- Dis moi, me dit Mouss’, tu ne trouves pas
qu’il y a des plus en plus de catastrophes.
- Oh que si : un petit volcan tousse et la planète entière est enrhumée.
- C’est çà le progrès ?
- Oui parce qu’aucun voyageur n’est mort.
- Mais tous en ont été affectés.
- C’est le progrès.
- Tu crois qu’il y avait autant de délinquance autrefois ?
- On parlait bien de bandes, d’attaques de la diligence, de chauffards qui chauffaient les pieds des gens pour leur faire avouer où était leur or…
- Maintenant on ne brûle que les voitures et les cars.
- C’est un progrès.
- Dis moi, est-ce que les élèves avaient des couteaux autrefois à l’école ?
- Il n’y avait pas beaucoup d’écoles.
- C’est un progrès.
- Y avait-il autant d’incestes, de pédophiles dans tant de milieux ?
- On ne savait pas, il n’y avait ni journaux, ni médias.
- C’est çà le progrès.
- Tu appelles çà des progrès ?
- Oui. Pourquoi crois-tu que le progrès n’affecte que le bien. Il touche aussi le mal.
- Je croyais que le progrès, c’était d’éradiquer le mal, la misère, la mort…
- Qui c’est qui t’as insufflé cette idée ?
- Les politiques qui ont fait tellement de progrès qu’ils s’occupent de tout.
Tu vois bien que nous sommes sur le chemin du progrès.