- Tu as vu, ils ont marché
- Et, comme je t'ai dit, les chiffres sont différents.
- C'est le sort des statistiques.
- C'est pourtant toi qui m'a dit que les chiffres c'était sérieux.
- Jusqu'à dix. Après...
- Comment peut-on compter des millions?
- Il y a plusieurs compteurs.
- Tu crois qu'ils avaient mis les compteurs à zéro?
- En tout cas, ils ont marché
- Ils ont marché pourquoi?
- Contre la loi sur les retraites.
- Mais les élus, ils ne s'en occupent pas?
- C'est pour informer les élus
- Parce que les élus, ils ne sont pas informés?
- Les marcheurs veulent s'imposer
- Et c'est démocratique, çà?
- C'est peut-être pas la règle mais çà fait plaisir de dire ce qu'on a sur le coeur
- A la fatigue des pieds?
- Tu ne vas pas me dire que c'est la démocratie des pieds...
- Ils ont leur carte d'électeur, les marcheurs?
- On ne la leur demande pas.
- Chapeau bas devant la casquette...
- Tout le monde a une casquette américaine aujourd'hui.
- Le coeur qui bat sous la blouse de l'ouvrier vaut bien celui qui bat sous le haut de forme du bourgeois
- Que tu es obsolète. Où as-tu vu les blouses? Et les bourgeois qui défilaient, avaient-ils des hauts de forme?
- Ecoutes : tu me fatigues.
- Ceux qui ont attendu des trains, hier, sont plus fatigués que toi.
- Ils n'avaient qu'à aller défiler
- Et si ce n'est pas leur opinion.
- C'est des fascistes, ils ne croient qu'aux élections.
- Tu crois que les élections, c'est fasciste.
- Regarde Hitler, 80% qu'il a eu.
- Tu me fatigues avec tes chiffres : ceux des élections, ceux des sondages, ceux de la rue etc. C'est la guerre des chiffres
- çà vaut mieux que la guerre des nerfs
- Oui mais c'est moins sûr.