- Il y a une chose qui me chiffonne
- Qu’est –ce qui t’inquiètes ?
- C‘est à propos du progrès. Touche-t-il aussi les chats ?
- Bien sûr, il y a les croquettes.
- Çà je veux bien, çà nous permet de dormir plus longtemps et de ne pas se fatiguer à courir derrière les souris.
- Il y a les vétérinaires.
- Ils nous brûlent au lieu de nous mettre à la décharge publique
- Ils vous soignent aussi.
- Je sais bien, mais il n’y a pas de sécurité sociale.
- Mais ton maître a de l’argent
- Il faut bien choisir pour être guéris. « Selon que votre maître soit puissant ou misérable »
- C’est çà, la vie.
- Qui parle du maître, quand nous sommes des animaux indépendants ?.
-
Il y a les ambulances.
parles-en : mon panier à chat il ressemble à un panier à salade.
- C’est la rançon du progrès, çà.
- Et les automobiles qui vont trop vite et qui nous tuent?
- C’est pour aller plus vite chercher tes croquettes.
- C’est le maître qui va chercher ma nourriture maintenant ?
- C’est çà le progrès. Et puis, tu ne dors plus dans le foin…
- Fais pas le malin : il n’y a plus de foin.
- Tu ne reconnais plus les souris des campagnols.
- On ne fait plus çà à l’école. Les souris ne sont plus au programme depuis que ce sont des éléments de laboratoire.
- C’est beau le progrès ?
Çà dépend comment tu le considère.
Photographie Jean Nogrady