"Que fais-tu avec ce chapeau?
- Je l'essaye
- Pourquoi faire, grand dieux?
- Pour aller au concours d'élégance féline.
Tu ne vas tout de même pas...
- Vous allez bien aux élections de miss !
- Les miss n'ont pas de chapeau pour défiler sur le podium.
- Les miss, non, mais Madame de Fontenay, oui , et ce chapeau vient de Caussade, de la fabrique qui détiens la forme des chapeaux de Madame de Fontenay.
- Tu le crois donc utile?
- Sans chapeau, pas de miss. Le coeur qui bat sous le chapeau de Madame de Fontenay vaut bien celui qui bat sous la casquette de l'ouvrier ou sous le haut de forme du bourgeois.
- Le coeur, vraîment?
- C'est elle qui guide les miss, une dame au grand coeur et au grand chapeau.
-Tu crois que le coeur se mesure à la taille du chapeau?
- Regarde Napoléon, Mitterand, Madame de Fontenay : c'est le chapeau qui compte pour les medias et sans medias pas de pouvoir, pas d'argent, pas de gloire, pas d'intelligence, pas de compétence,
de la suffisance...
-Sans les medias, pas de miss, pas d'argent, pss de gloire mais quant à l'intelligence et à la compétence, tu me permets de douter.
- Oui,mais pas la suffisance. D'ailleurs, il faut être excentrique pour passer à la télé. C'est pour ça que je me suis fait photographier dans un pot, un beau broc en cuivre.
- Tu crois que ça suffit?
-Diogène avait son tonneau, Job, son fumier, moi, j'ai mon pot à eau
- Pour un chat, c'est plutôt original."
Tandis que je pensais tout bas aux bornes qu'on devrait mettre à la connerie humaine mon chat me dit tout haut
- "Quand on a dépassé les bornes, il n'y a plus de limites". C'est une grand dame du XVIIIème siècle qui a dit ça.
Elle devait sacrément s'y connaître.
Les photographies sont de Régine Rosenthal.