- Dis-moi, me dit Mouss’ ce matin, pourquoi t’intéresses-tu à ces catastrophes qui n’en sont pas de gens bloqués loin de chez eux ?
- Parce que çà fait partie du monde tel qu’il est et qu’il faut plaindre les malheureux.
- Mais ce ne sont pas des malheureux. Et tes voisins, tu y penses à tes voisins ?
- Ils vivent comme moi mes voisins, ce n’est pas un scoop. Je ne vois pas pourquoi je m’intéresserais à eux.
- Et ces vieilles personnes qui font leurs courses à pied ou à vélo, et celles qui n’ont pas d’argent ?
- Elles ne craignent pas d’être prisonnières.
- Mais leurs fatigues sont cent fois supérieures aux fatigues de ceux qui dorment sur le carrelage des aéroports.
- Mais le stress, qu’en fais-tu du stress ?
- Le stress de ces vieilles gens et de ceux qui ont cette vie simple et tranquille dont parle Verlaine et qui restent pauvre par dignité et par nécessité, qui ne réclament jamais… ?
- Non, le stress de ceux qui ne sont plus obéis malgré leur argent et leur entregent. Mais pourquoi ne les plains-tu pas ?
- Parce que je vois leur panique tous les jours à la télé. Parce qu’ils ont pris des risques.
- Quels risques ?
- Celui de voyager.
- Ce sont les aventuriers des temps modernes.
- Pour quelles aventures ?
- . Les aventuriers d’autrefois, ils assumaient leurs aventures, même quand la diligence versait.
- Moi, je plaindrais jamais ceux qui ne connaissent pas la proximité, qui nous assènent des dogmes, des oukases, des « je sais ce que vous devez faire », ni ces experts qui parlent comme des bateleurs, qui ont le soutien des medias et nous méprisent de salir la planète alors qu’eux-mêmes font n’importe quoi.
- Tu veux parler des verts ?
-
Par exemple.
Que leur veux-tu aux verts ?
- D’attenter à ma liberté, à ma dignité et de m’imposer leurs idées à grands coups de gueules, et de belles images assorties d’explications qui n’en sont pas.
- Tu ne crois pas à la vertu de la beauté.
- Les belles phrases ne veulent rien dire s’il n’y a rien derrière..
- Qu'est-ce que tu es obsolète!
- N'oublie pas que le neuf, c'est souvent ce qu'on a oublié