- Tu as vu, il y eut au moins quelqu’un contre l’esclavage autrefois. On ne nous a pas attendu
- De qui veux-tu parler ?
- De Léon-Robert de l’Astran
- mais il n’a pas existé !
- Ségolène en a parlé
- elle voulait l’inscrire au parti ?
- Trop tard pour çà..
- Alors, il n’y a eu que des partisans de l’esclavage au siècle des lumières?
- Pour paraphraser Montesquieu parlant de sucre « les marchandises seraient trop chères s’il n’y avait des esclaves »
- Tu sais bien qu’il n’y a plus d’esclaves.
- Comme nous en avons honte nous les cachons dans des ateliers clandestins ou nous les employons dans d’autres lieux, bien loin de nous.
- Où çà ?
- Là où l’on fait travailler des enfants et des ouvriers de misère pour disposer de produits bon marchés
- Que restera-t-il à nos enfants ?
- À faire leur repentance pour avoir profité des avantages que nous avons su leur procurer.
- Comment ?
- Je te l’ai dit en ne pensant pas à nos nouveaux esclaves. Montesquieu disait qu’avec leur nez épaté et leur peau noire…
- Clichés tout çà, qu’on pourrait remplacer par leurs yeux bridés et leur peau jaune…
- Tu ne crois pas aux gens généreux ?
- Je ne connais que les révoltes d’esclaves.
- Et si moi, Mouss’, je dénonçais cet esclavage moderne
- Tu serais le Léon-Robert de l’Astran des temps futurs
- Tu veux dire que je n’existerais pas ?
- Comme dit la conseillère de Ségolène, çà ne fait rien : vraie ou fausse, quelle importance : une belle histoire çà mérite d’exister., pas la peine de vérifier.
- Surtout si l’histoire nous est utile. Et c’est çà le rôle que tu voudrais me faire jouer ?
Tu ne serais pas le premier à utiliser l’histoire à des fins personnelles.