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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 06:57

1.jpg-     Le jour du bûcher et nonobstant l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait, la jeune Florimonde, qui s’était cachée tant qu’il y avait du monde, s’est rapprochée du bûcher jusqu’à toucher un beau jeune homme qu’elle vit sortir des flammes là où les commères de la ville avaient vu un fantôme faisant d’horribles et effroyables actions, un jeune homme non point nu mais habillé de riches étoffes et brocards qui indiquent la condition de ceux qui les portent. Alors, sans plus demander d’avis, la jeune Florimonde s’en est allée avec son prince chercher la robe de feu qu’il lui promit incontinent et toutes les robes de son rang, loin, bien loi des commères qui, par leurs bavardages inconsidérés, avaient tenu le Prince et sa suite  dans la condition de buveurs de marc et la jeune Florimonde dans celle d’une jeune fille honnête et timide – sorte de chrysalide antique dont elle désirait ardemment sortir.

-         C’est pourquoi plus jamais personne n’a parlé dans Bazas de cette fille qui disparut, comme disparaissaient alors les filles, par enlèvements de princes désenvoûtés[1].

-         Et les Bazadais, trompés par leurs Juges, fatigués de voir brûler des vieillards sur la place publique, dégoûtés des odeurs nauséabondes d’une époque sans pollution autre ou avouée que celle des bois de justice, préfèrent aujourd’hui n’immoler que les bœufs dont ils font les héros de leurs fêtes.

Photo rfégine Rosenthal

[1] Les filles, qui savaient d’instinct reconnaître les rinces sous toutes formes d’envoûtements racotaient n’importe quoi à leurs mères pour les fréquenter sans surveillance de duègne.

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commentaires

Q
<br /> Heureusement qu'ils en ont eu marre... je me demande qui l'on brûlerait aujourd'hui.<br /> Passez une belle journée, Charles.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> une bonne fin !!<br /> bon mardi - mes amitiés Lady M<br /> <br /> <br />
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