- Ton neveu a passé son
bac ?
- Oui
- Un bac pro ou un bac universitaire ?
- Quelles différences fais-tu ?
- Le bac pro te promet un travail rapide dans la vie active
- Et le bac universitaire. ?
- Il ne te permets que d’entrer à l’Université.
- Autant dire rien
- Ce n’est pas toujours nul mais c’est ce qu’on dit pour en écarter les bons élèves et leurs parents inquiets d’un avenir qu’on s’ingénie à leur peindre incertain.
- Le bac universitaire serait-il redevenu un bac de classe ?
- Si tu veux. Autrefois 10% des fils d’ouvriers passaient un bac universitaire.. Il y en aura moins d’1% maintenant.
- Pourquoi ?
- A cause des aléas des études : le temps perdu, la longueur du cursus universitaire, le passage recommandé par les classes préparatoires, l’angoisse des concours…
- Heureusement que les études sont gratuites
- Excepté dans les classes préparatoires aux études commerciales et parfois les grandes écoles.
- Qu’y apprend-on de plus ?
- Les codes
- Pour entrer dans les maisons ?
- Non : ceux-là, tout le monde en a noté dans ses carnets : code de porte, numéro de carte bancaire, de sécurité sociale, code secret d’ordinateur… Plus il y a de ces codes-là, et moins on connaît les autres.
- C’est peut-être parce qu’on ne connaît pas les autres qu’on a multiplié ceux-là.
- Quels autres ?
- Les codes de bonne compagnie : savoir saluer, se présenter, se tenir à table, composer une lettre ou un CV, rédiger une adresse, dominer ses impulsions, etc.
- Ça sert à quoi ?
- A ne pas rester dehors, à ne pas casser les pots.
- Et si on manifeste ouvertement qu’on ne les connaît pas.
- Tout se met au rouge immédiatement et ça sonne, ça sonne…
- Ça sonne quoi ?
- L’hallali.
Photographies Jean Nogrady