- Tu as vu, les poupées Barbies
ressemblent à des images de mode
- Normal, leur créateur s’inspire des magazines.
- Et les top models s’inspirent des poupées Barbie.
- Ce sont donc les créateurs de poupées qui sont les vrais créateurs de la mode.
- Non ce sont les petites filles qui cherchent dans les journaux de leurs mères les modèles de leurs poupées.
- Je croirais plutôt que ce sont leurs mères qui cherchent dans les poupées de leurs filles des modèles pour elles-mêmes.
- Mais c’est un manque d’imagination, çà
- Non c’est un sens tonique du marketing. Les filles refusant de ressembler à leurs mères, ce sont les mères qui ressemblent aujourd’hui aux poupées de leurs filles.
- D’autant plus qu’elles les choissent ensemble..
- Ce n’est plus de l’éducation des filles par assimilation, c’est l’éducation des mères par soumission aux goûts de leurs enfants.
- C’est une éducation moderne.
- Les goûts des enfants ne sont jamais pervers
- C’est pour çà qu’on a créé des poupées « sales gosses » pour leur donner ce goût qui leur manque naturellement.
- Tu leur trouve du caractère ?
- Oui, bien sûr.
- Aux top models ?
- Non aux petites filles.
- Quant aux mères ?
- Plus elles ressemblent aux poupées de leur enfance et plus elles sont contentes. Ce n’est pas le caractère qui compte, mais les accessoires : la garde robe, les cheveux, les sacs, bijoux et autres fanfreluches
- Rien que du toc
- Oui, mais du toc pour tous. Du moins tant qu’elles ont l’âge de servir de poupées à leurs filles
- Et les photographes se soumettent à leurs tours aux modèles barbiesques.
- Avec l’ordinateur, c’est facile ils leur font en ovale des visages d’anges et d’illuminés, ils leur effacent les rides mieux encore avec la lotion X.. tu sais celle qui t’enlève dix ans à chaque application.
- Oui mais les photographes ne font pas des poupées.
- Non mais ils fabriquent des photos. Tout y passe, le grain de peau, le tour de cuisses et de poitrine, la longueur des jambes, celle des pieds
- Comment peuvent-elles tenir sur des pieds pareils ?
- Elles ‘ont pas besoin de tenir debout, elles ont juste besoin d’être tenues à bouts de bras.
- Cela suffit puisqu’elle ne font qu’être habillée et déshabillées
- Comme les jeunes mères des petites filles.
- Habillées, déshabillées : je comprends que la poupée reste le jouet sexiste par excellence..
- Ce qui plaît aux petites filles ce n’est pas le bébé qu’elles auront plus tard, c’est la mère qu’elles ont maintenant.
- ce sont des petites filles pressées.
- Noël est la grande vitrine des valeurs du monde moderne.
- Et pour les garçon, tu as vu, plus de soldats, plus de chars d’assauts.
- Non mais des jeux videos où ils apprennent cette rude violence sans laquelle il n’y a pas de grande civilisation.
-
Oui c’est ainsi que, tous les ans, Noël façonne le monde.
Photos de Régine Rosenthal et Juliette Durand