Quand j'étais à Paris, dit mon chat (ce devait être dans une autre de ses sept vies) j'habitais Bi-chat mais j'avais des potes - des chat-potes - dans tous les quartiers : au Père-Lachaise, sur les
voies désaffectée du chemin de fer de ceinture, et sur tous les toîts de Paris. Les bons moments que nous y avons passés. Nous y étions pas-chats comme des chats-rentés. Et sur scène le soir,
avec de vieux chats-Ko, (Chats & C°) nous jouions nos partitions miaulantes à souhait. Il y avait les habituées, natte-à-chat et pata-chat. Il y avait des bandes aussi mais dehors :
celles de Chat-ville et de Chat-tout contre celle de la Chat-pelle. Nous allions jouer à chat-perché à Montmartre, le soir
- Autour du Chat Noir.
- Ah, celui là, quel snob, on ne parlait que de lui. Il n'était pas beau, pourtant, tout hirsute avec ses moustaches comme du fil de fer. On ne parlait jamais du chat-qui-pelote, du chat-qui-pêche,
de tous les chats qui avaient pourtant leurs rues et leurs enseignes. Nous étions jeunes alors. Nous allions voir les peintures et les peintres. J'aimais le chat à raie de Chat-R'din, tu sais le
chat sous la queue de raie près d'une coquille d'huître.
- Et puis, tu sais, c'est ma copine qui a servi de modèle à Léonor Fini.
Il s'en gonflait comme si c'était lui le modèle. Et à la mi-aout, quand nous étions calmés (car les chats sont calmes, l'été) couchés sur ls toîts de la ville, nous écoutions les deux
pattes miauler sans pudeur les mots d'amour qu'ils nous avaient empruntés. Ce nértait que "ma petite chatte aimée, mon chat adoré, mon gros matou, ma minette.. Ils
miaulaient leurs mots d'amour sur tous les bancs publics, bancs publics...
- Jepeux te le dire : "Il est des soirs où Paris sent le chat "
Mais ça, je l'avais déjà lu dans Delteil.
Et comme on dit chez nous : A-di-chats.