Quand mon chat est rentré, il est venu s'excuser.
- "Je t'ai vexé, hier, avec mon histoire de vieux, hein, je l'ai bien senti mais tu sais, être vieux, c'est la vie et qu'est-ce qu'il nous resterait à nous, les jeunes, si nous n'avions pas la
liberté de ne pas aimer les vieux. Et puis, c'est une façon de parler. Je te dirai quand même, pour te faire plaisir, que ce chat, en plus d'être laid et vieux est un chat loupé, "pas fini", si tu
veux, comme on dit à la campagne.
- "Voici que tu joues au gamin maintenant. Je les entends bien dans la cour de l'école : "espèce de gogol, handicapé...". Tu ne sais donc pas qu'il faut tout faire pour eux, les soigner, les
distraire, leur garder une place au parking... Tu fais vieux réac avec ton mépris des handicapés. Et, en plus, ce n'est pas civique. Tu n'es qu'un mauvais chat, je ne te parle plus."
- "Tu dis ça, mais au vrai, qu'est-ce qu'on fait pour eux, les handicapés : on prend leur place de parking, on évite de les embaucher, on refuse d'envoyer son fils ou sa
fille jouer avec eux. Tu crois que je n'ai pas entendu la voisine quand elle disait hier : "et en plus, ils bavent", comme si elle ne bavait pas tout le temps sur les autres. Vous n'êtes que des
hypocrites, des menteurs, des orgueilleux. Je vous hais"
Là, je n'ai pas trop su quoi répondre et ce fut à mon tour de sortir.