- Tu as vu, Mije, les manifestants démocrates sont devenus des insurgés puis des rebelles.
- Oui et au même moment, le dictateur qu’on disait abandonné de tous se retrouvait appuyé par des troupes loyalistes.
- Comment çà se fait ?
- Oh, tu sais, nous avons connu çà : les résistant sont d’anciens terroristes et les collaborateurs d’anciens « bons français » ; la désobéissance est devenue vertu civique, des figures historiques ont été « karchérisées » et des nullités consacrées…
- Tu es amer aujourd’hui.
- Quand tu auras vécu comme moi tu sauras qu’il faut toujours attendre pour savoir où est le vainqueur. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait les dirigeants européens d’autant plus que, là-bas, l’essentiel est de ne pas perdre la face.
- C’est dur d’être chef d’Etat.
- C’est le seul état qui puisse conduire à la peine de mort.
- Et les morts civils qu'en fait-on?
- Ils passent aux "profits et pertes" : on trouve toujours une
information qui chasse l'autre : Haïti, Abidjan, la Tunisie, l'Algérie, le Yemen, la Lybie, le Japon, le XV de France ou l'Aviron bayonnais...