Mon chat se
prélasse, se délasse, se libère du carcan d’une éducation trop rigide comme un corset trop serré. Il se délace, C’est la fin de l’été. Alors, comme il l’a vu faire sur la plage des foules
insolentes d’abandons calculés, il prend cet air alangui qui allait si bien aux désœuvrées des bords de mer. Il prend ses poses, se repose, étire une patte, puis l’autre, lorgne du coin de l’œil
si quelqu’un le regarde à la façon de ces athlètes qui ne se sentent jamais aussi bien que lorsqu’ils sont admirés.
Et nous les admirons, nos chats. Ils nous amusent avec leurs attitudes langoureuses. Ils sont voluptueux. Nous les aimons parce que nous aimerions être à leur place. Nous les jalousons comme si leur vue déclenchait en nous quelque regret étouffé, quelqu’envie soudaine d’être chat ou chatte.
Un chat qui se prélasse, c’est une provocation. Voyez comme il vous regarde avec ce regard pervers qui se voudrait innocent avec l’air de dire : « Viens donc, si tu l’oses !»Photographie Jean Nogrady