- Que fais-tu là, tu fais des
gammes ?
- Je m’exerce pour taper sur le clavier de l’ordinateur que tu vas m’acheter.
- Tu as vu ce que tu as fait hier ? Maintenant tout le monde me croit riche
- C’est pour t’obliger à m’acheter le portable
- Tu sais, les droits d’auteur, çà me permet à peine de t’acheter des croquettes.
- Il n’y a pas un moyen de gagner très gros ?
- Tu n’as qu’à te mettre banquier ou PDG d’entreprise.
- Tu crois que les gros, çà gagne gros ?
- Des milliards
- Et comment font-ils ?
- Ils jouent à la banque ou à la casse.
- À la banque ?
- Oui : tu prends l’argent des autres et tu l’échanges.
- Contre quoi ?
- Contre l’argent des pauvres. Si les pauvres font faillite, on prend leur maison. Çà rapporte gros.
- Mais ce sont des méthodes d’arnaqueurs.
- Non , des méthodes d’usuriers.
- Et à la casse ?
- Tu fait casser les autos et tu en vends beaucoup.
- On ne casse pas la main d’œuvre ?
- Si, un peu
- Comment un peu ?
- C’est la règle du jeu : il y a trois façons de s’enrichir : tu mets la clé sous la porte et tu va t’installer ailleurs en obtenant une subvention ; tu met à la porte la moitié des ouvriers et tu arranges un joli plan social ; tu délocalises et tu proposes à tes ouvriers de te suivre au salaire syndical des Chinois : c’est la dernière née, la méthode Philips.
- Tu veux me mettre à la porte ou tu veux délocaliser ?
- Rassures-toi : il ne s’agit ni des petites entreprises, ni des entreprises familiales.