- Fos, me dit mon chat, c’est plutôt Fos-commune
- Pourquoi dis-tu çà ?
- Quand je suis passé le 2 du mois il y avait une vingt-trois bateaux en rade. Quand je suis revenu, une semaine après il y en avait trente-quatre. Aujourd’hui il y en a plus de cinquante.
- Qu’est-ce qu’il font en rade ? Ils attendent que la pompe ouvre
- Non ils n’attendent pas l’essence, ils l’apportent
- Il faut faire la queue pour çà ?
- Quand on ferme le port, oui
- Et en attendant, ils jouent aux cartes ?
- Non ils payent, ils râlent, ils font attention à ne pas se cogner..
- C’est l’armada de l’essence ?
- On peut dire çà
- Pourquoi on ne peut pas se servir directement au bateau
- Ils n’ont pas de compteur à la pompe.
- Tout le monde fait la queue alors ?
- Les uns aux raffineries pour se vider, les autres à la pompe pour se remplir.
- Ils vont attendre longtemps comme çà ?
- Jusqu’à ce qu’on les détourne sur Gênes ou Anvers, ou Amsterdam.
- Et ils reviendront ?
- Çà ce n’est pas sûr.
- C’est bien ce que je te dis : Fos-commune.
- Tu sais, quand tu scies la branche sur laquelle tu es assis et que tu regardes le tronc, il vaut mieux la scier derrière que devant soi.
- Oui mais c'est moins facile