la route suit tout au long ou presque.
- Tandis que de l’autre côté ?
- Tu as les rochers pour glissières.
- Alors, à Saint Florent ?
- C’est la mer, c’est le port, c’est le vin de Patrimonio.
- Çà commence bien. Pour souffler dans le ballon…
- Tu n’es pas obligé d’en boire
- Çà sert à quoi alors d’en voir si tu ne peux pas en boire ?
-
À t’imbiber du paysage
- J’aurais préféré m’imbiber de vin. Ça doit aider pour les tournants.
- Je t’avertis que la route n’est pas facile Je ne vais pas tout te raconter, ni les tours gênoises, ni les marines…
- C’est un pays de marins ?
- Le pays marin de la Corse, excepté pour Sénèque
- Que vient faire Sénèque ici ?
- Il y fut exilé en plein cœur du Cap.
- Où çà
- Dans la tour de Sénèque
- Elle s’appelait déjà comme çà ?
- Non, bien sûr
- Alors si c’est lui qui lui a donné le nom, il a dû aimer le pays ?
- Il n’aimait pas du tout la Corse ni sa tour qu’il n’a pas connue parce qu’elle n’a été construite qu’au début du Moyen-Age.
- Les cap-corsins non plus ne devaient pas aimer le pays puisqu’ils sont partis en Amérique du Sud.
- Mais ils sont revenus construire tout autour de Pino des tombeaux beaux comme des palais.
- Ils étaient riches ?
- Très riches.
- Il y a donc des riches en Corse ?
- Ceux qui ont fait fortune ailleurs
- A quoi ça sert d’élever des
tombeaux comme des palais ?
- A dormir en paix
- Parce qu’on ne fait pas sauter les tombeaux ?
- Toi, je vois que tu lis trop la presse continentale. Tu auras la suite demain.