- Encore un élève qui donne des coups de
couteaux
- Pourquoi les élèves portent-ils des couteaux sur eux ?
- Tu portes bien des griffes.
- Oui mais moi, ce n’est pas pareil, je suis un animal
- Il faut croire que ce sont des animaux aussi.
- Ils sont mal élevés ?
- Non, c’est l’instinct qui prend le dessus.
- L’instinct, pourquoi ?
- Comme toi entre matous
- Mais moi, je sais faire patte de velours quand j’aime
- Il faut croire qu’il y a des élèves qui n’aiment pas beaucoup.
- Je croyais qu’à l’école…
- Oui mais l’école, çà vient après les horreurs qu’ils n’ont pas oubliées.
- Quelles horreurs ?
- Les séances hard de la télé, les jeux violents des videos…
- Mais c’est du virtuel tout çà, on pourrait en faire la base de l’éducation.
- Une éducation virtuelle ? C’est nouveau, çà, avec webcam, Facebook, mise en ligne… des exemples
- Mais il y a exemples du bien et exemples du mal et le virtuel…
- Le virtuel, c’est un peu ce qui se passe en classe quelquefois où l’on rêve trop à ce qu’on a vu avant d’arriver en cours.
- S’ils écoutaient seulement en classe !.
- La classe n’a jamais prôné l’exhibitionnisme, les combats de rue, les violences de tous côtés…
- Et tu crois que ce qu’ils retiennent du virtuel, c’est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire…
- Je crois bien
- Ce serait donc pour çà que le créateur leur a supprimé les griffes et les a remplacées par des ongles moins dangereux ?
- Mais ils ont remplacé les griffes par les couteaux.
- Tout çà, tu vois, c’est dans leurs têtes.
- Mais je ne voudrais pas savoir ce qu’il y a dans la tête des écoliers qui n’aiment pas l’école.
L’école, tu sais, c’est un peu le reflet de la société.Photographie de Régine Rosenthal.