Mon beau chat,tôt le matin...

Mon beau chat, tôt ce matin, est parti. Je ne sais pas à quelle heure il s'est levé et je n'ai commencé à m'inquiéter que lorsque j'ai découvert qu'il avait laissé sur mon ordinateur un message ainsi libellé "je sais que mon  vrai père, c'est Géluk et je pars en Belgique rejoindre ma vraie famille. Ne cherchez pas à me revoir. Adieu!" Il avait signé ce petit mot d'un coup de patte comme il y en a sur le dessus des boîtes de pâté Félix.
J'ai tout de suite téléphoné au commissariat.
"Ne vous affolez pas me dit-on, il reviendra.
- Mais vous ne le cherchez pas?
- Si vous croyez qu'on a le temps de chercher tous les chats, tous les enfants et toutes les femmes qui disparaissent...
- Et les hommes, ils ne disparaissent pas, les hommes?
- Non, eux, ils s'en vont."
J'ai cherché partout, appelé partout, laissé des mots chez tous les commerçants. Rien, rien, rien...
Je suis retourné au commissariat l'après-midi pour trouver un agent de service pas plus compréhensif que celui du matin.
- Je viens pour une recherche dans l'intérêt des familles.Que faut-il faire?
- Si vous voulez, je le mets sur la main courante. C'est tout ce que je peux faire pour vous.
j'allais partir quand une jeune stagiaire, probablement amie des chats m'a souflé à l'oreille
- Dites qu'il est suicidaire.
Mon chat, suicidaire? Je le vois mal se mettre la corde au coup, se tirer une balle dans la tête et il n'aime pas l'eau.
J'ai quand même suivi son conseil. C'est alors qu'on me fit monter à l'étage où j'ai été reçu par un inspecteur.
"Nom, âge, profession...Je passe sur l'accessoire qui a bien duré une heure pour arriver à l'essentiel
- Faites voir ce billet."
Il a tout de suite authentifié le coup de patte.
- "C'est bien la signature des chats qui fuguent. Laissez moi ce papier et puis, tant que vous y êtes, votre numéro de téléphone. Je vous tiendrai au courant."
- Vous allez le retrouver, dites
- Si je le croise, oui. Mais si vous le voyez avant moi vous me téléphonez. Voici ma carte.
Et surtout, quand vous le verrez, ne le brusquez pas."
Rien que pour cette parole j'aurais embrassé l'inspecteur. mais ça ne se fait pas.