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La Garonne

1-copie-6.jpgJ'ai jeté un coup d'oeil sur le manuscrit de mon maître. Son livre doit sortir fin octobre. C'est curieux comme il aime l'eau. Après le canal du midi, l'estuaire, le canal latéral à la Garonne il a encore trouvé le moyen d'écrire sur le fleuve. Comme les rats crevés qui suivent le fil de l'eau.

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Gustave Nadaud rêvait:

« Si la Garonne avait voulu…»

Mais la Garonne, comme tous les fleuves, a dû se plier aux impératifs topographiques : hauteurs des sources, superficie des bassins de réception, thalwegs, ruptures de pentes, bassins versants, terrasses, plaines alluviales et zones d’épandages… d’où naissent les courants , les tourbillons et les dépôts. On l’a dite « terrible ». Elle est en perpétuelle évolution, en constructions, démolitions et replâtrages permanents.

Un fleuve est défini par une carte d’identité portant son lieu de naissance (la source) sa longueur, la superficie de son bassin versant et son comportement (régime, débits, étiages et crues). En vertu de quoi elle va, de son cours sinuant de seuils en souilles jusqu’à la formation d’un long et large estuaire.

La source ? Les géographes n’en donnent généralement qu’une par fleuve: le Gerbier des Joncs pour la Loire, le plateau de Langres pour la Seine, le Val d’Aran par la Garonne. Chacune en régions assez vastes pour comprendre plusieurs sources, rigoles ou rus convergents, débordements de mares ou de lacs, suintements de terre gorgées d’eau, nappes d’eau issues de la fonte de neige. Et puis, quelle est la vraie source : le point le plus élevé d’où jaillit l’eau ? Le point d’écoulement le plus éloigné de la mer ? Le ru le plus puissant d’entre les rus convergents ? La désignation de la source est plus mythique que réelle. Bien des sources furent divinisées aux époques romaines et gauloises...

La Garonne a marqué sa différence dès qu’elle est sortie de terre. Sa source a donné lieu à polémique et la science s’en est mêlée. C’est qu’à peu de distance de l’Esera qui s’écoule vers  l’Ebre, les eaux des glaciers pendus aux flancs de l’Aneto, des Barrancs et de la Maladetta s’engouffrent dans le gouffre karstique de « Forau de Aigualluts » rebaptisé Trou de Toro. Où vont-elles ? Ramon de Carbonières y vit dès 1791 une source de la Garonne sans pouvoir l’affirmer ; Émile Belloc le niait en 1900, sans pouvoir l’infirmer. Norbert Casteret les a départagés en 1931 en versant dans le trou du Toro six barils de fluorescéine dont la couleur s’est retrouvée… du côté français, dans une résurgence sortant de l’ « uell de Joeu » (l’œil de Jupiter). Cela ne faisait pas l’affaire de Aranais qui plaçaient cette source chez eux comme étant la plus lointaine, au Pla des Berets.

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