- Pourquoi m’as-tu appelé
patate ?
- Je n’ai pas dit « eh, patate ! », j’ai dit « et les patates ?».
- Pourquoi ?
- Tu n’as pas vu qu’on cherche à développer des pommes de terre transgéniques. On voudrait bien les faire connaître.
- On n’a qu’à les faire garder ?
- Pourquoi ?
- Parce que, pour faire connaître les patates, Parmentier a fait garder les champs de pommes de terre par l’armée.
- Tous les champs de pommes de terre ?
- Non, seulement le Champ de Mars, à Paris ?
- L’armée au champ de Mars, c’est normal mais pourquoi Paris ?
- Parce que tout ce qui compte : les écrivains, les artistes, les bobos, les blings-blings, les patates, tout vient de Paris. Hors de Paris, point de salut.
- Et la campagne alors ?
- Comme toujours, elle suit.
- Il n’empêche que c’est à cause d’elle, et de la pomme de terre, qu’on est sorti de la famine et que la population a augmenté en province.
- C’est vrai que sans patate, il n’y aurait pas de « cops » à New York.
- Qu’est-ce que c’est qu’un « cop » ?
- Un policier.
- Pourquoi ? Les policiers de New York jettent des patates sur les manifestants ?
- Non mais une crise de patates a obligé les Irlandais à émigrer. Ils sont allés en Amérique et ils sont entrés dans la police.
- Les patates transgéniques vont faire revenir les Irlandais chez eux ?
- J’ai peur que ce soit trop tard
- Il n’y aura plus de doryphores ?
- On ne les fait plus ramasser par les enfants des écoles.
- Alors on fera des pousse-tapons
- Qu’es acò ?
- Des jouets que les enfants se fabriquaient avec des tubes de sureau et un piston de bois dur qui servaient à envoyer des tranches de pommes de terre sur les autres.
- L’arme absolue si je te suis ?
- Surtout si on multiplie les provisions de pommes de terre.
- Si on a fait des transgéniques, c’est plutôt pour donner à manger à ceux qui ont faim
-
Tu crois qu’ils aimeront çà ?
- S’ils n’aiment pas, on les donnera aux Belges
- Pourquoi aux Belges ?
Tu n’as jamais entendu parler de moules-frites ?