- Quand tu auras fini de parler du
petit, tu me parleras un peu de toi.
- Pourquoi de moi ?
- Parce qu’il me semble que tu étais paf, noir, rond, soul l’autre jour
- J’étais à la fête et c’était un peu la mienne
- Pourquoi ?
- L’orchestre a fait fuir tous les chats du quartier et j’en ai profité.
- Ils sont un peu « raspides » tes chats
- Non, eux ils ne téléphonent pas la nuit, ils vont écouter sur les toits du voisinage.
- Et si l’un d’eux t’avait téléphoné, raspide comme un de tes lointains voisins ?
- On ne l’aurait pas entendu, à cause de notre âge et de la surdité.
- il n’y avait vraiment que toi et les deux pattes ?
- Mais aussi les écureuils. Je ne sais pas pourquoi vous les appelez des chats-écureuils en patois.
- Parce qu’ils grignotent comme toi, qu’ils grimpent aux arbres comme toi qu’ils ont une belle queue en point d’interrogation comme toi.
-
La musique brésilienne ne les a pas fait fuir ?
- Non ils visaient la batterie avec des « pignes » en battant la mesure à coups d’écailles de pommes de pins.
- Et toi, pendant ce temps, tu vidais les verres comme font les sales mômes.
- Les mômes d’aujourd’hui ils ont besoin de verres pleins ; Moi, j’aidais la maîtresse de maison
- Comment ?
- En vidant les verres. C’est de l’économie domestique, ça
- Et puis les deux pattes font re-remplir leurs verres…
- Non, je suis discret, je ne vide les verres qu’à la fin.
- Il y avait combien de bougies sur le gâteau ?
- Je ne sais pas, je m’étais endormi.
- Il était tard ?
- Vingt-deux heures, une heure à chat. Mais la fête, ça tourne la tête
-
Et c’est pour ça, que tu n’as pas fait de blog le lendemain ?
- Je dormais, ne te déplaise
- Après la fête, l’après-fête.
- Il y avait une préfète à la fête ?
- Non, c’est une façon de parler. Tu ne seras pas tous les jours à la fête.
Une fois tous les quatre-vingts ans, tu ne vas pas me le reprocher !