- Dis-moi, Mouss', toi qui sait tout, y a-t-il des Landais sur le Bassin ?
- Plus ou moins. On les disait sauvages et on prétendait qu’ils avaient le pouce du pied opposable aux orteils.
- Pour mieux grimper aux arbres ?
- Sûrement.
- Et c’était vrai ?
- Non, mais Saint-Hilaire a bien failli le croire et il a fait procéder à une enquête en 1858.
- Et quel est le résultat de l’enquête ?
- La parution d’un article dans le Recueil des Travaux de la Société d’émulation pour les Sciences Pharmaceutiques en 1859, tome 3 pages 131-138.
- Connais-tu le titre de l’article ?
- Oui il était intitulé Note sur les résiniers des landes, sur les produits du pinus maritima et sur l’homme prétendu quadrumane de Bory de Saint Vincent.
- Si je comprends bien, ils y ont échappé de justesse.
- À quoi ?
- À demeurer quadrupattes comme nous. On m’a dit aussi que l’ « homo bassinicus » portait béret, vareuse bleue, pantalon rouge et que sa femme avait benaise sur la tête et patins aux pieds…
- Tout çà a disparu après la seconde guerre mondiale.
- Il n’y a plus personne sur le Bassin ?
- Si : l’hommo bassinicus a été abondamment remplacé par l’ « homo touristicus » qui se vêt le moins possible et s’enduit de crèmes l’été afin d’atteindre à cette couleur idéale que Dieu en son infinie bonté a mis aux indigènes de Nouméa.
- Et nous alors, on a droit à la plage?