Des histoires de renard, il y en a toujours
eu ici où les poules couchent dans les grands arbres quand ce n’est pas dans un abri aménagé tout en haut d’un « pitey[1] » afin de leur échapper. C’étaient des
renards roux, de l’espèce ordinaire, de ceux qu’on trouvait dansant dans la lande
« Troubi lou renart, lou loup et la lèbe
Troubi lou renart et lou loup dansen [2]»
Celui-ci sortait de l’ordinaire pour deux raisons : on ne l’avait jamais vu auprès d’un poulailler et surtout il avait une touffe de poils argentés dans sa fourrure rousse. C’était – comment dire ? – un renard de collection. Tous les chasseurs en lorgnaient le pelage.
C’est ainsi qu’il fut décidé, en leur assemblée de « cassaïre[3] », à une majorité jamais atteinte par une assemblée politique, de courir cet animal hors normes que chacun s’accordait à trouver diabolique.
Photo Régine Rosenthal