- Tu as vu, dit mon chat, tout le
monde parle du principe de précaution. Tu sais ce que c’est, toi, le principe de précautions ?
- C’est ce qu’on conseille quand on a peur du développement d’une catastrophe
- Qu’on conseille ou qu’on impose ?
- L’un entraîne automatiquement l’autre .
- Tu peux me donner un exemple ?
- Bien sûr : on te vaccine contre la grippe porcine pour que tu ne la communiques pas aux autres.
- Mais je n’ai pas ta grippe… comment dis-tu ?
- Porcine
- D’abord je ne suis pas un porc et puis, si je l’avais je me soignerais.
- Çà ne suffit pas. Ce serait alors le principe de sûreté.
- Et pour le trou de l’ozone ?
- On n’en parle plus
- Pour le réchauffement de l’atmosphère ?
- Pareil, c’est tout ce que tu dois faire pour que le mal n’empire pas.
- Et c’est quoi ce que je dois faire ?
- Agir avec prudence, appliquer le principe d’économies.
- Et si je me lavais les dents qu’une fois par jour ?
- Insuffisant.
-
Si je ne lave mon linge que tous les quinze jours…
- Dégoûtant.
- Si je demande l’extinction des vitrines à partir de dix heures du soir
- Ridicule, antiéconomique
- Si je choisis de n’acheter que les produits sans emballage ?
- Impossible, il n’y en a plus
- Si je n’achète que ce qui vient d’ici ?
- Incroyable, tu vas à l’encontre de la libre circulation des biens et de plus tu attentes au droit à la concurrence.
- Si l’on disait aux tours opérators de limiter leurs vacances aux lieux accessible à moindre coût écologique ?
- Difficile : tu touches là à la liberté de mouvement des personnes.
- Et si…
- Avec des si, on ferait un autre monde. Qu’est-ce que tu veux : limiter la casse ou laisser aller pour satisfaire tes caprices ?
- C’est pas des caprices, c ‘est une opinion
- L’opinion de qui ?
- Ce sont les politiques et la Société qui l’imposent. Ils ont inventé le tout-voiture, le tout-clim dans les bureaux et les magasins, le tout-Chine, le tout-illuminations de Noël… Pas étonnant qu’on courre droit dans le mur. Et aujourd’hui, c’est le tout vaccinations qui remplace les vieilles quarantaines…
- Et si c’est inutile ?
- Comme disait l’adjudant de quartier au temps où tout le monde connaissait un quartier et son adjudant. Veux pas le savoir, rompez !
- Comme quoi, dit mon chat en ouvrant la télé, on ne peut pas se passez d’adjudant.
- Qu’est-ce qu’elle disait la télé ?
-
Que le principe de précautions commence par le principe d’obéissance.
- J’ai entendu çà autrefois : « l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice… ». Obéissance à qui ?
- A ceux qui ont inventé le principe de précautions.
- Et pour quelles raisons ils nous imposeraient le principe d’obéissance ?
- Parce qu’il y a un principe supérieur au principe de liberté des uns..
- Et lequel ?
- Le principe d’autorité des autres.
- Qui leur a donné ce droit d’autorité?
- Toi, moi, le pouvoir, les médias, l’argent, l’amour qu’ils te portent…
-
Au fond, si j’ai bien compris, le principe de précaution, c’est le principe de dépendance.
Photographies de jean Nogrady et Jean-Yves Béna